« Maman et papa se dispute » me rapporte ma petite sœur Kayla en chuchotant comme elle le fessait chaque fois que nos parents se disputent. « Ce n’est pas nouveau » répondis-je en continuant de feuilleter mon magazine comme si de rien n’était, au fond, je m’en foutais éperdument. Ces derniers temps, nos parents se disputaient souvent pour quelque chose qu’on ignorait Kayla et moi. De mon côté, ce n’était pas réellement quelque chose à quoi je m’intéressais réellement, je me foutais carrément que mes parents se disputent pour un truc stupide parce que je savais que le lendemain, tout serait réglée et que leur amour filerait le parfait bonheur comme au premier jour de leur mariage. Cependant, je n’étais pas convaincue du côté de ma petite sœur. Celle-ci voulait absolument savoir pourquoi nos parents se disputaient alors le plus souvent, elle allait prendre place en haut des escaliers, où nos parents ne pourraient pas la voir et la gronder et écoutait leur conversation pour ensuite m’en rapporté les faits. « Alley vient entendre, vite » entendis-je chuchoter, je soupirais et grognais la suite pour ensuite me lever lentement et prendre place auprès de Kayla qui écoutait attentivement les propos de notre père. « Voyons ma chérie, tu ne peux pas cacher cela aux enfants » commença mon père en posant ces deux mains sur les joues de ma mère qui ruisselait de larme. Automatiquement, en voyant ma mère en pleure, je fronçais les sourcils. Cela était très rare que ma mère pleurait, elle qui était toujours de marbre. « Elles vont le découvrir un jour ou l’autre Magda » rajouta-t-il par la suite. Madga, ma mère, repoussa les mains de mon père pour reculer de deux pas. « Je ne me sens pas assez forte pour leur annoncer Matthew, tu comprends ? » demanda-t-elle en laissant échapper un sanglot par la suite. Quelque chose clochait et je voulais absolument savoir quoi. « Ma chérie, je serais près de toi » répondit mon père en regardant droit dans les yeux ma mère. « Comment tu veux que j’annonce à nos deux filles que je suis atteint d’un cancer ? » dit-elle en pleurant et en posant ces deux mains sur ces yeux. « Je n’ai pas envie de voir mes filles être déchirés par mon cancer. » rajouta-t-elle. Ma mère était atteinte d’un cancer et elle ne voulait pas que nous le sachions. Je me sentais trahie par elle.

Tout ce que j'entendis fût le crissement de pneus de la voiture à mon père dans notre allée. J'attendais impatiemment devant la porte dans l'espoir de le voir arriver avec un sourire radieux et les yeux brillant comme lorsqu'il regardait ma mère faire quelque chose de bien. Mon père était cardiologue et depuis mon enfance, il caressait le rêve de me voir devenir comme lui, comme son père et son grand-père. Il désirait si fort que je sois l'enfant qui continuerait la génération de cardiologue dans la famille Cartwight. Cependant, pour une raison inconnue, je ne désirais pas tellement être cardiologue. Après un très long cinq minutes, je compris que mon père ne débarquerait pas de sa voiture alors j'empoignais ma veste et sortit le rejoindre suivit de près par Kayla. Je découvris un homme effondré et en pleurs devant le volant. Ce n'était pas bon signe, je le savais et mon intuition disait de prendre ma petite sœur dans mes bras. J'entourais les épaules nus de ma soeur et approchait celle-ci de moi enfin qu'elle soit collé sur moi. Au même instant, mon père releva son visage et débarqua de la voiture pour ensuite nous prendre dans ces bras. « Je suis désolé mes chéries, votre mère a succombé à la maladie. » dit-il entre deux sanglots. Aussitôt, j'entendis les sanglots étouffés de ma sœur près de moi et ceux de mon père. Pourquoi, moi, je ne pleurais pas ? Pourtant, cela aurait dû me faire pleurer, je devrais pleurer en ce moment avec ma famille pourtant aucunes larmes ne coula sur mes joues.

« Pardon, mademoiselle, vous semblez avoir froid » fût ce que j'entendis dans mon dos. Je connaissais cette voix par cœur et pour cause, je traînais souvent avec le propriétaire de cette voix. Je me retournais en claquant des dents. « Je me demande bien pourquoi, d'ailleurs » répondis-je à celui-ci en frottant mes mains contre mes bras pour tenter en quelque sorte de me réchauffer légèrement. « Ne mets pas tout sur ma faute » me répondit-il en s'approchant également de moi pour m'entourer de ces bras. « Tu sais, mon copain va arriver et il risque d'être jaloux » dis-je en me calant plus profondément dans ces bras. « Je n'ai pas peur, je lui botterais le derrière » commença-t-il en m'embrassant sur le haut de la tête. « Je suis passé chez toi et je t'ai apporté d'autres vêtements » rajouta-t-il en me libérant et en tendant le sac remplis de vêtement, mes vêtements. « Des vêtements plus chaud ? » hasardais-je en rigolant légèrement. « Évidemment, je ne suis pas bête. » répondit-il en riant également. Je m'approchais de celui-ci et l'embrassais. « Je t'aime » murmurais-je après un long baiser - « Je t'aime plus » fût la réponse que j'entendis et qui me réchauffa en quelque sorte le cœur.