Jaimie ιllιlı Make the best of every time.

**Niels J. Jagger**

Lady Antebellum ιllιlı Guess I'd rather hurt, than feel nothing at all. I lost all control, and I need you now, and I don't know how I can do without, I just need you now. Another shot of whiskey, Can't stop looking at the door, wishing you'd come sweeping in the way you did before and I wonder if I ever cross your mind. For me it happens all the time

La chambre était plongée dans la pénombre lorsque j'entrouvris la porte pour pénétrer sa chambre. Elle semblait dormir et je me perdis longuement dans ses traits où toute absence de courage démesuré ou signe de souffrance s'étaient envolés. M'approchant de son lit en douceur, je pris un siège avant de glisser ma main dans la sienne. Du pouce, je caressais sa peau en douceur, observant l'intraveineuse perçant son poignet avant de remonter sur son visage apaisé par Morphée. Baissant légèrement la tête, je me contentais d'écouter sa respiration, tout en tentant d'apaiser la peur viscérale ressentie depuis son hospitalisation. Je n'avais tenu personne au courant de la présence de ma cadette ici, simplement parce que m'appesantir sur ma vie personnelle n'était pas dans mes habitudes. Mais j'étais conscient que mes visites nombreuses et notre nom de famille commun devait délier les langues dans les couloirs. En revanche, on ne m'en avait touché mot et je savais grée mes collègues de leur discrétion. Je ne sais combien de temps je restais ainsi, fixant ainsi ma soeur endormie, mais j'entrevis rapidement l'heure sur le cadran mural. Il me restait vingt minutes et je devais au moins me changer avant de retrouver Jaï. Me redressant souplement, je me penchais vers elle avant de presser mes lèvres à son front, murmurant des mots qu'elle n'entendrait qu'inconsciemment. « Docteur Jagger? » Tournant la tête, je relâchais doucement sa main, la reposant en douceur sur le lit avant de me tourner vers l'infirmière. « Prenez soin d'elle. » Passant le pas de porte, je me retournais de quart vers elle avant de planter mon regard dans le sien. « Et biper moi s'il y a le moindre soucis. » Elle acquiesça sans dire mot avant que je ne m'éloigne vers la sortie, des pensées envahissant ma tête. Siam avait plusieurs fois tenté de me convaincre d'aller chez elle en attendant, et je n'acceptais que pour y emmener une femme. Une femme dont j'étais bel et bien amoureux. Une femme qui ne se doutait certainement pas à quel point j'avais besoin d'elle en ce moment. De soutien.

Une dizaine de minute plus tard, tandis que je réajustais mon blouson de cuir tout en saluant les médecins encore de service, je descendis les marches quatre à quatre afin de rejoindre le parking, et par là même ma voiture. Attrapant rapidement les clefs, je déverrouillais cette dernière avant d'entrevoir un carton sur le siège avant. Il contenait toutes les affaires de ma soeur, du moins celles qu'elle avait en arrivant à l'hôpital. Pensif, j'attrapais son porte-monnaie, fouillant dans les photos pour en trouver une plus vielles, déchirée, montrant trois visages souriants et enfantins au bord d'une piscine. Cela ne m'étonnait pas qu'elle garde nos souvenirs, ces derniers étant tous dissimulés dans son appartement vu que je dissimulais tout ce pan de mon existence à ma femme. Cependant... Attrapant le carton, je le soulevais avant de le placer à l'arrière du véhicule, avant d'entendre des bruits de pas dans le sous-sol. Je n'eus pas besoin de me retourner pour connaître l'identité de la jeune femme qui venait vers moi. Je ne me sentais pas en conflit avec Jaimie. Je n'avais pas besoin de paraître sans cesse gagnant voir intouchable. J'avais cette terrible envie de lui dire la vérité, de lui confier le pourquoi du comment, de lui faire part de l'hospitalisation de ma petite soeur, de son cancer, de ma peur à l'idée qu'elle me soit retirée de la même façon que Jayden. Je claquais la porte, enfermant pour le moment cette part de moi même en attendant de la voir ressortir. Mais pour une fois, je ne désirais la dissimuler. J'attendis qu'elle se rapproche, m'adossait à ma voiture, la regardant évoluer sous mes yeux pour ma première fois en dehors du cadre hospitalier ou presque. Il avait été rare que l'on sorte, rare que l'on se retrouve vraiment seuls sans avoir cette excitation primaire de pouvoir être découvert à tout moment. C'était une excitation tout à fait différente que je ressentais à présent, inédite et vivifiante. Il me tardait que l'on puisse parler sans craindre d'être interrompu, quoique parler n'était pas la seule chose que je tenais au programme pour ce soir. Un sourire angélique se dessina sur sa bouche pleine au teint de rose, et je le fixais longuement avant de me pencher vers elle, pressant mes mains autour de son visage pour lui voler un baiser passionné et impatient. Devais-je lui dire combien elle m'avait manqué en cette journée où ma seule attente avait été de la rejoindre? Je n'étais pas homme à manipuler les mots aussi bien que mes scalpels, et je me contentais donc de la dévorer des yeux tout en lui ouvrant la portière, l'aidant ainsi à s'installer avant d'en faire de même. Son parfum envahissait l'habitacle de la voiture, et je ne pus m'empêcher de me pencher vers elle, pressant mes lèvres avides à sa clavicule, inspirant à plein poumon le parfum subtile qu'elle dégageait. Les mots que je ne m'attendais à prononcer s'échappèrent de mes lèvres, et je les entendis s'élever non sans surprise de ma voix chaude et grave. « Tu m'as manqué. »

Ses yeux bleutés surveillaient de près l'horloge résidant à la réception, mettant à jour les derniers dossiers de ses patients, attendant avec hâte que les 20 heures s'affichent. Quelques minutes, un laps de temps semblant à une éternité pour Jaimie qui ne désirait plus que retrouver Niels. Sa journée avait été des plus banales, quelques patients habituels dont la jeune femme surveillait leurs cas de près, et diverses consultations. Lors l'heure tant attendue arrivait, rejoignant l'ascenseur, un sourire angélique reposait sur ses lèvres sans vraiment s'en rendre compte. Ouvrant la porte du vestiaire conçu pour les résidents, elle ne put s'empêcher à se souvenir de la matinée passée en compagnie de Niels. Des retrouvailles, elle avait pu retrouver le goût de sa chaleur, l'odeur de son parfum, ainsi que la sensation de ses caresse tout au long de son corps. Ouvrant la porte de son casier, elle y déposait sa combinaison bleue, pour l'échangeait contre ses vêtements. Enfin, dans une tenue correcte, elle détachait ses cheveux, les laissant tomber le long de ses épaules, pour par la suite se repoudrer légèrement. Une simplicité ordinaire, elle pouvait enfin rejoindre le parking où Niels devait l'attendre depuis quelques minutes déjà. Tandis que le bruit de ses escarpins produisaient un bruit sourd au sein du lieu, son regard partait à la recherche du jeune homme, qu'elle ne tardait pas de remarquer non loin de sa voiture. Un moment en sa compagnie qu'elle comptait apprécier. Il se faisait si rare qu'ils puissent avoir un moment en tête-à-tête sans avoir cette peur au ventre de se faire voir. Il leur était même impossible de se rendre chez l'un ou chez l'autre, lui partageait son domicile avec sa femme, du moins, auparavant, tandis qu'elle, avait une colocataire, résidente elle-même à l'hôpital. Cette relation qui devait rester secrète, Jai n'avait pas pu s'empêcher de la confier à une personne. Allie était naturellement au courant des sentiments qu'elle portait à l'égard de Niels, et de la romance débutée il y avait six mois de cela dans un cadre privé. Seulement, malgré son mal être durant la semaine et les nombreuses questions de celle-ci, Jaimie n'était pas parvenue à lui avouer le fond fin de l'histoire comme le mariage de son soit disant compagnon. Ses seuls mots étaient simples : ils faisaient un break. Les mains de Niels se postaient sur ses joues, tout en lui volant un baiser. Tel un gentleman, il lui ouvrait la portière, où Jaimie s'y installait. Lorsqu'à son tour, Niels rejoignait sa place de conducteur, sentant ses lèvres contre sa clavicule, laissant des vibrations lui parcouraient le corps. « Tu m'as manqué. » Elle n'en espérait pas mieux, bel et bien réciproque, ses doigts se déposèrent au bas de son menton, pour relever le visage du jeune homme en sa direction, ses lèvres capturaient celle supérieur de Niels avant de la libérer d'un geste délicat. « Humm.. je crois bien que toi aussi. » Une voix taquine, elle ne perdait pas son habitude de ce matin. La bonne humeur de Jaimie qu'il avait connu ses derniers mois refaisait surface, envolant la plupart de la peine qu'avait causé la connaissance de son mariage.

« Tu es sûr que tout va bien ? » Faisant référence au carton se trouvant sur la banquette arrière de la voiture, avant qu'elle ne parvienne à sa hauteur, elle l'avait remarqué d'un air pensif un objet à la main qu'il avait préalablement rangé avant son arrivée. En y réfléchissant, il ne s'était jamais réellement confié à-elle, de la vie de famille qu'il avait pu avoir. Jaimie ne désirait pas le forcer, lorsqu'il en ressentirait l'envie, Niels viendrait par lui-même. Ses doigts venaient se mêler à la chevelure du jeune homme, d'un geste doux et sensuel. « Alors, dis-moi, tu nous as trouvé un programme pour ce soir ? » Peu importe le planning de ce soir, elle souhaitait un moment en sa compagnie, sans pouvoir se priver de lui verser de l'affection, de lui parler sans craindre qu'on les entendre. Pendant six mois, ils avaient su partager des moments de tendresses dans une crainte de se prendre, d'ici quelques temps, ce sentiment d'inquiétude s'envolerait. Du moins, elle sentait que sa femme ne laisserait pas son mariage s'éteindre par une simple relation entretenue avec une résidente, causant une peur chez Jaimie. Si elle y arrivait, si elle parvenait à faire retomber son mari dans ses bras, telle que la première fois. Niels ne pouvait pas nier que sa femme avait un potentiel chez la gente masculine, il en suffisait à admirer ses courbes généreuses. Si de son côté, Jaimie n'avait pas à s'en plaindre, face à de cette dernière, elle se voyait fade, sans aucune sensualité. Pourtant, son visage de porcelaine, d'une couleur pâle accompagnée par ses joues rosées, et sa chevelure dorée tombant par des ondulations sur ses épaules. Il lui manquait une seule chose : une confiance en-elle. Sa main parcourait Niels, pour enfin se déposait sur le haut de la cuisse du jeune homme, tandis que sa tête s'appuyait contre l'appuie-tête, le visage posté dans la direction de celui-ci.

**Niels J. Jagger**

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Un sourire fin éclaira mes lèvres à sa réponse, alors que je me redressais pour plonger dans ses yeux de chat dessiné en amande. Ils pétillaient de malice et de vie, à savoir ce que j'avais connu chez elle des mois durant avant de n'y lire que haine et amertume. Il me plaisait de voir ses iris se métamorphoser dans ce sens. Mettant le contact, je démarrais la voiture avant d'entendre non sans surprise une touche d'inquiétude dans sa voix musicale. L'observant non sans curiosité, je hochais légèrement la tête avant de sourire amusé. « Oui. » Je ne savais ce qui avait pu l'amener à cette conclusion, d'autant plus que je me sentais bien depuis qu'elle m'avait rejoint. Glissant le bras autour de ma tête de siège, je reculais avec dextérité, avant de me redresser, m'amusant du volant pour enfin me diriger vers la sortie. La nuit n'était pas encore tombée, la lumière inondant paisiblement les rues à la circulation modérée. Je sentis ses doigts glisser dans ma chevelures brune, et je la regardais rapidement tout en écoutant sa question, interrogation à laquelle je m'attendais puisqu'à priori, nous n'avions nulle part où aller. « Je t'emmène chez ma soeur. Son appartement est vide pour le moment. » Je réagis à peine aux derniers mots que je venais de prononcer, bien qu'au fond, la situation n'était pas facile à vivre. Cependant, j'avais une capacité certaine à dissimuler aux autres ce que je ressentais réellement, en arborant un masque d'auto-défense, qui me conduisait souvent à être insolent voir désagréable. Un comportement contrasté que personne ne remarquait réellement hormis ma petite soeur clouée désormais sur un lit d'hôpital. C'est en me tournant vers Jai que j'en oubliais Siam, tandis que je notais sur son visage des pensées auxquelles je ne pouvais prétendre y accéder. D'un geste tranquille et assuré, je glissais ma main libre sur sa cuisse, la pressant doucement tout en jouant du pouce sur le fin vêtement qui recouvrait ses jambes. « A quoi tu penses? » J'étais curieux de tout ce qui la touchait, poussé par une curiosité réelle à son égard. Je n'avais pas la prétention de tout connaître, j'admettais même que je n'en savais pas tant sur sa vie, sur ses motivations, sur le pourquoi de ce métier. Je ne connaissais que son sourire, sa manière d'être, d'angoisser, de bouger, de signifier son bonheur ou encore sa tristesse. J'aimais observer les gens, noter leur comportement afin de mieux les comprendre. Et malgré le temps que je passais avec elle, Jai ne cessait jamais de m'étonner, ne réagissant jamais comme je l'attendais au préalable. Elle était la première qui me surprenait ainsi, la première femme rencontrée dotée d'autant de profondeurs et d'originalité. J'étais conscient également qu'elle n'avait aucune confiance en elle, se dénigrant le plus souvent sans raison. Peut-être étais-je égoïste après tout. Avais-je le droit de m'imposer dans sa vie, alors que je ne lui offrais pour le moment qu'une relation bancale et sans autre assurance que ma parole et mon amour pour elle? La méritais-je réellement? Elle, qui semblait à la fois si fragile et si forte, si douce et si vivante. Avais-je seulement le droit de lui offrir ce que j'avais à lui offrir, même si j'étais prêt à tout faire pour elle? Où se situait son bonheur? De la voir ainsi amenait des questions auxquelles je n'avais pas pensé.

Me garant en douceur sur le bas côté, je sortis de la voiture avant de lui ouvrir la portière, tendant la main vers elle pour l'aider à en sortir. Je ne comprenais pas comment elle pouvait être aussi dure envers elle même. Plus je la mirais, plus elle m'apparaissait belle. Portant ses doigts à mes lèvres, je les embrassais doucement avant de murmurer. « Merci. » Ce simple mot sous entendait pas mal de choses, même si j'espérais ne pas faire une erreur. A mes yeux, elle m'était nécessaire, j'avais besoin d'elle, mais était-ce réellement réciproque? Allais-je lui apporter ce dont elle avait besoin. Des réponses, j'en cherchais en moi-même comme je pouvais le faire dans ses prunelles, fouillant ses iris pour avoir des certitudes autres que celle de mes propres sentiments. Ce dont j'étais simplement conscient, c'était que je ferais tout pour faire fleurir le plus souvent ce simple sourire sur ses traits. Je pris le carton au passage pour remonter le tout dans son appartement avant de mener la jeune femme dans l'appartement de Siam. Je n'y avais plus mis les pieds depuis que je m'étais acharné sur son mur de mon portable. Il me semblait que ça faisait une éternité alors que quelques jours à peine s'était écoulé. Fermant la porte derrière nous, je posais le carton avant de débarrasser ma compagne de son manteau. « Prête à cuisiner en ma compagnie? » Je lui souris, mi amusé mi moqueur, tandis que je la dévorais des yeux. Mes paroles connotaient sans aucun doute un double sens que je ne lui expliquerais pas. Mon regard pétillait d'une malice certaine alors que j'allumais les lumières, mettant en valeur la décoration féminine ainsi que de nombreux cadres photos dispersés sur les meubles et les murs.

Oui, une simple réponse en vue de sa question. Il allait bien, tout allait bien. Seulement, elle ne pouvait pas s'empêcher de croire que tout n'allait pas au mieux dans sa vie, sans compter son mariage. La direction que prenait Niels était l'appartement de sa jeune soeur, lieu se trouvant vide. Ne désirant pas relever ses mots, Jaimie ignorait que cette dernière se trouvait en séjour à l'hôpital. Elle n'osait pas le questionner à son propos, ainsi que du fait qu'elle ne soit pas présente chez elle. Une crainte de soulever un sujet lourd, Jaimie préférait le silence, si Niels en ressentait le besoin, il lui expliquerait par lui-même, quoi que la curiosité de la jeune femme pourrait se trouver plus forte. Tandis qu'elle sentait la main de son voisin se glissait sur sa cuise tout en s'amusant avec ses doigts, celle-ci perdait son regard dans le paysage ayant l'esprit ailleurs. Ses pensées se résumaient à leur histoire, sa femme en tant qu'obstacle, rien n'arrivait à la rassurer, et lorsque Niels la ramenait à la raison en lui demandant à quoi elle pensait, elle dessinait d'un sourire sur son minois, tel un air innocent de sorte à ne pas l'inquiéter. « Rien de bien important, ne t'en fais pas. » Sa voix tentait d'exprimer au mieux sa sincérité, elle ne désirait pas remuer le sujet une fois de plus. Niels avait tenté de la rassurer sur sa femme, en ayant engagé une procédure de divorce, en ne trouvant plus l'envie de revenir à son domicile, de petites choses la poussant à croire en leur romance, malgré qu'une nervosité pesait en elle. Blottissant sa main contre celle du jeune homme, postée sur sa jambe. Quelques minutes suivirent avant leur arrivée, continuant dans sa lancée, il venait à lui ouvrir la porte, accrochant sa main à la sienne. Un mot sortait de ses lèvres : merci. Qu'avait-il à lui remercier ? La jeune femme lui adressait un léger sourire gêné, sans vraiment comprendre où Niels voulait en venir.

Arrivant dans l'appartement de Siam, sa jeune soeur, le regard de Jaimie fit le tour de la pièce, admirant les goûts féminins qu'elle entretenait. « Prête à cuisiner en ma compagnie ? » Lui adressant un sourire charmeur, elle terminait par lui tourner le dos se rendant dans la pièce principale du lieu, le séjour. Un petit coin joliment décoré, tandis que le regard de Jaimie se déposait sur chaque objet se trouvant, elle répondait par la suite à sa question. « Il y a quoi au menu ? » Sa voix exprimait autant de malice que le jeune homme précédemment. Ses mains capturaient un cadre posait sur une étagère, à l'intérieur se trouvait une photo représentant trois jeunes enfants. Un demi-tour sur elle-même, son visage posait une question simple, qui était-ils, sans prononcer ses mots, Jaimie le faisait comprendre à Niels par l'expression de son regard. Libre à-lui de répondre ou au contraire, d'éviter la question. Alors qu'elle reposait le cadre à sa place initiale, celle-ci venait à se rendre dans sa direction. Lorsque quelques centimètres les séparaient, ses bras venaient à l'entourer de sa taille, blottissant son corps contre le sien. Les remerciements de l'homme lui revenait en tête. Désirant savoir pourquoi, les raisons l'ayant poussé à ce mot, et qu'est-ce qu'elle avait bien pu faire pour lui. Son regard changeait d'expression, l'air taquin, amusé et charmeur laissait place à de la sincérité, et d'un côté plutôt sérieux. « Dis-moi.. pourquoi tu m'as remercié tout à l'heure ? » Sans attendre sa réponse, sa main plongeant dans la sienne, pour se diriger vers la petite cuisine. La journée avait été longue, le ventre vide, un creux prenait place. Cependant, cette fois-ci, elle ne lâcherait pas prise. Elle désirait savoir les raisons de son "merci", pour une fois, ils avaient la chance de pouvoir s'adresser l'un envers l'autre sans avoir à être discret. Ils ressemblaient tel à un petit couple découvrant leur nouvel appartement. Un rêve peut-être, un futur, rien ne le prédisait, seulement Jaimie ressentait l'envie d'avoir son cocon aux côtés de Niels. « J'ai hâte de voir tes talents de cuisinier. » Légèrement amusée, voir Niels autre qu'une bouse blanche et des scalpels en main lui changeait. Une façon de voir s'il était aussi habile de ses doigts en cuisine que dans ses opérations. Son fessier se déposait contre la table, ses bras se croisaient, alors que son regard ne quittait pas Niels. Admirer ses faits et gestes, pourrait être comme une passion. Elle l'adulait. Il était un médecin exemplaire, et un homme attachant. Si au contraire, on ne pouvait pas dire autant pour son mariage, il restait digne. Lorsque leur relation deviendrait davantage officielle, elle ne s'attendait pas à voir leur couple changeait. En effet, ils s'adressaient assez de tendresses l'un envers l'autre, Jaimie ne comptait pas rester à ses côtés à chaque minute de la journée, à le suivre dès un pas, cela ne lui ressemblait pas. Une unique chose allait changer : ils n'auraient plus le besoin de se cacher auprès des autres. Cependant, elle comptait faire la différence entre vie privée et vie professionnelle. A l'hôpital, il représentait le titulaire Jagger, elle, la résidente Richardson.

**Niels J. Jagger**

Lady Antebellum ιllιlı Guess I'd rather hurt, than feel nothing at all. I lost all control, and I need you now, and I don't know how I can do without, I just need you now. Another shot of whiskey, Can't stop looking at the door, wishing you'd come sweeping in the way you did before and I wonder if I ever cross your mind. For me it happens all the time

« Et bien... que dirais-tu d'improviser devant les fourneaux? » La cuisine n'était pas une passion, mais je me débrouillais assez bien, utilisant ma dextérité de médecin pour manipuler les différents ingrédients nécessaires aux quelques recettes que j'élaborais. De voir la jeune femme évoluer si naturellement devant mes yeux m'empêchait cependant d'imaginer un menu dans son intégralité, le dessert seul fertilisant mon imagination pourtant développée. Je ne parvenais à échapper à son attraction, ne la quittant de mes prunelles subjuguées, l'observant regarder autour d'elle avec un intérêt qui lui ressemblait. Lorsque je la vis se pencher cependant, je repris mes esprits et pour cause. Elle me regardait avec curiosité, semblant poser des questions silencieuses quant à une photo exposée. Mon regard se posa sur le cadre, découvrant une photographie de nous trois, une de plus. Siam était la seule de nous deux à savoir affronter notre passé, tandis que je ne parvenais pas même à avoir autre chose que nos souvenirs communs. « Sur la gauche, c'est mon jeune frère, Jayden. » D'une voix impassible et dénuée d'émotion, j'entrepris de confesser ce que je n'avais pourtant jamais dit à personne. « Il est décédé il y a quinze ans. » Mon regard fuyait le sien cette fois, tandis que ma seule défense contre mes propres émotions n'étaient que de les emprisonner sans les définir ou même les ressentir réellement. « Quant à la brune, c'est ma soeur. » Bien que je ne lui en montrais rien, cette confession m'avait ébranlé, tout en m'aidant à me sentir... bien mieux. J'avais la sensation de me défaire d'un énorme poids, et bien que je ne parvenais toujours pas à me lâcher réellement, à ne pas faire semblait, c'était un sacré pas en avant. En revanche, je ne dis mot sur ma cadette et notre situation. Sans doute parce que de mes deux histoires, c'était la plus difficile à dire. Je risquais à toute heure de la perdre à mes yeux, et je n'étais pas certain de pouvoir en parler sans apparaître doté d'une fragilité qui ne m'intéressait pas. Elle s'approcha, glissant ses bras autour de ma taille, tandis que je plongeais de nouveau dans ses yeux, me rassérénant de sa simplicité, de sa présence. Posant mes mains sur ses épaules, je les fis glisser dans son dos avant de la mirer non sans surprise. Visiblement, elle n'avait pas compris les quelques mots que j'avais prononcé tout à l'heure, ce remerciement quant à cette chance qu'elle nous donnait. Un sourire amusé se dessina sur mes lèvres. « Ce geste t'intrigue? » J'aimais la taquiner, tout comme elle aimait le faire réciproquement, mais je n'eus pas le temps de m'appesantir sur le sujet, alors qu'elle me conduisait dans la cuisine impeccable de Siam. J'avais eu de nombreuses occasions de cuisiner dans cette pièce, et je connaissais l'emplacement de chaque ustensile. Sa remarque me fit émettre un léger rire rauque, tandis que j'enchaînais simplement. « Je suis particulièrement doué par les desserts. » Me tounrant vers elle avec un sourire en coin, je finis par sortir deux trois plats, avant de m'apercevoir qu'elle s'était tout simplement assise sur le plan de travail. « C'est ainsi que tu comptes m'aider? » Elle était davantage en position de me regarder que de prêter main forte. Mais la situation ne me déplaisait pas bien au contraire. Posant le premier plat sur ses cuisses, je murmurais moqueur. « Ne le fais pas tomber. » Tandis que je lui laissais le premier récipient, je m'occupais de sortir de la farine avant de me rapprocher d'elle à nouveau. J'en versais la dose suffisante dans le plat avant d'en prendre et d'en déposer une fine couche sur ma paume. Mon souffle chaud vint le percuter, le poussant à s'envoler pour se déposer sur le nez et la bouche de la jeune femme.

Il ne me fallut que de quelques secondes pour relever la tête, afin de recueillir de la langue le fine poudre qui recouvrait sa bouche. Ce fut lent, mais ne semblait durer qu'une seconde tandis que je reculais, déposant mes mains souillées par la farine pour glisser sur les siennes, plaquant ces dernières au plat où mon début de pâte reposait. Ajoutant du sel, je repris la préparation tout en contrôlant parfaitement mes émotions ou même mes envies. En revanche, si j'apposais un droit de veto à ce que je ressentais, ma curiosité quant au désir de Jai était à son apogée. Tout en maipulant la pâte de mes mains dûment lavées, je ne pus donc m'empêcher de lui demander avec une pointe d'érotisme présent dans mon timbre de voix. « Qu'est-ce que tu désires? » Je jouais en réalité sur deux tableaux, jeu qui m'amusait assez à vrai dire. Je la désirais ardemment, en manque de son corps, de sa présence, mais je mourrais d'envie également de profiter de cet instant pour en découvrir davantage sur elle. Je ne savais pas vraiment comment la suite de la soirée allait se dérouler, mais j'étais conscient que nous avions tous deux la nuit pour profiter de notre solitude et de notre tranquillité. J'avais ainsi la conviction que cette nuit allait nous permettre de nous rapprocher davantage.

« Sur la gauche, c'est mon jeune frère, Jayden. Il est décédé il y a quinze ans. Quant à la brune, c'est ma soeur. » Sur ces paroles, elle restait quelque peu figée, pétrifiée, ne s'attendant pas à une telle révélation. Si elle se doutait sur l'identité de la jeune fille, ainsi que du petit garçon qu'il était, le second restait une énigme. Son regard lui exprimait des excuses, n'ayant pas souhaité de soulever ce lourd sujet. Malgré cela, Jaimie ressentait l'envie de lui poser davantage de question, sur le petit garçon qu'il était, ses rapports avec son frère, et où se trouvait sa sœur à présent. L'appartement était vide, et une raison devait s'y trouver. Un voyage ? Jai émettait plusieurs possibilités dont seul Niels pourrait lui donner des réponses. Tandis qu'il ne donnait pas davantage d'informations sur sa jeune soeur, elle revenait en sa direction après avoir préalablement déposé le cadre à sa place. A présent, elle désirait connaître la signification de ses remerciements, l'ayant emmené au sein de la cuisine, répondant par sa question par une autre. Ce geste l'intriguait. Qu'avait-elle bien pu faire depuis ce matin pour les mériter ? Une question existentielle, dont Jaimie comptait bien en avoir la réponse. « Plutôt, oui. Alors qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour que tu me remercies ? » Tandis qu'elle se postait contre la table, Niels lui comptait ses talents pour les desserts, un brin de malice se dessinait au sein du minois de Jaimie, telle une hâte qu'il lui en concocte un spécialement à son égard. « Dans ce cas, j'ai hâte de pouvoir y goûter, j'en ai déjà l'eau à la bouche. » Une voix taquine se dégageait. Alors qu'une remarque ne tardait pas à fuser de la part à celui-ci quant à sa position contre la table, tout en déchargeant un plat contre ses cuisses que la jeune femme ne tardait pas à attraper, sous un conseil de Niels. Alors que le plat reposait sur le plan de travail, le jeune homme arrivait accompagné de farine. Lors d'un regard inattentif, nez et bouche de Jaimie se retrouvaient saupoudrer de farine. Les yeux ronds envers Niels, il ne tardait pas à venir la retirer de lui-même, de sa fine langue. A son tour, elle venait à tapotait son doigt dans la poudre, qu'elle déposait soigneusement sur les lèvres avant de lui donner un tendre baiser de manière à l'enlever, ou simplement de profiter de sa douceur contre la sienne.

Revenant à la préparation de sa pâte, elle l'admirait pétrissant cette-dernière, dégageant une sensualité, que lui-même n'imaginait pas. Légèrement derrière-lui, Niels lui demandait ses désirs sur ce qu'elle désirait manger. Se plaçant contre lui, sa poitrine contre son dos, ses mains l'entouraient pour se retrouver contre son torse, glissant quelques caresses. A cet instant, elle avait les idées plutôt joueuses. « A part toi, tu veux dire ? » D'un geste brusque, elle quittait son étreinte, pour revenir à sa place initiale soit contre la table. Pouvant enfin plongeait son regard au creux du sien, laissant transmettre l'amusant faisant part d'elle. Cependant, si elle ressentait l'envie de partager un moment plus privé qu'ils n'en avaient l'occasion, la curiosité la rongeait. Des questions sur son frère, sa soeur, sa famille simplement. C'est à cet instant, qu'elle venait à se rendre compte que le Niels qu'elle connaissait, n'était que celui qu'il laissait entrevoir par une image du bon médecin. « Où est ta soeur ? » Plutôt directe, Jaimie n'était pas une personne à y aller par quatre chemins, autant atteindre son premier qui était de savoir où demeurait sa soeur cadette, dont l'appartement laissait penser qu'il n'avait pas été visité depuis quelques jours. Sa seule pensée, restait seule de ne pas dire une bêtise, pouvant rendre Niels mal à l'aise. « Tu sais.. Si tu ne veux pas parler d'elle, ou de ton frère, je comprendrais. Tu n'as qu'à me le dire. » Mettre un froid, un gêne entre eux, n'était pas son but. Au contraire, cette soirée ne pouvait que les rapprocher. Jaimie ne désirait qu'en apprendre en peu plus sur lui, s'il en était de même chez la jeune femme, ne parlant que rarement d'elle, cela lui permettrait de trouver une facilité à s'exprimer sur son passé, ou le décès de sa mère lors de ses quinze ans. Ce sujet, elle l'évitait au maximum, se souvenir de ses longs séjours à l'hôpital, revenant chez eux plus faible qu'à son arrivée, ne lui était pas agréable. La maladie avait gagné contre sa mère, elle en ferait son possible pour cette dernière ne gagne pas contre sa meilleure amie. Jaimie lui versait un sourire, d'une manière à la rassurer. Elle pouvait être compréhensive sur sa décision de parler ou non.

**Niels J. Jagger**

Lady Antebellum ιllιlı Guess I'd rather hurt, than feel nothing at all. I lost all control, and I need you now, and I don't know how I can do without, I just need you now. Another shot of whiskey, Can't stop looking at the door, wishing you'd come sweeping in the way you did before and I wonder if I ever cross your mind. For me it happens all the time

« Pourquoi ça t'intrigue autant? » Ce n'était après tout qu'un remerciement, mais elle semblait curieuse, voir prise au dépourvue, tant et si bien qu'elle souhaitait ardemment comprendre le pourquoi du comment. Mais je n'éprouvais pas l'envie particulière de m'expliquer, tout simplement parce que me confier sur mes émotions n'était pas chose aisé. Je préférais lui donner des indices, le lui faire comprendre subtilement plutôt que de lui faire part franchement de ce que je ressentais pour elle, même si je le lui avais déjà signifié de manière détournée ce matin même. Elle enchaîna sur son désir de goûter les desserts que je pouvais confectionner et je ne manquais ni d'idée ni d'imagination lorsqu'une telle muse m'inspirait. Ses mèches s'illuminaient sous le plafonnier, et elle semblait presque irréelle. C'était vraiment une belle femme, tant en profondeur que physiquement. Elle n'avait besoin d'aucun artifice pour apparaître lumineuse, et c'était une force dont elle n'avait pas conscience. « Tu ne devrais pas être déçue. » Pour le moment, je préparais une pâte salée, dans le but de lui faire un plat, mais je me pris rapidement au jeu de la dégustation corporelle, entreprenant de recueillir la farine rebelle déposée sur ses lèvres. Séduite, elle ne tarda pas à imiter mon geste, pressant ses lèvres de manière sensuelle contre les miennes. Mon souffle s'accéléra subitement, tandis que je la fixais avec un désir que j'avais du mal à contenir. Mais c'était un exercice pourtant, dans lequel j'excellais sans peine, si bien que je continuais dans la provocation, lui demandant quels étaient ses souhaits et ses désirs. Un léger frottement en réponse, suivit de ses deux bras entourant mon buste, avant que ses mots ne viennent percer le silence à peine installé, bourré de charme et d'épicurisme inconscient. Mon souffle s'allongea tandis que je répliquais rauque. « Qui sait? »

Ses bras se défirent, et je compris qu'elle retournait s'asseoir, en une position qui ne m'aidait pas vraiment à me concentrer. Elle avait un tel pouvoir sur mon être que je me demandais encore comment j'avais pu tenir sans lui parler ni la toucher durant quelques jours. Je ne m'attendais pas à sa question pourtant prévisible, et je me sentis légèrement pâlir. Je ne pus que me féliciter d'être de dos, tandis que rythmant mes mouvements, je la laissais continuer, alors qu'elle affirmait que je ne devais me sentir obligé de lui en toucher mot. Cependant ne pas le faire face à une interrogation aussi directe serait montrer une faille que je n'assumais pas. « Siam est à l'hôpital, dans le but de soigner une tumeur au cerveau. » Je n'avais jamais prononcé ces mots à haute voix, que ce soit avec elle ou une autre personne, et l'affirmer ainsi me faisait prendre conscience qu'elle était réellement malade. Je ralentis sans m'en rendre compte, obsédé par mes vieux fantômes, laissant le plat de côté avant de me tourner vers elle. Mon regard reflétait certainement mes pensées, à défaut d'un visage impassible et taillé dans l'indifférence. Je portais des masques depuis des années afin de me défaire de mes faiblesses, et bien qu'en compagnie de Jaimie, j'aurais aimé parler en toute liberté et sans ériger de barrière, il m'était difficile de me défaire d'une habitude aussi profondément ancrée en moi. « C'est pourquoi je regrette subitement de ne pas être spécialisé dans la neurologie. » Un sourire désabusé se peignit sur mes lèvres serrées, tandis que je lui avouais un mal-être dont je n'avais pas forcément eu conscience ces derniers jours. J'étais devenu médecin dans le but inconscient de ne jamais revivre la perte d'un être cher, simplement parce qu'il était en mon pouvoir désormais de venir en aide et de guérir. Et je ne pouvais rien faire directement pour ma soeur, simplement parce que d'autre médecins étaient plus compétant pour la soigner. En revanche, je ne parvenais à faire confiance à personne, et j'avais du mal à imaginer ma cadette sous les mains d'un autre chirurgien. Je me sentais profondément coupable de ne pas la prendre en main, de ne pas m'assurer moi même de son avenir, de ne pas être présent. J'avais la sensation de m'être trompé sur ma vie, de m'être trompé dans mes choix. Ouvrant le frigo pour en sortir ce dont j'avais besoin, suivant mes intuitions et mes désirs, je posais le tout sur la table avant de revenir sur elle. «Parle moi un peu de ta famille. » Puisqu'elle était glissée sur ce sujet, je pouvais laissé libre court à ma curiosité, bien conscient cependant que les questions seraient réciproques. Mais pour le moment, seule ses réponses m'intéressaient, ses motivations, ses fantasmes, ses perspectives d'avenir. Pourquoi était-elle devenue médecin? Des dizaines de questions hantaient mon esprit, interrogations auxquelles je désirais réponse du moins en partie. J'avais ce désir enfouit également d'attendre de découvrir par moi même ce qui se dissimulait sous son minois ensorcelant.

Intriguait, elle l'était. Longtemps, elle a été habituée d'être remerciée par son travail, tels que des proches venant lui exprimer leurs reconnaissances pour avoir brillé et sauver son patient. Malgré qu'elle tentait de chercher en quoi son merci signifiait, elle n'y parvenait pas. Depuis que Jaimie lui avait demandé les raisons de ce dernier, Niels lui répondait par une énième question, laissant un sourire amusé s'exprimait sur le joli minois de la jeune femme. Elle-même pouvait faire de même vis-à-vis de Niels. Il était si attentif, attentionné, un homme adorable envers elle, et puis cette dernière semaine, il avait remué ciel et terre pour parvenir à avoir une conversation ne s'arrêtant pas à deux mots avec Jai, tandis qu'elle, ne s'était montrée si douce à son égard. Certes, ce matin-même, elle avait décidé de lui accorder une ultime chance, celle qui permettrait de voir leur histoire se dévoilait au grand jour, ou au contraire se stoppait net. Niels avait à présent les cartes en main, une crainte tout de même chez Jaimie, qui pouvait être blessée par une faute de sa part. « Tu comptes répondre à mes questions par des questions longtemps ? » Les yeux ronds, les mains sur sa taille, se posant face à lui, et tentant de garder un minimum de sérieux, pour qu'il décide à lui répondre. Son sérieux était minime, alors qu'aux coins de ses lèvres rosées se laissaient entrevoir un sourire non-dissimulé.

C'est avec une surprise, qui se confiait au sujet de sa soeur, Siam. Si, Jaimie avait déjà eu une peine envers lui pour son frère, elle en ressentit encore de même lorsqu'il lui avoua qu'elle était à l'hôpital pour tenter de soigner une tumeur, dans son service en neurologie. Perdant son regard dans un coin de la cuisine, elle nommait chacun de ses patients à voix basse, aucun ne portait le sien. Si Siam était dans son service, Jaimie n'était pas la résidente en charge de cette-dernière. Ce n'était pas plus mal que Niels ne soit pas en charge de jeune soeur, il n'est jamais bon de mêler travail et famille. En cas d'échec, il s'en voudrait toute sa vie. Une envie prenait soudainement la jolie blonde, l'envie de la découvrir. Elle qui avait partagé son existence aux côtés de Niels, devait plus le connaître que toute autre personne, plus que sa femme, plus que Jaimie. Savoir si les parcelles de son visage dont quelques peu identiques à son frère ainé. « Je suis certaine qu'elle est entre de bonnes mains. » Un regard sincère, elle déposait sa main au sein de son épaule, quelques vas-et-viens, tentant au mieux d'exprimer son affection et lui faire comprendre qu'elle restait présente à ses côtés. Un besoin de parler à propos d'un quelconque sujet, Jaimie serait à son écoute. Niels devait savoir qu'elle sera à présent là dans n'importe quelle situation. Elle avait besoin de lui, et souhaitait qu'il est autant besoin d'elle. S'il s'était confié, il venait à exposer sa curiosité comme la jeune femme venait de le faire, en lui demandant de parler de sa famille. « De moi ? » Légèrement surprise, elle n'y était pas habituée. Jaimie n'était que le genre de femme qui avait appris à écouter et non à se confesser auprès des autres. Une nouvelle fois, perdant son regard, elle repensait à ses souvenirs. Le bonheur de sa mère, malgré son cancer, elle avait réussi à avoir un enfant, une jolie petite fille qui avait fait son bonheur durant quinze ans. Une enfance paisible malgré la bataille contre la maladie, Jaimie n'avait manqué de rien. Si depuis toujours, sa mère se battait contre son cancer bronchique, enchaînant les chimiothérapies, elle avait pensé l'avoir vaincu à plusieurs reprises avant que celui-ci ne reprenne le dessus, pour venir l'enlever il y a dix ans. « Et bien.. je suis fille unique. » Son visage angélique revenait en direction de Niels, ses cils battaient, un souffle tendu, elle poursuivait. « Ma mère est décédée quand j'avais quinze ans.. un cancer. » Jai se souviendrait toujours de cette journée d'hiver où on venait à lui apprendre à son père et elle que c'était terminé. Sa mère avait lâché prise, depuis tant d'années elle n'avait plus la force de poursuivre. « Ma meilleure amie a Parkinson. La principale raison qui m'a poussé à me spécialiser en neurologie. » Sa patiente, celle pour qui elle donnerait tout, corps et âme pour la voir guérir. Un deuxième échec serait insupportable. Le seul sujet dont Jai ne faisait pas référence fut son meilleur ami, une relation s'étant achevé il y a de cela deux ans, après le départ d'Hunter. Jaimie s'était retrouvée sans nouvelle, à présent, elle ne faisait face qu'à de vieux souvenirs. Elle allait bien, Jaimie se sentait bien. Après ses quelques confidences auprès de Niels, un poids se libérait d'elle. Une jeune femme qui se montrait acharnée dans son travail, dont on imaginait une vie paisible, vivait tout le contraire depuis sa naissance. « Si on continue comme ça, la soirée va finir dans le dramatique. » Ajoutant une pointe d'humour de manière à détendre l'atmosphère, sa main venait à attraper le bras de Niels, de façon à l'amener en sa direction, lui adressant un simple baiser au coin de sa joue, accompagné d'un sourire enjoué.

**Niels J. Jagger**

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Certaines choses sont inéluctables bien qu'invraisemblables avant d'avoir été vécues. Tomber amoureux fou de Jaï était un de ces événements inattendus, incompris, contre lesquels l'on ne pouvait lutter même si l'on avait conscience de faire l'opposé de ce qui était dicté par nos valeurs ou encore par l'éthique. Mais il m'était impossible de douter ou encore d'éprouver des regrets lorsque j'entrevoyais le visage de Jaimie, éclairé par la faible lueur que diffuser le plafonnier. Les seuls doutes que je pouvais nourrir était à son égard, mais je ne pouvais penser pour elle et je voyais cette jeune femme comme une adulte accomplie. Ne me le prouvait-elle pas chaque jour, par l'aisance avec laquelle elle conversait avec les patients tout en étant attentive à la moindre demande justifiée de leur part? Il me vint à l'esprit, une nouvelle fois, que j'étais un homme chanceux de l'avoir rencontrée. Pourtant, notre histoire n'avait été évidente au départ, tandis que je m'étais interdit tout fantasmes à son égard, tout écart. Mais je ne pouvais empêcher mon âme de résonner lorsqu'elle se trouvait dans mon paysage, je ne pouvais empêcher mes yeux de suivre la courbe de ses hanches lorsqu'elle arpentaient les couloirs, et je ne pouvais m'empêcher de la mirer lorsqu'elle s'était effondrée de sommeil durant les nuits de garde durant lesquels nous étions tous deux de service. A de nombreuses reprises, mes doigts s'étaient égarée sur ses joues, effleurant la texture adoucie de sa peau, écroué d'émotions que je ne savais ni ne pouvais contenir. Je m'étais pourtant longtemps défendu de me laisser aller à ces sentiments, non seulement parce que j'étais marié, mais parce qu'en plus j'étais un homme qui reconnaissait difficilement ses faiblesses tout comme ses émotions les plus profondes. Mais il me fut impossible de tenir bien longtemps. Et malgré tout ce qui fut et sera, je ne pouvais regretter ce choix, car même si mes espoirs se fondaient sur une éternité, notre relation demeurerait un souvenir éperdu si elle en venait à devenir passée. Cependant... Il me fut évident que je ne pourrais à l'avenir que me battre pour elle. Et je compris à cette seconde même qu'elle était parvenue à me faire oublier mes angoisses, du moins les plus profondes, en devenant plus importante à mes yeux que les promesses prononcées il y avait de cela plus de quinze ans. Elle était devenu ce que je chérissais le plus intensément dans mon existence. Mes pensées s'étiraient, marquant un tournant décisif dans ma vision des choses, tandis que je l'observais poser ses mains sur ses hanches galbée, ses yeux s'agrandissait sur un visage marqué par une expression faussement énervée. Mes lèvres s'allongèrent, en un sourire qui ne définissaient non pas la situation mais ce dont j'avais pris conscience, tandis que je murmurais. « Je pourrais te l'expliquer de bien des manières, te définir ce terme par des mots et des métaphores, mais je me contenterais de te le dire ainsi. Merci de ta présence. » J'aurais pu en effet lui signifier qu'elle était apparue dans mon existence lorsque j'en avais le plus besoin, lui confier qu'elle représentait bien plus qu'elle ne l'imaginait à mes yeux, mais je n'étais pas un homme de parole. Je ne savais que démontrer mes sentiments par mes actes. Et à ce moment précis, je ne savais que la dévorer des yeux sans pour autant le dissimuler. Parfois, il suffisait d'assumer.

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Ce ne fut aisé que de toucher mot sur ma petite soeur, mais plus les secondes s'écoulaient, moins je m'effrayais de perdre pied. Il me fallait simplement mettre des mots sur des ressentis, des événements, puis il était temps pour moi d'admettre plutôt que de m'aveugler. Je sentis la main de Jaï sur mon épaule, en une marque de soutien et de tendresse qui me surprirent. Je n'avais l'habitude d'être épaulé, par qui que ce soit, m'étant habitué depuis toujours à faire face seul. Mon mariage m'apparut alors comme une mascarade, une fois de plus. Car malgré cette union, je n'avais jamais laissé la place à ma femme de véritablement entrer dans ma vie. Je m'étais érigé des barrières qui assuraient une solitude certaine, dans le but simplement de me débrouiller et de ne plus perdre. Car s'attacher à quelqu'un ne signifiait-il pas éprouver une sourde angoisse quant à le voir disparaître un jour? Je ne savais si c'était mes propres sentiments, ou encore la personnalité si inattendue de la jeune femme qui lui avait permis de glisser dans mon monde sans que je ne l'en empêche. Elle y était parvenue. C'était ainsi, inéluctable. « Sans doute. Je ne sais le reconnaître parce que je n'ai confiance en personne. » De mes prunelles, je plongeais dans les siennes pour énoncer une toute autre vérité. « Hormis quelques exceptions » Et peu nombreuses elles étaient. Jaï en revanche, était l'une de ses rares personnes qui l'avaient acquises, bien qu'elle avait réussit ce tour de force quelques secondes après notre véritable première conversation. N'aimant pas particulièrement parler de moi même, je préférais dévier notre conversation sur la jeune blonde qui m'intéressait bien davantage que mon passé. Je ne m'imaginais qu'elle dissimulait ainsi derrière sa frimousse d'ange des blessures semblables aux miennes. Jaï ne prononçait que quelques mots, illustrant de manière poignante un passé qu'elle ne semblait porter sur ses épaules aux naturelles. Je me songeais solide, mais mon comportement dans ma vie quotidienne dénotait le plus souvent combien j'avais pu être blessé, ne serait-ce que par mon côté insolent et bagarreur. Jaï en revanche, représentait à mes yeux l'apaisement qu'elle ne ressentait pourtant elle-même. Si je comprenais... les deux personnes qui nous étaient les plus chers étaient atteintes de maladies graves, même si ma soeur observait plus de chances que son amie. Mes traits se tendirent, même si je n'exprimais rien de plus. Mes doigts prirent les siens, et je le serrais, les enduisant de farine, sans véritablement m'en rendre compte pour autant, tandis que je plongeais dans son regard. Je ne cherchais à l'interrompre, me contentant de l'écouter, comprenant une nouvelle fois qu'un point commun nous liait. Parler de nous même n'étaient pas une facilité. Portant ses doigts à mes lèvres, je les embrassais, afin de lui montrer que désormais elle pouvait compter sur moi, avant de la relâcher en douceur. Puis ce fut à elle de rechercher ce contact, pressant son bras autour du mien, m'amenant à elle pour caresser de sa bouche vermeille ma joue. Je savourais ce contact, tout en terminant la petite tarte au saumon que je lui confectionnais, la mettant au four pour qu'elle cuise rapidement. Il ne me restait plus qu'à m'attaquer à ce fameux dessert.

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Mes mains vinrent ceinturer ses hanches, tandis que je la soulevais sans difficulté pour la rasseoir sur le plan de travail. J'en vins à découvrir sa peau sous son haut, tandis que je pressais mes lèvres contre sa peau découverte par son décolleté. Son parfum m'envahit quelques secondes, avant que je ne remonte en douceur, suivant de mes lèvres le tracé de sa gorge, de sa mâchoire, avant d'aller butiner ses joues où quelques unes de ses mèches venaient à effleurer mon visage. Explorant son visage, je retrouvais ses lèvres, m'y pressant quelques secondes avant de partir à l'assaut de sa bouche, glissant ma langue contre la sienne, l'embrassant avec passion et fougue. Mes mains caressaient son dis, avant d'en imprégner sa peau, la poussant contre mon torse, tandis que je capturais sa bouche, la dominais avec un savant contrôle de douceur et sauvagerie. Attrapant sa lèvre inférieur de mes dents, je les dessinais légèrement avant de la relâcher une fois tirée vers mon visage. D'un murmure rebondissant sur sa bouche, je lui avouais, sans pour autant la quitter des yeux. « Je t'aime Jaimie. » Je ne lui avais jamais clairement fait part de ce que je ressentais pour elle, ne lui avais jamais laissé entendre en l'espace de ces quelques mois passés ensembles. Mais ces deniers jours où forcé, je m'étais tenu éloigner d'elle, je pus prendre conscience de la force de ces sentiments qu'elle avait su éveiller. Il m'avait fallut en passer par son mépris et son dédain pour comprendre qu'elle comptait plus que je ne l'avais jamais admis. Pour comprendre que je nourrissais à son égard bien plus que du désir ou un profond attachement. J'étais tombé plus que son charme. Elle m'était à présent devenue nécessaire, vitale.

Ce soir, Jaimie avait comme une impression de voir Niels se dévoilait. Il venait à la remercier pour sa présence, pourtant, elle n'avait pas l'idée de mériter ses remerciements, n'ayant pas réellement fait grand-chose. Certes, en ce début de matinée, où la journée semblait maussade et dont le déroulement identique aux journées précédentes, Jaimie avait accordé une nouvelle chance à celui qui l'avait d'une certaine manière trahie. Elle avait pris la décision de lui laisser le bénéfice du doute, elle le croyait lorsque ses mots doux lui disaient que son mariage ne fonctionnait plus, qu'il avait entamé une procédure de divorce. Elle avait envie d'y croire, cela lui laissait la chance de s'imaginer que plus tard leur histoire verrait un tourment différent. Les choses se voyaient être simples dans son esprit, si un second échec venait à se produire, que son histoire avec Niels prennent fin subitement, elle agirait telle une inconnue face à-lui, oubliant une bonne fois pour toute leur histoire. Jaimie ne souhaitait pas tomber une nouvelle fois bas, cependant, elle savait qu'il existait ce risque minime que cela vienne à se produire. Niels avait quelque peu changer le cours de la vie de Jaimie. Il y a six mois, elle ne s'imaginait pas tomber sous le charme d'un titulaire de l'hôpital, enchaîner une histoire durant plusieurs mois. L'amour sonnait en suspend au sein de sa vie, cette dernière était plutôt consacrée à son boulot, ne laissant aucune chance aux hommes la convoitant et pourtant, avec Niels, elle avait agi d'une toute autre façon. Lorsqu'il lui avait adressé son premier mot, elle battait les cils, légèrement hypnotisé par son regard ténébreux. Dès le premier instant, il avait le contrôle sur elle. Il dédirait l'avoir ? Il l'avait. Seulement, ce contrôle s'avérait être réciproque des deux côtés. Cependant, elle ne s'était pas dévoilée face à-lui comme elle le faisait maintenant. Elle laissait son image de la poupée blonde, résidente sérieuse et bosseuse prendre place. Ses faiblesses n'extériorisait pas, au contraire, elle gardait une envie de passer pour une femme forte dont rien ne montrait qu'elle put traverser de nombreuses épreuves. Elle assumait ses échecs, ses choix, mais son passé restait un sujet sur lequel elle restait vaste. Lorsqu'on la questionnait sur sa famille, son père, sa mère, 'd'une manière subtile, elle déviait le sujet en sa faveur chassant toutes les questions pouvant provoquer un malaise chez Jaimie. La dernière chose qu'elle pouvait s'imaginer, était celle de savoir qu'en réalité de nombreux points communs les liés, Niels et elle-même. Ils restaient si discrets sur leurs vies privées, que pendant des mois, ils se découvraient par l'image qu'ils donnaient, alors que se livrer au jeune homme n'était pas déplaisant. Elle se sentait comme libérée, ayant une épaule sur laquelle se reposait. A présent, il connaissait une partie d'elle, celle qu'elle préférait garder encré en-elle, un chapitre de ses faiblesses.

En effet, des points les réunissaient. Lesquels ? Tout d'abord, Niels et Jaimie avait perdu un être cher à leurs yeux. Pour lui, il s'agissait de son frère cadet, tandis qu'elle, ce fut son exemple, celle qui avait luté tant d'années contre la maladie pour la laisser l'emporter un froid jour de décembre, sa mère. Et enfin, ils voyaient un de leurs proches se battre. Niels devait affronter la douleur de voir sa soeur dans une chambre d'hôpital, sans ne pouvoir rien y faire, sans pouvoir l'aider, alors qu'à son contraire, Jaimie s'occupait du cas de sa meilleure amie, atteinte de Parkinson, pour qui, elle s'était corps et âme pour être la résidente de cette patiente. Face à-elle, elle agissait comme un médecin, elle laissant ses sentiments envers Allie disparaître pour prendre une place neutre face à cette dernière. Dans quelconque situation, elle se montrait dure envers cette dernière, sa faiblesse devait être une force. Si Niels avouait ne pas reconnaître que sa soeur se trouvait entre les mains de médecins doués, c'était seulement dû au fait qu'il n'arrivait pas à accorder une confiance. Elle le comprenait, en s'occupant de sa meilleure amie, d'une certaine manière elle se voyait rassurée. En réalité, d'une certaine manière elle mêlait sa vie privée à sa vie professionnelle, ce qui ne présageait jamais que du bon. « Dis-moi lesquels. » Une pointe de curiosité sur les personnes à qui Niels avait justement donné sa confiance. Jaimie avait envie de s'inclure dans le lot. Après tout, il ne se serait pas autant confié auprès d'elle, s'il ne ressentait pas une assurance envers la jeune femme. Face au comportement de Niels, qui entrelaçait sa main dans la sienne, Jai comprenait que si l'envie lui prenait de parler à une personne il serait présent. A présent, elle n'espérait qu'une chose, qu'il en voit assez pour ne pas la décevoir comme la semaine passée. Elle n'était qu'un brin de femme dont les points faibles se voyaient être plus nombreux que les points forts, une sensibilité inimaginable derrière son sourire angélique. Son doux minois n'était qu'un masque face à la réalité, un masque dont peu de personnes avaient réussi à le faire tomber, à cet instant, Niels y arrivait. Le plat terminait, son regard observait Niels mettre au four la pâte qu'il avait préparé sous le regard de la jeune femme. Loin d'être une cheffe cuisinière, il était mieux qu'elle se tienne loin des fourneaux, c'est bien pour cela qu'elle avait laissé Niels dirigeait sa recette comme à son envie. Tout ce qu'elle touchait, terminait brûlé et d'une noirceur dont seule Jaimie connait le secret. D'une seconde à l'autre, tandis qu'ils avaient abordé une discussion sérieuse, un moment de tendresse prenait place sans que Jaimie ne demande quoi que ce soit.

Sentant les mains de Niels l'emportait pour l'asseoir sur le plan de travail, elle affichait un sourire assez taquin. Jaimie sentait ses mains découvrir une nouvelle fois sa peau, tandis que les lèvres du jeune homme se baladait de sa gorge à son visage pour venir rejoindre ses lèvres d'un baiser rempli à la fois d'une passion et d'un désir inexplicable. A son tour, elle venait à glisser une de ses mains sous le haut de Niels, la laissant caresser le corps plaisant de son dernier, tandis que l'autre se posait d'un geste délicat sur sa nuque. Sa lèvre était capturée par les dents du jeune homme, laissant un petit rire s'échappait quelque peu amusé par la situation. Avant que l'expression de son tendre visage reprenne un brin de sérieux suite aux paroles de Niels. « Je t'aime Jaimie. » Elle ne s'y attendait pas, laissant la surprise se dessinait sur son visage, son regard s'éloignait de quelques centimètres du sien. Ces trois mots ne s'étaient jamais prononcés durant leur relation, Jai n'étant pas une femme à exprimer ses sentiments avec une facilité. Sa main se détachait de son corps, pour rejoindre la seconde qui venaient à se poser sur ses joues. « Niels.. » Son front se déposait sur ce dernier, d'une voix basse elle avait prononcé son prénom, déposant ses lèvres contre les siennes. Ce baiser tendre et délicat, venait à le rassurer face à la réaction plutôt brusque de Jaimie. Lorsque ce dernier prenait fin, elle reprenait sa place initiale d'il y a quelques secondes, front contre front, elle plongeait ses yeux si près des siens. « Moi aussi.. Tu ne peux pas t'imaginer combien tu m'es important. » Fondamentale dans le cours de son histoire à présent, Niels avait pris une place importante. D'un sourire malicieux, son nez venait à frotter le sien, tandis que de ses jambes elle entourait celles du jeune homme.

**Niels J. Jagger**

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La curiosité se lisait dans son timbre de voix tandis que je pressentais les différentes interrogations qui fusaient dans son esprit. « Ma soeur ... » Mon pouce vint glisser sur son menton tandis qu'avec sérieux, j'ajoutais d'une voix suave. « Et toi.. » C'était sincère, bien que mes mots prouvaient mon incompétence à faire confiance en autrui. Je n'avais acquis, malgré mes années et ma maturité, suffisamment de sagesse pour donner spontanément une chance aux autres sans qu'ils n'aient à me prouver qu'ils la méritaient. J'avais cette mauvaise habitude d'observer les autres, de chercher à entremêler à travers leurs gestes et leurs mimiques le vrai du faux. Blue était sans doute la seule personne à qui je l'avais donné pour la reprendre ensuite, sans doute face à cette incompréhension constante qui nous liait. Cependant, je ne regrettais plus ses années, puisqu'elles m'avaient permises de la rencontrer. Il me plaisait de l'admirer tout en surveillant ses prunelles, tout en constatant que mes mots la touchaient plus profondément que je ne l'aurais espéré. Notre histoire pourtant interdite me procurait plus de bonheurs que je n'avais pu l'espérer, et lui dire qu'en plus d'être attaché à elle, je lui faisais confiance, étant pour moi un énorme pas en avant qu'elle ne verrait sans doute pas. Ma soeur avait été la seule à posséder mon entière confiance, à défaut de mes parents qui avaient perdus toute ma considération suite à la mort de Jayden. Ce dernier en ce moment même, me manquait terriblement. Mais cette fois, ce manque était considérer d'un tout autre point de vue. Ce sentiment n'était mêlé d'angoisses et de regrets, mais bien de cette envie sourde de le voir prendre part à mes propres bonheurs. Ne dit-on pas que sans partages, l'on ne peut réellement profiter de ce que la vie nous offre? C'était dans cette optique que j'entrevoyais ce soir mon cadet, avec une philosophie tout à fait inédite. Je souris à la jeune femme, brièvement, imperceptible, simplement en la regardant.

Le satin de sa peau éveillait en moi des impressions de déjà-vu, telle la douceur des pétales de roses cueillies en toute discrétion. Jaimie devenait une véritable addiction, et je ne pouvais que le constater à chaque secondes lorsque nous étions ensembles. Mes mains allaient et venaient dans son dos, suivant le dessin de sa colonne vertébrale, tandis que je murmurais contre ses lèvres des mots qu'il n'était jamais facile de prononcer. La surprise se déversa sur ses traits, tandis qu'elle se figeait à la manière d'une poupée de cire. Reculant légèrement la tête, je contemplais le choc que dessinait chacune de ses expressions. Il m'était aisé de le comprendre car nous nous ressemblions d'une manière déconcertante. Nous avions la même perception des choses, du moins du côté sentimentale, et nous n'étions ni l'un ni l'autre bien bavard. Les lèvres de Jai se mouvèrent, en toute légèreté, prononçant mon prénom avec une intensité inattendue. L'émotion devait se lire dans mes prunelles, tandis qu'elle s'avança lentement afin de déposer sur ma bouche un baiser qui reflétait sans aucun doute ses émotions. Profondes, fiévreuses, simples. Je compris ses mots avant qu'elles ne les prononcent, alors qu'elle poussait son front contre le mien, mes prunelles s'immergèrent dans la perle des siennes, tandis qu'elle prononçait sa réponse, d'un murmure doux et léger. Un sourire se dessina,, ses jambes se resserrèrent autour de mes hanches, et mes bras vinrent l'envelopper avec plus de forces que précédemment. Je la pressais contre mon torse, tout en enfouissant mon visage dans sa chevelure blonde. Son effluve de nouveau perça mes défenses tandis que je la gardais simplement contre moi, savourant les battements désordonnés de son coeur, qui par notre contact étroit, semblait résonner dans tout mon être.

Une odeur me chatouilla les narine cependant, un parfum qui allait contre le charme de ce moment vécu, et je détournais la tête subitement, entrevoyant soudainement la chape brune qui s'échappait du four. Comprenant rapidement la situation, je sifflais entre mes dents. « Dis moi, tu avais vraiment faim? » Un sourire désolé se peignit sur mes lèvres, tandis que la tenant d'un bras, je me servis de ma main libre pour sortir le plat du four, le soulevant à hauteur de nos deux visages. « C'est mon premier plat carbonisé... c'est dire combien ta présence tente à diluer ma concentration. » Pressant ma main contre sa cuisse afin de la tenir sans difficulté, j'éclatais soudainement de rire, pris d'une hilarité par laquelle j'évacuais la tension accumulée, qui s'échappait avec une rapidité surprenante, bien qu'un tel cadre le permettait aisément. Posant la tarte au saumon fumant, je la pressais contre mon torse avant de proposer de manière espiègle. « Je crois qu'il ne me reste que le dessert pour prouver mes dires quant à mes talents de cuisinier. » Mes prunelles pétillaient, de manières différentes, tandis que j'ajoutais. « En attendant, on peut tout aussi bien commander une pizza avant de savourer oranges, fraises et champagne? »

La confiance ne s'accordait pas avec facilité, Jaimie le savait. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle ne ressentait pas une assurance envers tout le monde. Il lui fallait un long laps de temps avant de pouvoir daigner se confier à un simple ami. A présent, il ne lui restait qu'Allie. La seule personne où elle pouvait l'appeler en plein milieu de la nuit si elle rencontrait un problème, elle savait que cette dernière serait toujours présente pour elle. Pour le cas de Niels, ce matin, elle serait restée septique, oui, mais ce soir, elle avait envie de se dire qu'elle pouvait avoir confiance en lui. Il la connaissait à présent, sur son principal vécu, la raison qui l'a poussé à s'intégrer dans la médecine. Elle avait ressenti assez d'assurance pour se confier à Niels sans douter de lui, seulement, lorsqu'elle se mettait à repenser à son mariage, ou simplement sa femme, elle ne pouvait s'empêcher de douter de lui. Une peur qu'il la laisse en se rendant compte qu'il devait sauver son mariage, que les sentiments à l'égard de sa femme se faisaient plus importants que ceux de la jeune blonde. Elles étaient deux femmes complètement opposées, Niels était entre le yin et le yang. Une femme fatale contre une poupée de porcelaine. Peut-être que s'il n'avait pas été marié, il n'aurait pas osé poser les yeux, enfin, tout aurait pu être différent, alors cela pouvait être une chance. Lorsqu'il venait à lui apprendre que sa soeur et elle étaient les personnes dont il avait confiance, un sourire apaisé se dessinait. Un soulagement, elle désirait croire que leur histoire était possible. Après tous les efforts que Niels mettait en oeuvre pour que Jaimie le pense elle aussi c'est qu'il tenait un minimum à-elle. Sacrifier son mariage pour vivre une idylle avec ce que l'on nomme une maîtresse c'est complètement dingue, sachant qu'eux deux ne sont pas certains de voir leur histoire fonctionnait. Peu importe, ce n'est qu'en essayant que Niels et Jai pouvaient voir si leur romance a de l'avenir.

Dans une séance de tendresse, son corps contre le sien, il venait à lui prononcer des mots que toute femme rêve d'entendre, certes, mais pour Jaimie il en faisait assez pour qu'elle le comprenne. Il n'avait pas besoin d'être romantique, attentionné et compagnie, lorsque Niels était lui-même cela lui convenait. Cette dernière n'était pas le genre de femme fanatique d'avoir un homme passionné à ses côtés. Appréciant les soirées en tête-à-tête, en amoureuse, comme une soirée entre amis. Une femme plutôt simpliste, voilà ce qu'elle était. Un côté que l'on ressent à un simple regard sur elle-même. Sa chaleur contre la sienne, le souffle contre sa peau, une sensation de bien être à ses côtés, rester dans ses bras Jaimie ne s'en laisserais. Une impression de sécurité à ses côtés, elle ne désirait échanger ce moment pour rien au monde. Tandis que ses doigts parcourait les parcelles de sa joue, qu'elle observait d'un regard enfantin, une odeur les ramenait à la raison. Lorsque Niels ouvrait le four où nichait sa tarte au saumon, celle-ci ne semblait plus aussi bonne qu'au départ. Un rire taquin se dénichait de la part de la jeune femme, alors qu'en début de soirée il se prêtait à des talents de cuisiner son plat en semblait tout le contraire. Sa présence fut l'excuse à son plat carbonisé, ne se rendant pas compte qu'elle pouvait le perturber autant. « Tu sais, tu peux m'avouer que tu es un piètre cuisiné, tu n'as pas à en avoir honte. » Une pointe de malice dans ses paroles, elle s'amusait à le charrier, lorsqu'il venait à la serrer contre lui, en lui faisant comprendre que le dessert restait sa dernière chance de prouver son âme de cuisiner. « J'espère qu'il ne va pas ressembler à ta tarte. » Penchant son visage en direction de cette dernière, d'une légère noirceur. Échangeant son regard d'une expression joueuse, elle revenait à poster son visage au sein de celui de Niels, qui lui proposait en tant que remplacement une pizza. Acquissent positivement. « Une pizza et des oranges, fraises, champagne, mais tu me sors le grand jeu. »

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