Des heures passaient dans cette terne chambre d'hôpital, dans l'espoir de voir son état s'améliorait. Un espoir venant s'estomper de jour en jour. Juliet était au stade final de son cancer, il ne restait qu'une minime chance pour qu'elle vienne à la combattre. Cependant, elle n'arrivait plus à se battre, il était temps pour elle de laisser la maladie gagnait et de partir. Elle avait fait part de cette décision à sa fille unique Jaimie, cette dernière l'avait accepté au contraire de son époux qui n'arrivait pas à concevoir le fait de voir l'être qui l'aime s'en aller sans jamais revenir. Nous étions un vingt-trois décembre quand ce jour devait arriver. Jaimie avait gardé l'espoir de passer ce Noël en compagnie de sa mère, seulement, lors de son arrivée à son hôpital, âgée de seulement quinze ans, elle comprit au visage assombri de son père que c'était la fin. Le médecin déposait sa main au sein de l'épaule de ce dernier, un signe du regard, celui-ci terminait par quitter la pièce, laissant cet homme seul face à son désespoir. Durant quelques secondes, son corps restait de marbre, avant de tourner des talons et retrouver l'adolescente. Aucun mot ne sortait de sa bouche, il lui fit signe de sortir pour rejoindre l'extérieur. Le silence de son père faisait comprendre à Jaimie qu'elle ne reverrait plus sa mère. Elle avait gagné, la maladie avait gagné.

Chaque vingt-trois décembre se résumait à une même journée pour Jaimie. Chaque matin, elle se réveillait le coeur lourd avec une peine davantage présente que les années précédentes. Elle détestait cette période de l'année, ou ce mois de décembre semblant si gris, si froid et rempli de désespoirs. Noël approchait, bientôt trois ans qu'elle n'en avait pas eus un vrai. Les réveillons où sa mère confectionnait un festin pour simplement trois personnes étaient devenus du passé. A présent, elle les passait seule ou en compagnie de son père s'il s'en sentait le courage. Depuis son départ, Jaimie a décidé à s'intéresser à la médecine, et compte bien y percer. Si la mort de sa mère fut l'élément déclencheur, la maladie de sa meilleure amie lui fit approuver son choix. Depuis plus d'une heure, Jai était reposée sur la tombe de sa mère, prenant lui temps de lui parler. Comme à chaque fois, sa meilleure apparait. C'était son rôle de se souvenir de cette date et d'être présente pour celle-ci. « Tu t'en es souvenue. » Les bras de la jeune Allie enlacèrent la palote Jaimie qui semblait si désespérée. « Jamais je n'oublierai cette date. »
« Comment va ton père ? »
« Comme un vingt-trois décembre tu sais.. Il reste enfermé dans sa chambre toute la journée, avant de terminer par venir ici en fin d'après-midi. »

Après une soirée passée en compagnie de Evan et Allie, Jaimie et Hunder quittaient l'appartement e cette dernière, simulant de la fatigue, ce dernier avait proposé de la raccompagner dans le seul but de les laisser seul. Le quatuor l'ignorait, mais ce fut la dernière soirée qu'ils passèrent ensemble, il y a de cela deux ans. Marchant dans les rues de Seattle pour rejoindre non loin l'appartement de Jaimie, d'un geste amical Hunter passait son bras autour du cou de la jeune femme, la rapprochant de son étreinte. Des gestes affectueux, ils s'en donnaient des dizaines par jour, pour eux rien n'était anormal. On les qualifiait d'un couple, alors qu'eux de meilleurs amis. Les seules personnes qui ignoraient que Hunter aimait Jaimie, c'était Hunter et Jaimie. Depuis le bac-à-sable ils formaient un petit quatuor qui se renforçait chaque année passait. Le bras de la jeune femme s'enroulait au tour de la taille de son ami. Un geste pouvant dégager une ambiguïté et pourtant si naturelle pour Jai. « Un jour ces deux-là finiront ensemble. » Elle semblait sûre d'elle, elle l'était en réalité. Hunter haussait les épaules, sans doute que oui, peut-être qu'ils se cherchaient sans oser faire le premier pas. « Tu penses ? » Hunter connaissait l'importance d'Allie dans la vie de Jaimie. Un point essentiel, elle ne peut pas s'empêcher de la couver et de l'aider dans sa maladie. Atteinte de Parkinson, pour la jeune femme il est impossible de concevoir le fait que celle-ci puisse gagner face à Allie. « C'est certain. Ils agissent comme un petit couple, et puis tu as vu comment ils se dévorent du regard ? Allie a besoin de quelqu'un de bien, et Evan remplit le rôle. » Ce que Jai ignorait dans ses paroles, c'est qu'elle racontait aussi sa relation en compagnie de Hunter. Ils se glissent de doux regards, peuvent s'appeler pour rien, ressentent de la jalousie lorsque l'autre personne est en compagnie d'une autre de sexe opposé. « C'est dingue tout ce que tu fais pour elle. Enfin, après ce que tu as vécu, tu trouves le courage de l'aider à surmonter sa maladie. » Pour la jeune femme son comportement lui semble normal. Allie est sa meilleure amie, si elle est mal, si elle a besoin d'elle, si elle a besoin d'une épaule sur qui se reposer, Jaimie sera toujours présente. « Je ne supporterais pas de la perdre. Je sais que je ne suis pas toujours facile envers elle, mais je me dis que c'est pour son bien. » Voir le cancer gagnait contre sa mère fut l'élément déclencheur. Il n'en serait pas de même pour sa meilleure amie, hors de question. Arrivant au pas de la porte de l'appartement de Jaimie, celle-ci se séparait des bras d'Hunter. « T'es une fille bien Jaimie. » Légèrement surprise par ce compliment qui n'était pas habituel chez le jeune homme. Ce dernier n'était pas du genre à exprimer ses sentiments et encore moins à complimenter une personne. « Qu'est-ce que tu fais Hunt' ? » Alors qu'il s'approchait d'une manière dangereuse face à la jeune femme, sa main venait se blottir contre la joue de Jai, caressant de la pointe de ses doigts sa douce peau. « Ce que j'aurais dû faire depuis longtemps. » Ses lèvres venaient se coller aux siennes, une expression de surprise s'apercevait du côté de la jeune femme tandis qu'elle disparaissait dans la seconde suivante pour prolonger son baiser, et par la fin poser son front contre celui de Hunter, un sourire taquin se dessinait. Ce baiser elle en avait rêvé, et elle n'avait pu espérer mieux. Finissant par tourner les talons pour rejoindre la porte, elle glissait quelques mots avant de disparaître. « On se voit demain. » Seulement, ce ne fut pas le cas. Le jour suivant, il n'était plus là. Il n'était pas absent, il avait quitté la ville. Hunter avait laissé sans explications son groupe d'amis qu'ils formaient depuis toujours. C'est la mère de ce dernier qui venait à expliquer qu'il avait dû rejoindre son père pour des raisons ignorées durant une laps de temps indéterminé. Cela n'aurait pu être rien, seulement deux années se sont écoulées. Deux années où il n'a jamais répondu à ses appels, et n'a pas daigné lui donner de nouvelles.

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