alavèsflor a écrit:

✿ Âge :vingt-trois ans.
✿ Date et lieu de naissance : 21 juin 1988 à Santa Fé, Nouveau-Mexique, Etats-Unis.
✿ Nationalité : americaine.
✿ Métier/Études : ne parvient pas à suivre des études ; serveuse à shiro's shushi.
✿ Statut social : séparée de son petit ami de longue date depuis quelques semaines.
✿ Groupe : ☇ les patients

Six heures et vingt-huit minutes. Etendue sur son lit, sous une couette plus que confortable, Flor comptait les étoiles fluorescentes collées à son plafond. Passionnée d’astronomie, elle avait supplié son grand frère de les coller au plafond lorsqu’elle avait emménagé dans ce petit studio. Il avait d’abord ronchonné. Apparemment, ce n’était pas pour les filles de vingt ans ce genre de décoration, mais elle s’en fichait, elle voulait pouvoir dormir à la belle étoile toutes les nuits. Si elle ne pouvait pas aller dans l’espace, l’espace viendrait à elle. Son doigt pointé vers sa voute céleste à elle, sa voix brisait le silence de la pièce. « Un…deux…trois… » Et ainsi, jusqu’à trente-deux, comme chaque matin. Ce petit moment à l’écart du monde lui permettait de chasser ses angoisses de la nuit, et de démarrer la journée de la façon la plus paisible possible. Le rituel achevé, la jolie brune sortit enfin de son lit. Six heures et demi. Aussitôt une boule de poils vint se frotter contre ses pieds nus. Elle se pencha et attrapa Berlioz – oui comme dans les Aristochats – qui se blottit aussitôt contre elle. Ainsi, les deux compères gagnèrent la cuisine. En chemin la voix de son médecin résonna dans sa tête « Vous devriez adopter un petit animal. Avoir une présence chez vous… Cela vous détendrait et vous pousserait à vous intéresser aux autres. » Il n’avait pas eut tort, encore une fois.

A six heures trente-six, Berlioz se délectait de ses croquettes matinales, quant à elle, elle avait exactement trois minutes et dix secondes pour observer Seattle qui s’étendait sous ses fenêtres ; le temps nécessaire pour que son thé infuse. Flor aimait cette ville, même s’il ne faisait pas souvent très beau. C’était différent de sa ville natale, Santa Fé, qu’elle avait quitté quelques jours après ses sept ans, suite au divorce de ses parents. A Santa Fé, il faisait chaud, et dans son quartier, tout le monde parlait espagnol. C’était la fête tous les soirs. Ici, c’était plus paisible, les voisins ne lui portaient pas un grand intérêt. Et à vrai dire, c’était bien mieux ainsi. Elle ne s’était jamais intégrée dans la petite ville du Nouveau-Mexique, et les sourires forcés des enfants du quartier l’écœuraient. Dans cette grande ville du Nord-Ouest des Etats-Unis, elle était invisible, une goutte parmi les autres. L’endroit parfait en quelque sorte, quand on était aussi ‘inadapté’ qu’elle, comme elle le disait, en plaisantant, à son frère. Son frère, Antonio. Le seul qui la comprenait et qui savait la rassurer. Il fut un temps, où il y en avait un autre qui y arrivait aussi. Mais après une crise de Flor - parce qu'il avait osé ranger la bouteille de lait à la place de celle du jus d'orange, et qu'il avait voulu enlever son ciel à elle - il avait claqué la porte de cette histoire. Ding. Le thé était prêt.

Perchée sur le plan de travail, et tout en sirotant son thé vert qui achevait de la réveiller, elle se passait son programme de la journée. Elle devait aller faire son footing quotidien dans les rues de Seattle, puis elle allait devoir aller à l’hôpital pour parler d’un nouveau traitement miracle avec le chef de service – paroles, paroles et paroles – puis elle prendrait son service au restaurant où elle travaillait, après avoir déjeuné avec son frère. Les journées de Flor étaient aussi réglées qu’un coucou suisse. Jamais – oh grand jamais ! – elle ne serait en retard comme le lapin d’Alice aux pays des merveilles. Jamais elle ne changerait ses habitudes si apaisantes. Déjà adolescente elle ne comprenait pas ses camarades qui disaient ‘vivre au jour le jour’. Bien que les poèmes d’Horace la fascinent, le dicton ‘Carpe diem’ ne lui allait pas. Cette philosophie de vie était plus que déroutante, elle était, perturbante, affolante, déconcertante – oui c’était là le mot parfait.

C’était certainement pour cette raison que durant tout son collège et son lycée, elle fut considérée comme extrêmement ‘weird’ mais aussi ‘rabat-joie’ ou encore ‘casse-bonbon’, pour mentionner les plus corrects. Elle n’avait jamais connu les soirées interminables, ou les séances shopping avec ses meilleures amies. A cette époque, son meilleur ami était Sastre, et son ‘L’enfer, c’est les autres’, ou encore Galilée et la fougue avec laquelle il avait défendu ses idées jusqu’à la folie, ou même, Baudelaire et ses vers en un français si envoutant.

Son père avait toujours jugé normal, qu’elle passe plus de temps dans les bibliothèques que dans les bars. Il en était même ravi. Par contre, sa mère ne supportait pas sa maladie, et ce fut ce qui la poussa à quitter la maison. Cette mère fut prête à abandonner ses deux enfants et son mari, à cause d’un stupide chromosome qui avait voulu faire son intéressant. Pathétique ? Certainement. Quand Flor l’avait appris, elle avait tout simplement affirmé : « Ça tombe bien. Je ne savais pas quoi lui offrir pour Noël. » Enfant horrible ? Non, tout simplement déconnectée de votre réalité, et de votre monde. Une enfant qui ne réalisait pas ce que ça voulait dire 'grandir dans une famille monoparentale'.

Flor fronça les sourcils à ce souvenir qui la hantait trop souvent. Puis, elle sauta de son perchoir et gagna sa chambre. Ses affaires de sports l’attendaient, disposées sur un fauteuil en osier. En dix secondes, elle fut habillée. A sept heures, elle était en train de courir.

Durant cette course matinale, elle fuyait. Elle partait loin de ses habitudes, loin de ses mains qu’elle tordait dès qu’un obstacle approchait, loin des émotions qu’elle ne saisissait pas, loin de ces mots compliqués qu’elle employait non pas pour vouloir paraître ‘intelligente’ mais parce qu’elle était ainsi. Elle partait loin d’une maladie qui avait plus qu’emprise qu’elle ne le voulait.



✿ L'origine et la nature de la maladie. La maladie dont souffre Flor n'a pas d'origine précise. Les médecins pensent qu'il y a une double raison : une raison génétique que les chercheurs ne trouvent pas, mais aussi une raison humaine - un traitement qu'aurait suivit la mère de la jeune femme durant sa grossesse aurait affecté le cerveau en formation du foetus. La médecine a encore des progrès à faire.
Les médecins ont réussit à diagnostiquer Flor à cause d'un retard du développement du langage. Lorsqu'elle avait trois ans, elle n'avait toujours prononcé aucun mot. Son vocabulaire plus que varié s'est développé plus tard.
Le Syndrome d'Asperger est, selon des campagnes de sensibilisation, un handicap invisible. Si un jour vous croisez Flor dans la rue rien ne pourra vous faire croire qu'elle souffre de cet type d'autisme particulier. Alors, elle essaye d'en jouer, et fait comme si on le ne lui avait jamais collé cette étiquette. Mais la réalité la rattrape bien vite. Le principal problème ? Les sentiments. Elle analyse tout, et les relations humaines restent un mystère pour elle ; elle ne saisit par leur sens, leur profondeur et leur significations. Elle ne respecte pas les conventions, et ne saisit pas les intentions des autres. Autant dire qu'elle est très isolée, malgré une énorme volonté. Son incompréhension est souvent bien mal interprétée ; tout comme son indifférence habituel quand elle ne parvient pas à affronter un problème. Ses amis se comptent donc sur les doigts d'une main.
Elle possède un QI largement supérieur à la moyenne ; principalement son QI verbal. Elle emploie des mots compliqués qu'elle a retenu grâce à sa mémoire hors du commun. Cependant, elle ne parvient pas à suivre des études à cause d'un cruel manque de concentration.

✿ La façon dont votre personnage vit avec cette maladie. Flor ne supporte pas ses problèmes de socialisation. Elle aimerait être comme les filles qu'elle voit dans ces films à l'eau de rose stupides ; populaire, courtisée, appréciée et admirée. Cependant, avec sa difficulté à communiquer, ou ses phrases trop compliquées, vous obtenez une fille qui est plus habituée aux moqueries qu'aux compliments. La jeune femme fait tout pour passer au-dessus de ça. Sa grande maturité et son QI trop élevé, et ses nombreuses séances de thérapie l'aident à se canaliser.
Elle a aussi de nombreuses habitudes qui jalonnent ses journées. Elle ne peut pas s'en passer, et si une seule est perturbée, c'est un véritable drame. Même si elle se bat tous les jours pour s'intégrer, elle a finalement réussit par accepter qui elle était.

✿ La fréquence de ses visites à l'hôpital (plutôt facultatif, celui là) Dès ses dix ans, les parents de Flor ont imposé à leur seule fille des visites très régulières à l'hôpital. Elle trouvait ça "fichtrement inutile", cependant ces consultations fréquentes l'aident à mener une vie dite "normale" - mais elle déteste ce mot, après tout, qu'est-ce que la normalité ? vaste sujet de philosophie sur lequel elle aimera débattre avec vous. A présent, elle vient deux à trois fois par semaine voir la psychiatre qui la suit depuis son plus jeune âge. Toutefois, lorsqu'elle traverse des moments fastes, elle s'y rend beaucoup plus souvent. Elle a même été hospitalisée quelques fois durant son adolescence à cause de crises d'hystérie incontrôlables.

✿ Ses rapports avec le personnel soignant. Un mot qui revient souvent dans la bouche des diverses infirmières qui croisent sa route ? Adorable. Flor est habituée à la majorité des personnes qui croisent sa route à l'hôpital, alors elle les comprend, et arrive à mener des conversations censées avec eux. Cependant, elle a déjà rencontré quelques problèmes avec des internes immatures qui s'amusaient à l'embarrasser plus qu'autre chose. En dehors de ça, la jolie brune est une vraie crème avec le personnel soignant. Elle les respecte pour leur présence, et la façon dont ils la soutiennent tous, avec un simple sourire, ou un petit compliment. Plus que tout, elle vénère la psychiatre qui suit son cas de très près, et qui est devenue comme une autre mère pour elle.

Spoiler: