❝ Cecilia Coleman ❞

Chandler Davenport a écrit:

✿ Âge : 22 ans.
✿ Date et lieu de naissance : en 1989 à Seattle ou dans une ville tout proche.
✿ Nationalité : Américaine.
✿ Métier/Études : Au choix.
✿ Statut social : Au choix.
✿ Groupe : Patients.
✿ Avatar : Phoebe Tonkin.

Chandler Davenport a écrit:

« C'est ta première fois, je me trompe? » Chandler jaugea la jeune femme brune qui venait d'entrer dans la chambre. Elle paraissait guère plus jeune que notre jolie blonde mais était juste un peu plus menue et petite. Andy lui adressa un sourire franc et compatissant ; elle savait parfaitement par quoi la nouvelle venue allait passer, devant elle-même rester plusieurs heures par jour assise dans une chambre d'hôpital terne et vide à regarder son sang sortir de son corps puis un autre liquide similaire y rentrer. C'était sympa comme tout, les dialyses. La brune hôcha la tête, puis pris place sur le fauteuil à la gauche de celui de Chandler. « Je viens à peine d'être diagnostiquée. » « Insuffisance rénale? » enchaina Andy, lui laissant à peine le temps de terminer sa phrase. Cela faisait près de six mois que la jeune femme avait appris qu'elle était atteinte de cette pathologie, touchant les reins. Pour faire simple, ses deux organes n'arrivaient plus à filtrer le sang correctement. Son médecin lui avait dit que c'était dû à son hypertension artérielle, un problème de famille. Son père en était aussi atteint. Elle n'avait semble-t'il pas fait suffisamment attention avec ça, avait pris le problème bien trop à la légère. Il faut dire qu'avec son insouciance légendaire... Les problèmes de ce genre lui passaient malheureusement au dessus. Elle s'était toujours sentie plus ou moins invincible, ça n'arrivait qu'aux autres, ce genre de choses... Elle continua. La brune hocha de nouveau la tête. Comme si c'était - et ça l'était réellement - trop dur d'en parler. La blonde continua.« Ça fait six mois. On s'y fait à la longue, tu verras. Les infirmières sont sympas, et les médecins très mignons. » Elle échappa un léger rire, espérant détendre l'atmosphère. Elle savait à quel point ce genre de nouvelle pouvait être difficile à entendre et surtout à accepter. Pas tant pour elle, remarquez. Son frère l'avait bien plus mal pris. Il avait même été anéanti, comme si c'était lui qui en était affecté. Elle avait tenté de le rassurer, de lui dire que ce n'était pas la fin du monde, que des traitements existaient pour la soulager. Elle n'avait pas pleuré, ne s'était pas mise en colère, ne s'était pas demandée pourquoi elle et pas quelqu'un d'autre. Elle avait simplement accepté son sort, dignement. Chandler avait décidé de ne pas se laisser bouffer par cette maladie, certes incurable mais dont il était possible de vivre avec. Elle n'allait pas laisser s'en aller sa joie de vivre, son insouciance et son envie de profiter de chaque instant comme ça. Ce n'était pas dans ses habitudes que de se laisser aller et se morfondre. Son frère n'arrivait pas à le comprendre. Mais pour être honnête, elle en avait franchement marre de le voir chaque jour que dieu faisait tirer un tronche d'enterrement, comme s'il vivait déjà avec le fantôme de sa petite sœur. Alors du coup, elle le priait de venir la voir moins souvent - au départ, il restait durant toute la durée du processus de dialyse avec, c'est à dire des heures - voire même pas du tout. Elle n'avait pas besoin d'un être pessimiste à ses côté, ce dont elle avait besoin, c'était de la bonne humeur, du bien-être, de l'optimisme. De toute façon, elle ne pouvait pas s'ennuyer à l'hôpital. C'était tout bonnement impossible. Elle avait fait de sacré rencontres, en six mois. Tout d'abord, il y avait les infirmières chargées de lancer le dispositif de dialyse puis de l'arrêter. Elle restaient en général tenir compagnie à notre belle blonde quelques minutes. Puis elles revenaient de temps en temps, voir si tout allait bien et si elle n'avait besoin de rien. Elle avait créé une réelle complicité avec elles, et avait le sentiment de vraiment faire partie de la famille. En même temps, elle passait des heures tous les jours depuis six mois sans cet hôpital. C'était normal. Elle avait également sympathisé avec des aides-soignants plutôt mignons, ainsi qu'avec l'ambulancier qui l'amenait et la ramenait de l'hôpital pour ses séances. A lui, elle lui faisait les yeux doux. C'était la seule constante, celui qu'elle était sûre de voir tous les jours. Elle lui avait même promis de l'épouser un jour, quand son état s'améliorerait, qu'elle aurait trouvé un donneur pour un rein. S'il était toujours célibataire quand ce jour arriverait bien sûr. Enfin, avec les médecins, elle se comportait comme une petite fille qui avait fait des bêtises, et qui essayait de se cacher de ses parents. Elle n'arrivait plus à compter du nombre de fois où son médecin avait soupiré parce qu'elle ne faisait pas attention. Selon lui, elle ne « prenait pas son état assez au sérieux. » Mais elle n'y pouvait rien, elle essayait pourtant, elle n'arrivait simplement pas à se tenir à ses bonnes résolutions. C'était comme ça qu'on la voyait, au Harborview Medical Center ; pour le personnel elle était cette grande gamine attachante et agaçante - dans le bon sens du terme. « J'ai l'impression que je n'arriverai jamais à surmonter ça. Comment tu arrives à garder le sourire? Je veux dire regarde ce que tu es obligée de faire pour vivre? » Touchée par l'évidente détresse de sa voisine de fauteuil, Andy se tourna tant bien que mal vers elle - car étant attachée de partout, ce n'était pas évident -, essayant de prendre un air qui se voulait rassurant. « Ce n'est pas une fatalité en soit. C'est grâce à ça qu'on reste en vie, et il existe plein d'autres moyens pour nous de vivre avec ce qu'on a. Un jour tu verras qu'un rein tout neuf sera là à t'attendre, qui te permettra de stopper tout ce processus. Mais en attendant, tu dois t'y faire. C'est un bon compromis, non? » Elle se stoppa un instant, n'étant pas certaine que ce qu'elle venait de dire rassurerait la brune, puis repris. « Je sais que ça parait difficile mais il ne faut absolument pas que tu te laisses abattre. Tous les spécialistes disent qu'il faut que l'on continue à vivre une vie normale, qu'on ne cesse absolument pas nos anciennes activités. Ce n'est pas un tout petit problème, car tu n'as qu'à penser à ça comme tel, qui va nous dicter notre manière de vivre et de penser, nous enlever notre envie d'être en vie justement. Ce ne sera pas facile tous les jours, mais tu ne seras pas toute seule. Je serai là pour toi moi. » La jeune femme la regarda, les yeux, brillants, l'air vraiment reconnaissant. Chandler savait bien que des mots ne pouvaient pas tout régler, que ce qu'elle lui avait conseillé était plus facile à dire qu'à faire, mais elle devait la croire, elle passait par là elle aussi, après tout. « J'ai du mal à croire que ce soit aussi simple que tu le dis. Mais je peux essayer de te croire, après tout, tu vis exactement la même chose que moi, tu sais de quoi tu parles. C'est pas comme tous ces gens, qui essayent de te rassurer sans savoir. » Elle adressa un grand sourire à Chandler. Une belle et grande amitié venait ainsi de débuter. « Je m'appelle Cecilia. » « Et moi Chandler, mais on m'appelle Andy. Tu verras, je serai toujours là pour te rebooster après chaque baisse de moral. »