❝ Meadow Jewel Denzel ❞

La famille des autres, c'est presque toujours amusant. Le problème, c'est la nôtre.

Meadow Denzel a écrit:

✿ Âge :26 ans
✿ Date et lieu de naissance : 17 octobre 1984
✿ Nationalité : Américaine
✿ Métier/Études : Maîtresse d'école, mais à dû démissionner à cause de son état
✿ Statut social : Célibataire
✿ Groupe : patients

« Je pars étudier en France. » « QUOI ? Pour les vacances tu veux dire ? » « Non Meadow. Pour toute l’année et plus encore, le temps de finir mon cursus. » Ma sœur aînée qui venait de finir le lycée parlait de s’installer en France, à des milliers de kilomètres de Seattle, loin de tout. Complètement absurde ! « Mais…mais pourquoi ? Je veux dire il y a de très bonnes fac dans le pays, pourquoi aller si loin ? » « J’ai toujours adoré la France tu sais, et là c’est une chance énorme. Tu devrais plutôt te réjouir pour moi » Elle était drôle. Comment voulait elle que je me réjouisse alors qu’elle allait partir sur un autre continent ? Qu’on allait plus se voir ? « Et moi qu’est ce que je deviens dans tout ça ? Tu ne peux pas m’abandonner… » Spencer leva les yeux au ciel, apparemment exaspérée. « Arrêtes de tout dramatiser. Je ne t’abandonne pas, je pars simplement m’installer dans un autre pays ce n’est pas la fin du monde. Et puis tu sais le téléphone existe, comme l’avion. Et ce n’est pas comme si je te laissais toute seule. Tu as papa, maman, la famille ici. Et tous tes amis. » Bien sur elle avait raison. Mais ça ne serait pas pareil sans elle. Et puis elle avait beau dire je savais pertinemment qu’entretenir des relations à une telle distante était très difficile. Bientôt elle allait commencer une nouvelle vie, et très vite elle m’oublierait. « Tu pars quand ? » « Dans un mois, à la fin des vacances. » J’encaissai sans rien dire. « D’accord. Je suis contente pour toi, vraiment » Et je la pris dans mes bras, malgré ses réticences. Spencer n’avait jamais été du genre démonstrative, elle détestait toute marque d’affection. « J’espère juste que tu ne m’oublieras pas » « Mais non je te le promet » Des paroles en l’air. Elle est partie oui. Mais elle ne donnait que très rarement des nouvelles. C’était toujours moi qui essayais d’établir le contact. Mais il est très vite apparu qu’elle n’avait plus de temps pour sa famille. Nos contact se limitaient à un mail par ci, une carte postale par là…Ou là croiser une heure à l’aéroport avant qu’elle ne reparte faire escale ailleurs. Une étrangère voilà ce qu’elle était devenue. Pourtant je ne lui ai jamais fais de reproches. J’ai toujours fait comme si ça ne m’atteignait pas réellement quand en réalité je souffrais de son absence mais surtout de son désintérêt total pour sa famille. De toute manière Spencer ne risquait pas de s’en rendre compte. Comment le pourrait-elle puisqu’elle n’était jamais là ?

« Comment ça tu n’es pas sure d’être là, tu te fous de ma gueule ? » Spencer venait de m’annoncer qu’elle ne pourra pas être présente pour l’enterrement de nos parents, rien que ça. « Ecoutes je suis désolée mais je devrais être au Brésil à ce moment là, c’est compliqué et… » « Et alors ? T’es photographe merde, pas chef de l’Etat ! Tu pourrais très bien te libérer » « Je ne sais que tu ne le comprends pas mais… » « Arrêtes. Économise ta salive. P’tain je suis vraiment conne d’avoir cru que tu viendrais. Non mais franchement quelle idée de penser que tu assisterais à l’enterrement de tes propres parents ? Non c’est vrai c’est plus important de se dorer la pilule à l’autre bout du pays. » Je n’en revenais pas de ce que j’étais en train d’entendre. Ça dépassait l’entendement. « De toute façon tu leur à a peine adresser la parole en 7 ans, probablement que tu n’en as rien à foutre. » « Comment peux-tu dire une chose pareille ? C’était mes parents à moi aussi. Ecoutes, je te jure je vais tout faire pour être là, vraiment. » « T’as plutôt intérêt » Sur ce je raccrochai rageusement le téléphone. C’était ma première vraie engueulade avec ma sœur. Comment ne pouvait-elle pas comprendre que j’avais désespérément besoin d’elle en ce moment ? Mes parents étaient morts une semaine plus tôt dans un terrible incendie qui avait ravagé leur maison. Contrairement à Spencer j’ai toujours été très proche d’eux. J’avais pris l’habitude de toujours tout dire à ma mère, elle était ma confidente… Et maintenant ils étaient partis, tous les deux. Le pire dans tout ça c’est que ça n’avait pas l’air d’atteindre le moins du monde Spence. Dans le fond je savais bien que ça l’affectait vraiment. Seulement pour une fois j’aurais aimé qu’elle le montre. Le jour des funérailles j’ai espéré, longtemps. J’ai vraiment cru qu’elle viendrait, qu’elle se libèrerait… Mais elle n’est jamais apparue. J’ai simplement eu droit le lendemain à de piteuses excuses par téléphone. Pour autant elle n’a pas exprimé le désir de passer me voir plus tard. Comment avait on fait pour en arriver là ? Dire qu’auparavant nous étions si proches. Heureusement j’avais la chance de pouvoir compter sur des amis formidables qui étaient là pour moi, surtout dans les moments les plus difficiles.

« Mademoiselle vous m’entendez ? » Une voix lointaine me parvenait aux oreilles. Ainsi qu’un affreux bourdonnement. Où étais-je ? Que se passait-il ? « Mademoiselle ? » Je compris alors qu’une femme s’adressait à moi, et qu’elle attendait une quelconque réponse de ma part. Je tournai les yeux vers elle, et n’aperçut qu’une silhouette féminine dans le flou. Ma vision était brouillée. Sans compter que tous mes membres étaient ankylosés, à peine pouvais-je tourner la tête. « Ouu..i… » Même le son de ma voix paraissait complètement différente. J’avais la gorge sèche et beaucoup de mal à parler. « So….if » « Je vous apporte ça tout de suite » La jeune femme disparut de mon champ de vision, pour revenir quelques secondes plus tard, un verre d’eau à la main. Je commençais déjà à y voir plus clair, et les bourdonnements intempestifs avaient disparu. N’arrivant pas à tenir correctement le verre, elle m’aida à boire. La première gorgée fut un réel soulagement. Bon Dieu j’avais l’impression de ne pas avoir bu depuis des mois. « Ouuuuù suis…je ? » [color=orange]« Vous êtes à l’hôpital, vous avez eu un grave accident de voiture. Pouvez-vous me dire votre nom ? » L’hôpital ? Mais pourquoi ? « Évidemment…je…m’appelle Meadow Denzel » C’est alors que tout s’éclaira d’un coup. Mes souvenirs me revinrent aussi clairs que si c’était hier. Tout de suite une sirène d’alarme se déclencha dans ma tête. L’accident…Les cris… Mon pouls s'emballa ainsi que mes signes vitaux. Les machines reliées à mon corps commencèrent à s’affoler, émettant des bips stridents. « Willow…elle va bien ? » L’infirmière ne sembla pas comprendre aux premiers abords. « Qui ça ? » « Mon amie…Elle était avec moi dans la voiture » J’étais déjà en train de m’imaginer le pire. « Ah oui. Elle va très bien ne vous inquiétez pas. Elle s’en tirée avec quelques blessures superficielles. » Je respirais un grand coup, soulagée. « Depuis quand je suis là ? » « Vous êtes resté dans le coma trois jours. » Trois jours…bon sang. Je tentais alors de me redresser, mais une soudaine douleur me prit aux côtes. « Restez couchée pour le moment. Je vais appeler le docteur, il va vous expliquer la situation. » Elle quitta la pièce, et minutes plus tard, un homme en blouse blanche fit son apparition. Il esquissa un sourire. « Miss Denzel…Content de vous voir enfin réveillée. » Il contrôla ensuite les moniteurs auxquels j’étais branché, avant de reprendre la parole. « Comment vous sentez vous ? » « Confuse…J’ai mal aux côtes, au ventre… » « D’accord. C’est normal, vous avez quelques côtes fêlées, ça vous fera surement mal encore quelques jours mais ça passera. Pour ce qui est du ventre, vous avez reçu un éclat de verre dans l’abdomen. Vous avez fait une hémorragie assez importante, on a réussi à l’arrêter à temps, mais comme vous aviez perdu beaucoup de sang on a dû vous transfuser. » Je levai le drap pour regarder, et en effet un énorme bandage me couvrait l’abdomen. « Mais ce n’est pas tout » Quoi, qu’avait il encore à m’annoncer ? « Vos reins ont été touchés. Ils n’arrivent plus à filtrer votre sang correctement… On vous à mit sous dialyse. Mais ce n’est qu’une solution temporaire, à terme il vous faudra un nouveau rein. On vous a déjà placé sur la liste d’attente. Mais je vous préviens, ça peut être long… D’autant que vous avez un groupe assez rare. Vos meilleures chances seraient de trouver un donneur de votre famille. Seulement j’ai cru comprendre qu’il ne vous reste que très peu de famille. Votre grand-mère et votre sœur. Cette première aurait été ravie de vous aider, mais son état ne le permet pas. Quant à votre sœur…nous avons essayé de la contacter, sans résultats. » Pourquoi cela ne m’étonnait guère ? « Je sais que ça fait beaucoup à encaisser d’un coup, alors je vais vous laisser vous reposer. Je reviendrais vous voir tout à l’heure » Pour sur ça faisait énormément d’un coup.

8 mois plus tard la situation n'a pas évoluer. Je suis toujours sous dialyse, en attente d'un donneur. Je n'ai aucun moyen de contacter ma sœur, son numéro de téléphone est hors service. Je sais qu'elle est en vie, simplement parce qu'elle envoie des cartes postales venant de différents pays, mais c'est tout. A mes yeux, je la considère comme morte.

Je souffre d'insuffisance rénale terminale. Cela veut dire que mes reins ne peuvent plus fonctionner tout seul, ils n'arrivent plus à filtrer mon sang correctement. Cette déficience est dû à un accident de voiture il y a maintenant 8 mois. Depuis je suis en attente d'un nouveau rein. Dans l'attente d'être transplantée, je suis sous dialyse 4 fois par semaine. Ce qui veut dire que je passe énormément de temps à l'hôpital, chaque séance dure environ 4 h.✿ J'essaie de rester optimiste et joyeuse, mais c'est dur parfois. Tant que je suis sous dialyse, je ne peux plus avoir une vie normale. J'ai dû quitter mon boulot, je dois suivre un régime alimentaire très strict, interdiction de faire des activités physiques...Je vous avouerais qu'au début je l'ai très mal vécu. Mais maintenant j'ai pris mes habitudes, je connais tout le monde à l'hôpital ou presque, c'est un peu devenu ma deuxième maison. ✿ En règle générale, je m'entends très bien avec le personnel soignant. Depuis le temps que je viens j'ai appris à les connaître. J'aime beaucoup plaisanter avec eux. Si il y a bien une chose que j'ai conserver, c'est mon humour. Je suis la première à plaisanter sur ma condition. Quelque part ça permet de dédramatiser la chose.

Spoiler: