❝ Salomé Irina Slow ❞

Je suis un évier qui n’a plus de bouchon, et tout ce que tu peux me dire va tout droit à l’égout. Alors ça sera toujours insuffisant.

salomé irina slow a écrit:

✿ Âge : vingt-six ans.
✿ Date et lieu de naissance : 15 janvier 1985 à New-York.
✿ Nationalité : américaine.
✿ Métier : résidente en pédiatrie.
✿ Statut social : célibataire.
✿ Groupe : résidents.

12 FEVRIER 2001 ϞϞϞ ça faisait un an que sa petite sœur se battait. Ou plutôt sept ans, mais un an réellement que la maladie avait prit de l'ampleur. Et aujourd'hui, elle était partie. Salomé pleure. Elle a mal, comme si on lui avait arraché le cœur. Comme si on l'avait piétiné, longtemps, avec beaucoup de force. Elle se tient assise sur un des bancs, dans la salle d'attente de l’hôpital. Ses bras entourent ses jambes, qui sont repliées contre elle, comme une forme de réconfort et de protection. Contre tout. Âgée de seize ans, elle aurait fait n'importe quoi, à cet instant, pour revoir sa sœur, en vie. Louisa n'avait pas assez vécu, elle n'avait que huit ans. C'était injuste. Salomé avait envie de mourir, la souffrance qu'elle ressentait était juste insoutenable, insurmontable. Longtemps, elle y avait cru. Lorsqu'on avait diagnostiqué, chez Louisa, la mucoviscidose, quand elle était encore bébé, c'est à ce moment là que Salomé a commencé à se battre, à se préparer, car les médecins étaient formels. Elle tiendrait dix ans, au maximum. Ils s'étaient trompés de deux ans, et Salomé ne l'acceptait pas, elle n'acceptait pas qu'ils n'aient rien fait pour elle. Louisa avait souffert, avait été souvent malade, et ils n'avaient rien fait. Elle détestait les médecins qui lui avaient promis de tout faire pour sa sœur. Ce 12 février resterait ancré dans sa mémoire toute sa vie. Le visage pâle mais souriant de sa sœur sur son lit d'hôpital avant de rendre son dernier souffle aussi. Jamais elle n'oublierait ses yeux noisettes, ses petites mains, ses cheveux bouclés que Salomé aimait tant peigner le matin. Louisa avait parfois été pénible avec Salomé, mais elle était sa sœur, sa chair, son sang, comme sa moitié. Et elle l'avait perdu. Et aujourd'hui, l'adolescente avait mal. Elle se pince, une larme coule de nouveau parce qu'elle se rend compte que tout ça est bien réel. Elle s'y était préparée, mais il faut croire qu'on est jamais près à laisser partir ceux qu'on aime. Parce que c'est comme si on l'avait giflé, et si fort qu'elle n'arrivait pas à retrouver ses esprits. Elle pense encore que sa sœur va apparaître au détour d'un couloir, lui sourire, et lui dire que tout ira bien. Aujourd'hui, elle ne voyait rien. Des personnes s'agitaient devant elle, mais elle ne faisait pas attention. Elle voulait juste s'enfermer, seule, loin. Elle avait refusé de suivre ses parents pour voir une dernière fois sa sœur. Salomé ne voulait pas que la dernière image qu'elle ai d'elle soit son corps, son petit corps sans vie.

15 SEPTEMBRE 2007 ϞϞϞ il était partit. Son fiancé. Celui qui l'avait demandé en mariage quelques mois plus tôt. Parti, évaporé. Il avait laissé quelques mots sur son oreiller, qu'elle avait lu le matin en se réveillant. Au début elle n'avait pas comprit. Elle lisait, un « je pars », un « j'aime quelqu'un d'autre », un « je ne t'oublie pas », un « je t'aime ». Il partait car il aimait quelqu'un d'autre, mais il l'aimait et ne l'oubliait pas. C'était quoi le soucis ? Salomé l'avait appelé sur son téléphone, avait laissé des messages vocales, lui avait envoyé des textos par centaine. Mais rien, il était définitivement partit, et Salomé ne comprenait rien. Vingt-deux ans, elle avait tout pour être heureuse, elle venait tout juste de commencer son internat à l'hôpital, elle avait un fiancé, tout allait pour le mieux. Et il la laissait tomber, alors qu'elle avait besoin de lui. Peter lui avait promis qu'il serait là pour elle jusqu'à la fin de sa vie, ils allaient se marier d'ici un an, Salomé avait déjà annoncé la nouvelle à sa famille. Il l'humiliait. Il l'abandonnait et l'humiliait, et il ne s'en rendait même pas compte. Elle avait mal à nouveau, elle n'avait plus ressenti ça depuis la mort de sa sœur, mais ce sentiment refaisait surface. Trois ans de relation partit en fumé. Salomé était en colère, une haine profonde s'installait en elle. Elle ne pleurait pas, elle n'en avait pas la force; mais elle bouillonnait. Elle aurait voulu que Peter se trouve devant elle, elle l'aurait surement tué, ou torturé, après l'avoir humilié comme il l'avait fait avec elle. Elle ne comprenait vraiment rien, elle n'avait vu aucun signe d’infidélité, il était resté le même, lui avait menti pendant surement pas mal de temps, et maintenant, elle avait perdu toute confiance en elle, comme si c'était de sa faute s'il était parti vers quelqu'un d'autre. Qu'avait-elle loupé dans leur relation ? Depuis ce jour, elle n'a plus eu aucune relation sérieuse, pas qu'elle ne veut pas, mais elle se sent incapable de faire confiance de nouveau à un homme.

24 DECEMBRE 2010 ϞϞϞ demain, c'était Noël. Et Noël était un jour de fête normalement. Pour Salomé, ça allait être un jour comme un autre. Elle allait devoir travailler, c'était son premier Noël en tant que résidente en pédiatrie, et le cas d'une enfant la tracassait. Salomé n'avait encore pas diagnostiqué précisément ce dont il pouvait s'agir, et les symptômes l'inquiétait. Douleurs abdominales, vomissements fréquents, c'était plus grave que l'appendicite qu'elle avait imaginé au début. Salomé allait donc passer Noël avec ses enfants, comme elle aimait les appeler. Elle allait s'occuper d'eux, les soigner, trouver le pourquoi du comment pour certains. Mais il y avait une chose qui était sûre, le Père Noël allait être généreux, puisque Salomé avait acheté des cadeaux à chacun de ses patients. Elle gagnait pas mal d'argent, et n'en faisait rien de bien intéressant, mis à part redécorer son appartement et acheter des vêtements, elle ne dépensait pas. Elle voulait donc se rendre utile, ce qui l'avait poussé à faire ça. Et puis elle n'allait pas être totalement seule, le docteur Fitzberry serait là aussi. C'était un docteur charmant, et qui pourrait bien faire basculer le cœur de Salomé, malgré toutes les réticences qu'elle avait vis-à-vis de l'amour depuis sa séparation d'avec Peter trois ans plus tôt. Mais Josh était différent, il était celui qu'elle avait toujours attendu, toujours voulu.

Comment vous est venue cette vocation de médecin ? Qu'est-ce que ce métier apporte dans votre vie ? Comment considérez-vous vos patients ? Comment êtes-vous à leur contact ?

C'est à la mort de ma petite sœur que j'ai décidé de devenir pédiatre et d'aider les enfants et adolescents malades. Je veux leur éviter la souffrance que ma sœur a pu ressentir, même si c'est parfois difficile, j'aime penser que je les aide, rien qu'un peux. Sauver la vie d'un enfant et tout ce qu'il y a de plus beau au monde. Lui permettre de sourire à nouveau, d'être heureux pour encore de longues années. Et voir le soulagement sur le visage des parents, ou des frères et sœurs, c'est une grande fierté. Mon métier m'apporte tout ce dont j'ai besoin. Du bonheur, de la fierté, de l'adrénaline, de la tristesse parfois, bien sur, de l'argent, des rires, des pleurs, de l’intérêt, des problèmes. Tout ce qui fait une vie, je le trouve dans ce travail. Je considère mes patients comme mes enfants, avec moins d'attachement vous vous en doutez bien, mais lorsque je perds un patient j'ai l'impression de perdre un de enfants. C'est douloureux, très souvent. Mais vraiment, je les considère comme mes enfants, il m'arrive de discuter, de donner des conseils à des patients, comme le ferait une mère. Je suis très proche de tous mes patients, et j'ai la chance de côtoyer des bébés, des enfants et des adolescents, et ça m'apprend beaucoup, sur les différentes générations. J'apprends à voir quand ils vont bien ou mal, et un tas d'autres choses, ça me prépare à mon rôle de mère, qui j'espère, arrivera bientôt.

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