Jaimie ιllιlı Let me explain. [t]

**Niels J. Jagger**

THE FRAY ιllιlı And suddenly I become a part of your past, I'm becoming the part that don't last, I'm losing you and its effortless without a sound we lose sight of the ground. In the throw around, never thought that you wanted to bring it down, I won't let it go down till we torch it ourselves. You can never say never, while we don't know when, but time and time again, younger now than we were before. You never say never, because my feelings for you are real, because I don't want you to let go.

Un café noir et serré, ou encore une douche glacée, me suffit en général pour oublier ma fatigue au petit matin. Mais malgré ces deux procédés dûment combinés, je ne parvenais à garder les yeux ouvert avec facilité. J'étais conscient qu'une quasi nuit blanche imposée par ma femme n'était pas la meilleure des solutions pour m'éveiller en pleine forme, mais j'avais osé espéré qu'elle finirait par se contenter de mes explications sans plus m'emmerder. Glissant la main dans mes mèches brunes, je pénétrais la cuisine de nouveau, glissant mes doigts sur ma peau entaillée maladroitement par le rasoir, avant d'attraper mes clefs que j'avais laissé sur la table un peu plus tôt. Blue me tournait le dos, ses épaules voutées témoignant de ses sentiments, tandis que je ne percevais chez elle que sa respiration. En cet instant, elle m'apparut plus fragile qu'agaçante, et j'eus une pointe de remord quant à mon propre comportement. « Je te préviens, je refuse de divorcer. » Glissant mes lunettes sur mon front, je répondis naturellement. « Tu as toujours aimé me faciliter la vie. » Ses doigts se crispèrent à ma remarque, alors que j'enfilais ma veste le plus naturellement du monde, avant de fourrer dans mes poches portables et portefeuille. « Parce que te demander de t'intéresser un peu plus à moi est une manière de te gâcher la vie?! » Cette conversation, nous l'avions entretenue des dizaines et des dizaines de fois. A vrai dire, j'avais cessé de compter depuis un moment. Il est vrai qu'au fond, je l'avais délaissé. Il est vrai que si je lui avais dit la vérité quant à mes motivations, nous n'en serions peut-être pas là. Mais aujourd'hui, ça n'avait plus d'importance. « C'est cette fille qui te retenait à l'hôpital? » Son ton était calme, mais ce n'était qu'une question de temps avant que cette façade ne se brise pour laisser place à la violence de son ressentiment. Sans un mot, je me dirigeais vers la porte avant d'entre percevoir un choc puis la chute de mon bipeur sur le sol. Le ramassant en souplesse, je me retournais. « Joli lancé. »

Le liquide brûlant glissait dans ma gorge, violent mais revigorant. Ces derniers jours avaient été difficiles, d'autant plus depuis notre dernière confrontation directe, mais pas insurmontable. Je ne rentrais plus chez moi depuis, préférant passer mes nuits en salle de repos lorsque je n'étais pas de service. Le seul petit bémol à mon état était ce mal de crâne carabiné dont Blue m'avait gratifié. Je comprenais sa réaction, du moins dans la mesure du possible, mais était-elle dans l'obligation d'en rajouter? Notre couple ne tenait plus la route depuis un moment, et bien qu'elle m'en imputait la faute, je n'étais pas seul responsable. « Docteur Jagger. » Me retournant de manière impulsive, je fis face à mon supérieur hiérarchique. « Chef? » « Je viens vous informer que votre femme vient de demander son transfert dans notre hôpital. » Je dus blêmir à cet instant précis. Non seulement je ne m'y attendais pas mais en plus c'était la goutte d'eau qui fit déborder mon vase de soucis bien trop remplit. « Chef, assurez moi que vous êtes en train de plaisanter. » Sur son visage ne se dessina aucune trace d'humour tandis que je levais les yeux au ciel en une grimace désappointée, me retenant d'injurier ma malchance bornée. « Et je dois vous dire que j'ai accepté. C'est un médecin jouissant d'une excellente réputation. » « C'est bien la seule qui en jouisse. » Mon « chef » ignorait tout de mes problèmes de couple. Je ne m'étalais guère sur ma vie privée, bien que les rumeurs sur mon mariage désastreux devait parcourir l'hôpital. Je n'imaginais pas les conséquences de sa venue sur mon quotidien. Allais-je devoir la supporter nuit, et jour? Cette perspective m'avait enchanté quelques années plus tôt jusqu'à ce que je désenchante aussi rapidement. Palpant mes poches en recherche de mon portable, je me souvins l'avoir oublié dans les vestiaires au sous-sol. D'un pas vif, je descendis les escaliers pour les rejoindre, ouvrant mon casier d'un geste brusque pour le chercher. Un numéro. Une sonnerie. Je n'avais pas entendu sa voix depuis quelques jours, et je comprenais mieux à présent l'objet de son silence. Un tic nerveux agitait le coin de mes lèvres tandis que j'imprimais la marque de mes doigts sur ma nuque tendue. Quel était son but en venant ici? La porte s'ouvrit au moment où je tombais sur son répondeur, et j'entrevis le regard clair de la jeune femme qui accompagnait désormais mes nuits, du moins dans mes fantasmes. Si Blue avait pris la peine de... Il était évident qu'elle s'en prendrait également à elle, verbalement s'entend. J'entrevis un mouvement de recul chez la jeune femme mais je pris la parole. « Attends. S'il te plaît. » Mon regard sombre se planta dans le sien tandis que je me levais pour m'approcher d'elle. « Tu n'as aucune envie de m'adresser la parole, tu me l'as assez répété. Mais je pense que me priver d'une nouvelle chance avec toi est une punition suffisante non? Je pense ne pas avoir droit à ton mépris parce que je t'ai dissimulé une situation dont je ne suis pas fier. » Je n'imaginais vraiment pas les jours à venir. Mais ne pas prévenir Jaï serait l'éloigner encore davantage lorsqu'elle l'apprendrait.

Depuis quelques jours, venir à l'hôpital devait une perpétuelle angoisse pour Jaimie. Si une fois sa blouse sur le dos, elle ne se concentrait seulement sur son boulot, il suffisait qu'elle le croise pour perdre tous ses moyens. Pour la seconde fois, elle était tombée amoureuse, pour la seconde fois, elle avait mal. Le sommeil, elle ne le trouvait plus. Levée tôt, elle tentait une douche froide qui viendrait à lui remettre les idées en place, aucun effet. Jaimie quittait son appartement dans la matinée, en minimisant les bruits pour sa colocataire Salomé qui avait sa journée de libre. Les journées se suivaient, toutes identiques, à présent elle ne vivait que pour son boulot. Elle se donnait à corps perdu pour y voir des résultats positifs, délaisser sa vie privée durant quelques temps était primordiale. Si on connaissait le docteur Richardson pour son côté maniaque, on ne l'avait jamais vu faire autant d'heures supplémentaires après son service. Qui pourrait se douter qu'elle avait côtoyé le titulaire Jagger, une relation restait secrète pendant de si longs mois, Jaimie aurait dû voir le poteau rose. Un mariage, il était marié. Une femme quémandait son mari, le docteur Jagger et cela sous les yeux impuissants de Jaimie. Des explications, cette dernière n'avait jamais désiré en avoir. Elle n'avait pas laissé Niels lui parlait de sa femme, des raisons qu'il l'avait poussés à venir vers elle. Elle ne lui avait tout simplement pas laissé le bénéfice du doute.

Entrant dans l'accueil de Harborview Medical Center, la salle d'attente était comme à son habitude pleine. Tandis que la jeune femme s'avançait à la réception, une jeune femme, Sarah, lui tendait ses dossiers pour une partie de la journée. Les feuilletant rapidement, aucun au nom d'Allie Jennings. Une patiente atteinte de Parkinson, une patiente différente, une patiente étant sa meilleure amie. « Sarah, tu sais si Allie a pris un rendez-vous prochainement ? » Tendant ses dossiers envers la réceptionniste, cette dernière feuilletait rapidement dans son ordinateur, hochant négativement du visage. « Pas à ma connaissance Mademoiselle Richardson. » La remerciant, Jaimie prenait l'ascenseur pour se rendre au sous-sol, lieu où se trouvait les vestiaires. Lorsqu'elle pénétrait dans celui-ci, ses pas se stoppèrent net. Il était là, en face d'elle, le regard bloquait dans le sien. Lorsqu'elle commençait à prendre du recul, quittant la pièce, la voix de Niels l'arrêtait. « Attends. S'il te plaît. » Si elle se refusait à lui parler, à le voir, l'envie était présente. Il lui manquait tout simplement. Jaimie ne pouvait pas l'éviter indéfiniment, puis, elle devait se préparer. Lorsqu'il s'avançait en la direction de la jeune femme, celle-ci ne sentait pas la force de l'affronter. D'un pas rapide, elle se dirigeait vers son casier, l'ouvrant, elle déboutonnait un à un les boutons de sa chemise. « Tu n'as aucune envie de m'adresser la parole, tu me l'as assez répété. Mais je pense que me priver d'une nouvelle chance avec toi est une punition suffisante non? Je pense ne pas avoir droit à ton mépris parce que je t'ai dissimulé une situation dont je ne suis pas fier. » Alors qu'elle se retrouvait le haut à demi-nu, une situation plutôt banale pour la jeune femme, elle se retournait en direction de Niels. Le regard froid, les bras croissaient, il ne pouvait que s'en vouloir. Si à présent leur relation en était à s'éviter, ne plus s'adresser un mot, cela était uniquement par sa faute. Pendant six mois, il lui avait fait espérer à cette histoire, puis en lui redonnant goût à l'amour, Niels avait terminé par lui faire du mal. Le docteur Richardson était vue une comme une poupée porcelaine, de longs cheveux blonds ondulants tombaient sur ses épaules, accompagnés d'une peau pâle et de ses yeux bleus-gris, abordant à chaque heure de la journée un sourire radieux. Depuis quelques jours, son doux regard angélique avait disparu, elle tentait de faire profil bas face à ses collègues et patients. « Je ne t'ai pas privé d'une nouvelle chance, c'est toi seul qui l'a décidé. » Alors que son visage restait froid, sa voix en était toute autrement. Douce et calme, telle était Jaimie. Oui, en étant marié, il avait décidé sans le vouloir de couper toute chance d'une seconde relation avec la jeune femme. Cette dernière scrutait chaque parcelle du visage de Niels, comme si cela faisait une éternité qu'elle n'avait pas posé son regard dans le sien. Gênée, elle reprenait ses esprits, en se re-postant face à son casier. « Tu as l'air fatigué.. ton mariage te pose autant de soucis ? » Un humour plutôt noir, en réalité, elle s'en contrefichait. Le dernier sujet qui l'intéressait était le mariage de Niels, ou encore sa femme. Une femme qu'elle détestait sans pour autant la connaître. Pourquoi ? Parce qu'elle avait la chance considérable d'avoir un homme tel que Niels à ses côtés, et pourtant, elle le laissait aller dans les bras d'une autre. Depuis quelques minutes, Jaimie se trouvait aux côtés du jeune homme, sa chemise enlevait, elle passait ses mains autour de son cou, dans le but de détachait son collier, qu'elle déposait par la suite au sein de son casier.

**Niels J. Jagger**

THE FRAY ιllιlı And suddenly I become a part of your past, I'm becoming the part that don't last, I'm losing you and its effortless without a sound we lose sight of the ground. In the throw around, never thought that you wanted to bring it down, I won't let it go down till we torch it ourselves. You can never say never, while we don't know when, but time and time again, younger now than we were before. You never say never, because my feelings for you are real, because I don't want you to let go.

La froideur de son regard me blessa, et je maudis cette faiblesse, cette emprise que la jeune fille avait sur moi. Tomber amoureux d'elle n'était pas ce qui m'était arriver de mieux par rapport à Blue, mais en revanche, pour moi même.. Mes yeux assombris par la fatigue se posèrent sur son visage, ses traits d'une douceur qui m'apaisait quelque soit la situation. Sa réponse quant à elle... Je ne pouvais m'empêcher de me demander si elle n'avait pas tort. J'avais conscience d'être le seul fautif dans notre histoire, mais je ne comprenais pas pourquoi mes liens avec une autre femme lui étaient si importants. Des liens qui n'existaient plus que sur un morceau de papier. Des liens qui ne signifiaient plus rien à mes yeux. Depuis quelques jours, depuis notre dernière conversation houleuse, je songeais réellement à partir et à la laisser pour de bon. Quitter notre appartement pour mieux aspirer à une nouvelle vie plus tranquille, une vie que je n'imaginais pas sans la femme qui se trouvait devant moi. Mais cette blonde au visage angélique avait des principes qui l'empêcherait certainement de faire un tel geste tant que mon divorce ne serait pas prononcé, à moins qu'elle n'ait tout simplement décidé de me rayer de sa vie et de m'oublier suite à ce qu'elle estimait être une trahison. Je ne la jugeais pas sur ce qu'elle ressentait, vu qu'elle ne connaissait mon histoire, celle qui me liait à Blue, et encore moins notre relation actuelle. Je ne pouvais que chercher à m'expliquer jusqu'à ce qu'elle comprenne mais... son regard me disait que je devrais me battre comme un acharné pour ce faire, pour regagner sa confiance, pour la voir heureuse de nouveau à mon bras. Mais … je devais m'avouer à moi même que me battre pour une femme ne m'effrayait pas, et que je lui donnerais toutes les preuves nécessaires jusqu'à ce qu'elle laisse tomber ses défenses. «Mes décisions nous concernant sont d'une toute autre nature. » Énigmatique, je songeais de nouveau à Blue, à ce qu'elle comptait faire. Une pensée, un image imaginée, une situation envisagée, suffirent à me fatiguer encore davantage, tandis que m'adossait contre les casiers, je suivais ses gestes du regard. Ses prunelles ne quittèrent mon visage, et la profondeur de son regard m'hypnotisa, comme lorsqu'elle s'éveillait jadis dans mes bras. Je lui avais toujours dissimulé cette attraction exercée, cette implacable hypnose dans laquelle elle excellait à mon égard, mais mes réactions tentaient à démontrer ma propre fragilité. Mais je n'étais pas homme à fuir ses faiblesses, et je ne détournais le regard, bien que je ne pouvais nier que j'en étais incapable. Ce fut la jeune femme qui se détourna, l'incarnat envahissant ses joues blanches, ajoutant une touche de couleur exotique et attractive à son minois, faisant naître une pointe de désir douloureuse. Serrant légèrement les dents, mes mâchoires se contractant face à ma faiblesse masculine, je répondis sarcastique. « C'est un euphémisme. ».

Glissant ma main sur ma nuque de nouveau, en un geste incontrôlable, en ce que je qualifiais volontiers de toc lorsque je me trouvais dans une situation inconfortable, je finis par lâcher. « Je ne me serais jamais permit de t'aimer si mon mariage n'était pas un » Stoppant net, admirant son buste découvert, à peine voilé par le soutien gorge qui soutenait sa poitrine ronde, je repris calmement. « désastre » L'urgence présente cependant, n'était pas de lui dire et redire ce que je ressentais pour elle. Cependant, mes pensées s'embrouillaient face au spectacle inconscient qu'elle offrait, à croire qu'elle n'avait aucunement conscience de ce qu'elle pouvait produire chez un homme. Mais il n'était pas rare que je prenne conscience du côté sadomasochiste de ma personnalité. Ainsi, au lieu de détourner purement et simplement le regard de la courbe harmonieuse de sa poitrine, je jetais des coups d'oeil qui peinait à se détourner de leurs cibles. « Je n'ai jamais désiré te faire du mal Jaï » La sincérité rythmait mes paroles, tout comme l'intensité de mon regard le démontrait. Je savais en revanche ce qu'elle me répondrait. Que je l'ai désiré ou non, elle avait souffert de mon silence qu'elle n'avait compris, elle avait perdu toute confiance en moi, m'assimilant à ces hommes qui abusaient de la confiance des femmes pour emballer purement et simplement l'espace d'une nuit. La seule différence était qu'elle s'était offerte à moi six mois durant, et que si je ne tenais pas à elle, je ne serais pas à m'agenouiller métaphoriquement pour lui faire comprendre que je tenais réellement à elle. Ce qu'elle ne comprenait pas, c'était que je n'en avais jamais fait autant pour ma femme, c'était que je n'avais jamais laissé autant ma fierté de côté sans regret pour une autre personne. « Je ne te demande pas pour le moment de pardonner mes actes, juste de ne pas faire comme si rien n'existait entre nous. »

Il était sans doute temps que Jaimie laisse sa fierté d'une femme brisée de côté, et laissait Niels s'expliquait. Elle ne se sentait pourtant pas le courage d'entendre la vérité, une appréhension sur ce qu'il l'avait mené à tromper sa femme. La dernière fois qu'elle lui avait adressé plus de deux mots, remontait à il y a quelques jours. Un matin où elle avait pris la décision qu'entre eux tout était terminé, sans lui laisser le temps de riposter ou de lui donner une quelconque explication, elle était partie et depuis ce jour, son seul but était de l'éviter. Jaimie ne pensait pas que la chose puisse être si difficile. Passer à côté de lui, comme s'il était un inconnu, alors que sa seule envie était de pouvoir goûter à ses lèvres, et enlacer son corps contre le sien comme auparavant. Depuis six mois, Niels avait rendu son quotidien différent. La présence d'un homme dans sa vie à qui elle avait décidé d'apporter plus d'importance que ses relations passées. Le quotidien qu'elle avait connu, à ses côtés, lui manquait, tels que ses réveils par des caresses sur sa joue, des baisers interdits échangés dans l'hôpital, et des retrouvailles le soir après une longue journée de service. A présent, sa vie ne se résumait qu'à deux faits : dormir et travailler. A présent, il ne lui restait qu'une chose à faire se concentrer dans ce qu'elle disait être une passion : la médecine. En réalité, Jaimie n'a jamais su quoi faire de sa vie, c'est lors du décès de sa mère et de la maladie de sa meilleure amie qu'elle a décidé de poursuivre dans cette voie. Personne ne lui enlèverait Allie, personne. Si elle avait perdu son meilleur ami, si à présent sa relation avec Niels était un échec, rien ne viendrait à détruire son amitié avec Allie, et sûrement pas sa maladie. Le regard pétillant de la jeune femme, quittait celui du docteur Jagger. Un malaise se créait chez celle-ci, en compagnie de Niels, elle devait contenir ses sentiments. Elle se disait lui en vouloir, et pourtant elle n'y arrivait pas. Il lui avait apporté un bonheur inexplicable, que son mariage lui avait volé six mois après. « Mes décisions nous concernant sont d'une toute autre nature. » Haussant les épaules, elle avait par la suite détourner son regard du sien. Des décisions, en avait-il vraiment pris durant le temps qu'ils formaient un soit disant "couple" ? Sans doute, mais pas les bonnes. Oubliant de lui parler de sa femme, il avait laissé leur romance se terminait brusquement.

« Je ne me serais jamais permis de t'aimer si mon mariage n'était pas un.. désastre. » Elle sentait le regard de Niels, admirant ses courbes généreuses. Attrapant du haut de son casier, sa tenue, elle couvrait son buste d'un haut de couleur bleu ciel. Ses mains descendirent pour arriver à hauteur de son bassin, pour y déboutonner son jean. Cependant, son geste s'arrêta brusquement. Avait-il vraiment dit le mot "aimer" ? L'un envers l'autre ne s'étaient avoués la signification de leurs sentiments. D'un pas indécis, elle s'approchait dans la direction de Niels, quelque peu troublée par la situation actuelle. Une chose était sûre, elle buvait ses paroles, avec le doute de connaître si à cet instant, il était sincère. Lui avouant qu'il n'avait jamais désiré lui faire du mal, la frimousse de Jaimie se bloquait dans celle du jeune homme. « Je ne te demande pas pour le moment de pardonner mes actes, juste de ne pas faire comme si rien n'existait entre nous. » S'appuyant contre le casier qui précédait ceux où était adossé Niels, sans pour autant ôter son visage du sien. Un nous, il y avait bel et bien eu un entre eux, et Jaimie ne pouvait pas le nier, comme les sentiments qu'elle portait son égard. « Tu crois que je fais comme si rien n'existait entre nous ? Même si je le voulais, je ne pourrais pas. J'essaie de passer outre, mais tu es toujours là pour me rappeler notre histoire. » Si elle l'évitait sans cesse, Jaimie ne pouvait pas nier leur relation. Pendant six mois, elle avait été heureuse. Elle avait découvert la réelle signification du mot aimer, et en retour on l'avait aimé. Elle en était sûre, Niels n'avait pas pu jouer la comédie pendant tant de temps. Il ne lui avait pas donné autant d'affection, d'importance dans sa vie, sans ressentir le moindre sentiments. Impossible. « J'aimerais tourner la page, comme j'aimerais te pardonner. » Deux choses difficiles, que la jeune femme n'arrivait pas à accomplir. L'oublier ? Comment ? Elle le croise chaque jour au sein de l'hôpital. Lui pardonner ? Elle a tant de rancoeurs envers son mensonge. « Si ton mariage est comme tu le nommes un "désastre", pourquoi tu ne m'en as jamais parlé ? Tu m'as laissé espérer, pour au final découvrir de moi-même qu'il existait une Madame Jagger. » Se relevant, elle attrapait ses cheveux, les menant en hauteur, qu'elle attachait d'une couette, avec quelques mèches tombant sur sa nuque. Revenant à son casier, et enlevant son jean, sous un regard attentif, pour par la suite mettre son pantalon bleu de service.

**Niels J. Jagger**

THE FRAY ιllιlı And suddenly I become a part of your past, I'm becoming the part that don't last, I'm losing you and its effortless without a sound we lose sight of the ground. In the throw around, never thought that you wanted to bring it down, I won't let it go down till we torch it ourselves. You can never say never, while we don't know when, but time and time again, younger now than we were before. You never say never, because my feelings for you are real, because I don't want you to let go.

La ligne de ses épaules se courba sous son mouvement indifférent, marquant ses doutes face à ce que je venais d'énoncer, et je ne pus m'empêcher d'être en proie à mes souvenirs, à ces images où j'exposais la beauté de son corps à mes prunelles incendiaires, où mes doigts glissaient en douceur sur son épiderme parfumée pour en dévoiler les délices naturelles. Mes veines battaient mes tempes sourdes, tandis que j'allongeais mon souffle pour calmer mes ardeurs intensifiées par chacun de ses gestes. Mais je n'étais pas sans savoir qu'elle était apte à me rendre complétement fou de désir en l'espace de quelques secondes, et en l'espace de six mois, elle me l'avait prouvé inconsciemment un nombre incalculable de fois. La sauvage tentation disparue lorsque son buste fut dissimulée par sa tenue de médecin, et j'inspirais faiblement avant de la mirer plus serein. Mais ma sérénité ne dura que quelques secondes, alors que mon regard glissait au même rythme que sa main, ses doigts fins capturant le bouton de son jean. Ma bouche s'entrouvrit légèrement, en attente inconsciente, mais le geste de la jeune femme fut soudainement paralysée. Elle releva la tête en douceur, nos yeux s'unirent et je lus la surprise dans ses prunelles. Happé, je cherchais à comprendre ce que j'avais pu dire qui l'eut touché au point qu'elle cesse ce qu'elle était en train d'entreprendre. Je suivais ses mouvements, sans perdre de vue ses iris perlées, enchaînant, tentant de lui faire comprendre ce que je ressentais réellement. J'avais envie de lui avouer que je la comprenais, que sa réaction était logique, que j'aurais probablement eu la même sur le coup, mais que rien ne comptait pour moi sinon elle et son bien-être. Sa remarque me fit légèrement sourire, non pas parce que j'étais amusé de ses mots mais parce que je me sentais tiraillé entre différentes émotions inexpliquées et incompréhensibles. J'étais déjà conscient qu'elle tentait de me fuir, qu'elle tentait d'oublier, mais ce n'était pas ce que je désirais, ce n'était pas ce que nous méritions. Mais elle, elle se trouvait entre deux chaises, deux désirs, sa raison combattant les émois de son coeur. Ce qu'elle m'avoua ne me surprit pas mais je ne sus que lui répondre. Il m'était impossible pour ma part d'oublier celle qui berçait mes nuits de ses rires, tandis que sur mes lèvres, chaque soir avant de m'endormir, flottait ce parfum que j'avais goûté sur sa peau six mois durant.

Si mon regard se perdait dans nos souvenirs, le sien exprimait cette rancœur maligne et tenace face à ce qu'elle interprétait comme un mensonge délibéré. Pour la première fois depuis que nous nous étions séparés, elle désirait comprendre pourquoi j'avais tût cette part à priori importante de ma vie. « Pourquoi.... » Affirmer que ma conscience ne m'avait joué de tours durant ces derniers mois auraient été mensonges. Plusieurs fois, j'avais tenté de lui confier ce secret, mais parler de ma vie n'était pas chose facile. « Parce que je ne voulais pas qu'elle se mette entre nous. » Ma réponse était simple, mais elle était sans doute la plus véridique. Ces dernières années, ma femme n'avait cessé de suspecter une liaison, se basant sur mes absences répétées alors qu'elle même, suivait un parcours similaire, sans pour autant subir autant d'heures de travail. Mais je ne subissais, je cherchais. Je désirais. Mon frère me hantait, mes échecs également... Ces perpétuels reproches m'avaient éloigné d'elle, m'avait sans aucun doute poussé dans les bras de Jaï. Jusqu'à ce que j'en tombe amoureux, jusqu'à ce qu'elle me fasse oublier mes soucis personnels, jusqu'à ce que je puisse être heureux en sa compagnie sans me poser de questions, en toute simplicité. « Nous ne nous entendons plus ni ne nous comprenons. Je dirais à la limite que nous sommes étrangers l'un à l'autre désormais. Il n'y a plus rien entre nous depuis longtemps sinon nos perpétuels problèmes. Mon mariage... » Fixant ses prunelles, je m'y attardais avant de finir. « n'a plus aucune importance pour moi. » Il ne représentait rien, et je ne savais comment le lui faire comprendre. Mes valeurs désormais étaient sans doutes différents de celles qu'elle entretenait dans ses rêves, le mariage n'était plus qu'une convention qui n'avait aucune originalité. J'y avais cru dans le passé, jusqu'à ce que ma propre rancœur à l'égard de Blue n'efface ce en quoi j'avais cru il y a des années. Me détachant des casiers, et tout en m'appuyant de mon bras gauche contre les casiers, je me penchais vers elle, sans la frôler, avant de murmurer. « Pardon. » Plusieurs fois j'avais tenté de m'excuser, sans qu'elle ne m'en laisse le temps, sans que je ne puisse dire d'autre mot que son prénom avant qu'elle ne disparaisse. Je ne pouvais laisser s'échapper cette occasion, de lui dire dans les yeux le remord que j'entretenais face à ce quiproquo qui nous avait divisé, ce manque et cet oubli. D'autant plus que je devais encore lui parler de Blue, en des termes qui ne lui plairaient sans doute pas plus qu'à moi. « Je te prouverais chacun de mes dires. »

Le mariage. Ne devrait-il pas être la plus belle chose qu'il en soit, liant deux être pour par la suite former une famille. En voyant Niels parler du sien, celui-ci avait une toute autre signification. Sa femme et lui étaient tels deux inconnus. Comment avaient-ils pu en arriver à ce stade. Son mariage n'avait plus d'importance, voilà ses mots. S'il y a six mois, Niels lui avait raconté son histoire, ou le simple passage de son mariage dans les moindres détails, ils n'en seraient pas-là. Jaimie l'aurait accepté, du moins essayer. Elle n'agirait pas d'une façon enfantine à l'éviter pour ne plus croiser un simple regard qui pourrait simplement la faire craquer. Niels avait cette faculté de faire fondre Jaimie par un geste, par sa parole ou par son doux minois. Malgré leur relation, elle ne le voyait pas tel un homme marié infidèle à sa femme. Non, une relation extra-conjugale il n'en avait eu qu'une seule, celle avec Jai. Le temps qu'il ne passait pas en sa compagnie, ne pouvait être utilisé pour son travail. Pendant six mois, elle avait pensé être la seule femme dans sa vie, elle se trompait, malgré le fossé avec sa femme, elle faisait bien partie de son existence. Vêtue de sa tenue de travail, peu attractive, dans des tons neutres, elle déposait ses affaires au sein de son casier avant de le refermer derrière elle. Croisant les bras, elle n'avait à présent que deux choix : continuer à partager la compagnie de Niels, ou se rendre à son service. Elle savait une seule chose, elle ressentait le besoin d'entendre sa voix, de sentir sa présence encore quelques instants. Séparait de lui depuis quelques jours, ces derniers semblaient telle une éternité. Jaimie s'était fait promettre de ne plus se donner dans une relation, ne plus aimer quelqu'un pour ne pas en souffrir, telle une femme naïve, le charme de Niels n'avait pas su la rendre insensible longtemps. Son corps se penchait vers elle, quelques centimètres les séparaient, lorsque dans un murmure il venait à s'excusait pour la première fois. Un pardon sortant de sa voix mélodieuse. Habituellement, elle ne lui en aurait pas laissé le temps, fuyant dès un regard. Son visage s'inclina en direction du sol, tentant de cacher le sourire qui s'y dessinait qu'elle ne pouvait empêcher. Jaimie n'avait pas un doute sur sa parole, ce pardon était sincère. Elle le savait, en six mois elle savait reconnaître un Niels mentant, et à cet instant, ce dernier n'était pas présent. Cependant, si elle voyait une lueur d'espoir pour que cette romance unissant Niels et elle, s'arrange, elle ne se doutait pas un seul instant, que sa femme avait dans l'idée de sauver son mariage, et en commençant par venir travailler dans le même hôpital que son mari, et sous les yeux de ce qu'on pourrait appeler comme une "amante" qu'était Jaimie. « C'est maintenant qu'elle est entre nous. » Le visage relevé, son épouse était le principal problème de leur relation, elle était là, avec une bague au doigt qui l'unissait pour le meilleur et pour le pire à Niels.

Alors qu'il lui promettait de lui prouver ces paroles, dans un geste maladroit elle glissait sa main au creux de la joue de Niels. Un contact, voilà de quoi elle avait besoin un seul instant. Caressant de la pointe de ses doigts la joue de celui-ci, elle ne décrochait plus son regard du sien, comme si à travers son regard il allait la comprendre. « Et je n'ai pas du doute sur le fait que tu y arriveras. » Délicatement, sa main quittait l'étreinte de la douce peau de ce denier. La question qui restait dans son esprit était de savoir comment il allait s'y prendre. Il tenait réellement à-elle pour lui prouver l'affection qui lui accordait, alors leur histoire n'était pas une relation banale à ses yeux. Niels accumulait les efforts pour lui parler, à de nombreuses reprises il avait essayé d'adresser quelques mots à Jaimie, sans que celle-ci ne lui permettre. En ce début de journée, elle l'avait laissé s'expliquer sur son mariage et les raisons qui l'avaient poussé à le cacher. « C'est dur. De ne plus pouvoir t'approcher, de ne plus me conduire comme auparavant en ta compagnie et de savoir qu'elle, elle est unie à-toi, ce sont des choses tellement difficiles à concevoir. » Ses paroles s'enchaînèrent sans qu'elle ne se rende compte, passant aux confidences auprès de Niels. Elle ne pouvait le nier, même si elle désirait tourner la page, il lui faudrait une multitude d'efforts, et ce n'est pas en travaillant dans le même lieu qu'elle pourrait y parvenir. Seulement, ce n'en était pas le cas. Suite aux aveux de Jaggen, elle gardait tout espoir de voir leur romance reprendre le cours du chemin qu'elle avait suivi.

**Niels J. Jagger**

THE FRAY ιllιlı And suddenly I become a part of your past, I'm becoming the part that don't last, I'm losing you and its effortless without a sound we lose sight of the ground. In the throw around, never thought that you wanted to bring it down, I won't let it go down till we torch it ourselves. You can never say never, while we don't know when, but time and time again, younger now than we were before. You never say never, because my feelings for you are real, because I don't want you to let go.

Ses cheveux dorés cascadèrent sur ses épaules, glissant sur sa poitrine, me dissimulant un visage orienté vers le sol. Je ne pouvais lire son regard, noter ses réactions, ses expressions face à mes excuses, énoncées clairement pour la première fois. Pinçant légèrement les lèvres, je l'observais avec une intensité non feinte, curieux. Que pensait-elle? Allait-elle me dire que pour le moment, mes excuses ne comptaient pas? Qu'elles ne suffisaient pas? Ou bien allait-elle être touchée voir adoucie face à mes paroles? Je sentais le sang envahir mon coeur avec plus de fougue, forçant celui-ci à battre de manière plus rapide. Je notais chaque changement s'opérant dans mon corps face à cette attente douloureuse, à cette absence de réponse concrète. J'attendais avec une certaine appréhension qu'elle ne relève la tête, qu'elle ne relève la tête, que nos regards se joignent une nouvelle fois. J'entrevis l'espoir dans ses yeux lorsqu'elle le fit avant que ses prunelles ne s'assombrissent légèrement, mues par la raison, par la sinistre vérité. « Je sais... » Elle avait sans aucun doute compris, inconsciemment, que Blue ne laisserait tomber. Je n'étais pas certain que ma femme entretenait encore des sentiments pour moi, vu tout ce que nous nous étions fait subir, mais je connaissais sa fierté. Elle ne laisserait tomber ainsi, d'autant plus si elle était désormais que c'était une femme qui m'avait arraché, alors qu'elle n'était que seule responsable de mon éloignement. Bien que je niais pas ma part de responsabilité dans l'échec de notre couple. Mais ma vie personnelle, même si fatigante, n'avait aucune importance à mes yeux en ce moment. Jaï était pour moi un véritable apaisement, une douceur à laquelle je n'avais osé prétendre, devenant ainsi la personne qui comptait le plus pour moi. Je ne savais cependant pas comment lui avouer ce que ma femme tramait dans mon dos, mais je ne pouvais me taire plus longtemps. Serrant les dents, je murmurais. « Du moins elle tente. Je viens d'apprendre qu'elle avait demandé son transfert dans cet hôpital, sans doute en réaction face à ma demande de divorce. » Blue ignorait son identité, et je ne me faisais de soucis pour elle, d'autant plus qu'elles étaient dans deux services différents, ce qui se révélait assez rassurant. Cependant, je savais qu'elle mènerait sa petite enquête, ce qui m'inquiétait davantage. Mon lieu de travail se transformerait en ce champs de bataille, similaire à celui naquit chez nous depuis quelques années, bien que j'étais décidé à quitter pour de bon l'appartement que nous partagions jusqu'à alors. Ce que j'avais déjà commencé à faire en passant mes nuits dans l'hôpital. Je ne comptais plus y retourner, tout simplement parce qu'il était temps que j'impose mes propres choix et décisions face à mon avenir. Tout simplement parce que j'avais des choses à prouver à la jeune femme qui se tenait devant moi, aussi forte qu'elle pouvait être fragile. Un véritable contraste qui me fascinait.

Je vis au ralentis ses doigts s'élever, avant de se poser sur ma joue, en un geste hésitant et pourtant d'une tendresse visible. Mon souffle ralentit, alors que mon coeur s'emballait face à ce qu'elle faisait naître en moi. Un tumulte d'émotion renforcé par un toucher trop longtemps attendu. Sa voix séraphique, la profondeur de ses prunelles, la douceur de son sourire, la chaleur de sa peau. Elle m'avait manqué, puissamment, tandis que je ressentais clairement ma faiblesse depuis quelques jours. Tel un homme diminué. Je ne savais que dire de cette situation. Je n'avais l'habitude d'être dominé ainsi par mes sentiments, d'être addicté à une personne au point qu'elle surpasse mon propre intérêt pour mon métier ou mes promesses nostalgiques. Mais c'était ainsi, inéluctable, et j'étais assez mûr pour comprendre que tenir à quelqu'un n'était pas en soi une honte. Ma main rejoignit la sienne, glissant sur le dos de sa main avant que je ne fasse glisser avec légèreté sa paume contre mes lèvres, effleurant sa peau en un baiser aérien. Ses doigts retombèrent, m'échappèrent, tandis que je me perdais dans son visage, arborant mon air confiant habituel, ponctué d'un léger sourire significatif. « J'abandonne rarement avant de réussir. » Au moment où les mots moururent sur mes lèvres, je surpris le regard de la jeune femme évoluer, tandis qu'elle laisser couler des mots que je n'attendais pas de sa part. Mes yeux s'agrandirent légèrement, tandis que je la fixais, m'imprégnant de ses mots. Mes mains glissèrent sur ses joues, mes doigts s'attardant sur leur courbe, tandis que je me penchais vers son visage, effleurant ses lèvres des miennes, en un geste imperceptible, avant qu'enhardit, je ne m'y presse davantage. Les mots, les expressions, n'étaient de mes points forts. Je n'avais su répondre autrement à sa confession qu'en lui démontrant moi même qu'elle comptait bien plus que n'avait jamais compter ma femme. C'était différent. Plus fort tout en étant plus sain. Mes lèvres se frottèrent aux siennes, tandis que je goûtais de nouveau son parfum, avant que je ne rejoigne sa langue de la mienne.

La cause principale de leur séparation de la semaine passée s'avérait être sa femme. En faisant surface dans la relation de Niels et Jaimie, elle avait semé le doute au sein de celle-ci. Elle avait remis en cause la sincérité du jeune homme, et laisser Jai s'interrogeait sur de nombreux sujets. Indirectement, elle s'était interposée entre eux. La première et unique fois où elle a croisé cette femme, qui ignorait l'identité de Jaimie, elle quémandait son mari, le docteur Jagger à l'accueil, sous les yeux abattus de son amante. En la voyant, la première question qui venait intercaler dans l'esprit de la jeune femme était : pourquoi moi ? Cette femme mariée était resplendissante, pulpeuse, sa chevelure blonde tombait le long de son dos. Elle représentait l'incarnation de la femme sensuelle, alors que Jaimie à côté, symbolisait une poupée de porcelaine. Deux femmes opposées, dont un seul fait les lier : Niels. Qu'avait-elle de plus pour qu'il désire mettre fin à son mariage en quittant Blueberry, le prénom de son épouse. Jaimie pensait être vaincue, abandonnant Niels pour qu'il tente de recoudre les derniers liens l'unissant à cette femme. Pourtant, lorsqu'il venait s'adresser à cette dernière, son regard s'illuminait devant une telle surprise. « Du moins elle tente. Je viens d'apprendre qu'elle avait demandé son transfert dans cet hôpital, sans doute en réaction face à ma demande de divorce. » D'un côté, se trouvait ce point positif, Niels venait de lui avouer qu'il avait pris comme décision de divorcer, était-ce d'une part pour lui et d'une autre pour donner une chance à son histoire avec Jai ? Malgré cette nouvelle, elle ne pouvait pas s'empêcher de se demander s'il s'agissait de la bonne décision, s'il ne foutait pas plusieurs années de mariage en l'air pour une histoire dont on ignorait le cours. Puis, d'un autre côté, son épouse avait demandé son transfert dans l'hôpital où travaillaient les deux jeunes amants. Une nouvelle rebondissante, n'étant pas au goût de Jaimie. Point négatif de l'histoire. « Elle va venir travailler ici ? Et.. tu as demandé le divorce ? Mais, tu y as songé avant ? Enfin, il ne faudrait pas que tu le regrettes Niels. » Le son de sa voix mélodieuse exprimait de l'inquiétude. Rien ne présageait de bon quant à la venue de Blue à l'hôpital. Elle ignorait qui était Jaimie, et cela devait continuer ainsi. Voir une pointe de regret sur le visage de cet homme après son divorce annoncé, était inconcevable à percevoir pour elle. Il devait être sûr de lui, y réfléchir à deux fois avant de prendre une décision de la sorte. Tant d'années de mariage ne s'effacent pas par une simple signature sur un bout de papier.

Adressant une caresse du bout de ses doigts, un geste inexistant dans le quotidien de Jaimie suite à leur rupture. Sentir sa joue contre la paume de sa main en serait presque à lui faire tout oublier. Un contact envers Niels, c'était seulement ceci dont elle ressentait le besoin ces deniers jours. Lorsque sa main se séparait de la sienne, les paroles de la jeune femme flottait, innocente, elle se confiait à-lui et au mal-être ressenti depuis leur dernière conversation. Niels lui manquait. Sa réponse ne fut pas criblée par des mots, mais par un mouvement de sa part. Ses mains délicates vénèrent se poser aux creux de ses joues, nageant dans son regard, elle sentait la douceur agréable de ses lèvres se frôlaient contre les siennes. Lorsque leurs langues venaient à s'entremêler, elle transmettait la passion que pouvait lui procurer ce baiser. Dirigeant son corps vers le sien, resserrant l'étreinte, posant sa poitrine contre son torse, et légèrement sur la pointe des pieds, ses bras encerclèrent la nuque de l'homme, d'un geste fin et délicieux sa main glissait le long de sa chevelure. Doucement, ses lèvres quittaient ce baisé passionnant, en y mettant terme par un baiser sur la lèvre inférieure de Niels. Jaimie continuait de sa main les vas et viens du bas de sa nuque. Elle restait figée, sans vraiment réaliser qu'après une distante voulue pendant plusieurs jours, la tentation avait été plus forte. « Je te déteste pour avoir autant de contrôle sur moi. » Un sourire angélique apparaissait au sein de ses lèvres, inexistant dans les minutes précédentes. Il possédait la jeune femme, quoi qu'elle en dise, et malgré sa fierté, Jaimie ne pouvait pas le nier, elle l'avait dans la peau. A cet instant, elle ressemblait à une adolescente échangeant pour la première fois un baiser, ses yeux pétillaient, et pourtant le devoir l'appelait, mais, c'était plus fort qu'elle, Jaimie scrutait chaque parcelle du visage de Niels telle la première fois. Elle se voulait à croire que bientôt il ne serait qu'à elle, divorcé, un nouveau échec lui serait inconcevable, elle ne l'accepterait pas. Si sa femme était capable de tout pour sauver son mariage, Jaimie en serait de même pour appropriait Niels. Séparait une fois de ce dernier quelques jours semblant à une éternité, une seconde fois serait celle de trop. Elle le savait, elle ressentait le besoin de l'avoir à ses côtés

**Niels J. Jagger**

THE FRAY ιllιlı And suddenly I become a part of your past, I'm becoming the part that don't last, I'm losing you and its effortless without a sound we lose sight of the ground. In the throw around, never thought that you wanted to bring it down, I won't let it go down till we torch it ourselves. You can never say never, while we don't know when, but time and time again, younger now than we were before. You never say never, because my feelings for you are real, because I don't want you to let go.

Son attitude me fit sourire, avec un brin de tendresse, un sentiment que j'expérimentais avec elle depuis quelques mois. Elle était si craquante que je me sentais totalement désarmé face à ses différentes expressions ou réactions. C'était une relation que je n'avais jamais connu avec Blue, devant laquelle je ne perdais jamais pied, étant donné que ce n'était entre nous qu'un combat perpétuel dans le but de prendre le pas sur l'autre. Je vivais en réalité l'opposé, sans n'éprouver aucune envie de me mesurer complétement, me laissant simplement porter par mes sentiments sans me prendre la tête. C'était... devenue une addiction dont j'avais du mal à me passer. Je ressentais le besoin de la regarder, de m'imprégner de son sourire, de sa simplicité, de son côté zen qui me dépassait et me faisait défaut. Ce n'est pas sans appréhension que je lui fis part de la dernière folie de ma femme, c'est à dire me rejoindre dans un but que je ne parvenais à comprendre. Elle ne pouvait me souffrir non plus, alors pourquoi s'embarrasser de ma présence? Notre relation me dépassait, même si elle ressemblait à celle que nous avions entretenu au tout début de notre rencontre. Je ne sus comment interpréter la réaction de Jaï, qui semblait tiraillée et partagée entre deux émotions. Je hochais la tête légèrement lorsqu'elle reprit ce que je venais de dire, avant qu'elle n'en vienne à me parler de ma décision de divorcer. Sa question me prit au dépourvu, mais je me repris rapidement avant de sourire légèrement sarcastique. « Tu sais, notre relation est du style, je te hais moi non plus. Ce n'est une vie ni pour elle, ni pour moi. » Je n'aurais pu trouver mieux pour nous décrire, car c'était exactement ce qui nous liait. C'était une relation dite auto-destructrice et j'en étais conscient depuis la seconde où je l'avais rencontré. « Je n'ai aucun doute. » Pour moi, mo mariage ne représentait plus rien. J'en voulais réellement à Blue de ne jamais su me faire confiance, de ne jamais su m'écouter. Elle me reprochait des choses de son côté, et un cercle vicieux s'était enclenché, suite à trop de non dits, suite à trop de disputes qui ne débouchaient sur rien. J'étais fatigué de cette vie de conflits, fatigué de devoir me battre avec la femme que je rejoignais chaque soir. Ce n'était plus ce que je désirais ni entrevoyais pour mon avenir.

Je ne m'étais attendu ainsi à retomber aussi rapidement d'une femme. Il y a six mois, je songeais plus à travailler davantage, me perdre d'autant plus dans mes buts devenus passions, songé même peut-être à travailler pour que notre mariage fonctionne, qu'il évolue, qu'il s'assagisse. Jaï avait tout balayé d'un regard, s'était imposé dans mon coeur et mon existence. Ce n'était pas un choix de ma part, c'était simplement inéluctable. Je n'avais su résister à l'attraction, poussé par mes émotions plus que par ma raison. Tout comme je n'avais su combattre mon propre désir que de l'embrasser en cet instant où elle m'apparaissait si fragile, éprouvant un besoin sourd de la rassurer, de lui assurer de mon inclination. Ses lèvres avaient un goût de miel, fondant sur ma langue, tandis que dévorais sa bouche avec une passion telle que je ne songeais plus qu'à elle, occultant le lieu et le moment. Elle ne se déroba aucunement, pressant son buste contre mon torse, le fin tissu la recouvrant ne dissimulant les pointes de ses seins raffermit. Ce contact subtile me fit tressaillir, tandis que mes mains accentuaient leurs étreintes sur son visage, avant de glisser sur ses épaules, rejoignant son dos pour accentuer notre étreinte. Je me perdais entre ses lèvres, me perdais dans mes sensations, mon souffle s'accélérant face au désir déclenché, alors que de mes doigts je jouais avec le tissu de son haut inconsciemment, m'appuyant sur ses reins. Elle recula légèrement, son souffle effréné rebondissant sur mes lèvres entrouvertes, tandis que rouvrant les yeux, j'entrevis ses lèvres gonflées. Passant légèrement ma langue sur ma lèvre inférieure, je la couvrais du regard avant de sourire à sa remarque. « Tu n'es pas la seule à perdre le contrôle. » C'était même une évidence à laquelle je ne pouvais échapper. Si nous n'étions dans un lieu aux passages nombreux, j'aurais sans doute été tenté d'aller plus loin avec elle sans me restreindre. Elle m'avait manqué au point que sa simple vue me rendait fou. Glissant mes mains sous son haut, je me laissais aller à errer sur sa peau satinée, tout en éprouvant une joie certaine d'avoir réussit à la convaincre de mes intentions à son égard, de mes remords. Je n'oubliais cependant pas qu'il me restait pas mal de choses à régler, mais j'étais assuré. Cependant, rien n'était encore gagné. J'avais pas mal de choses à prouver à la jeune fille et rien ne m'était acquis. Je devais lui démontrer que j'étais apte à me battre pour nous deux. Plongeant dans ses yeux, je murmurais d'une voix rauque et troublante. « Laisse moi une chance de te prouver que notre couple a de l'avenir. »

Malgré la confiance que Jaimie pouvait lui accorder, elle ne pouvait s'empêcher de semer le doute au sein de son esprit. Des années de mariage ne valaient-ils pas plus qu'une simple histoire débutant il y a six mois à peine. Si cette femme réussissait à remettre le grappin sur Niels, un fait les unissait, Niels appréciait une partie de la personnalité de sa femme, sinon, il ne lui aurait jamais passé la bague au doigt. Si Jaimie ne l'avait pas ? Elle n'était pas sa femme, loin de là, et elle ne désirait pas l'être. Jaimie semblait être une femme si fragile au fond d'elle, que cette dernière camouflait par son sourire angélique qui permettait de mettre toute personne à l'aise. Les dires de Niels bâtissaient leur relation sur la haine, à l'expression de son visage, il laissait voir que cela avait trop duré et qu'il était temps d'y mettre un terme. Certes, mais ne dit-on pas qu'il n'y a pas d'amour sans haine ? D'un côté la joie, d'un autre la peine. Niels appuyait ses paroles, il avait mûrement réfléchi pour son divorce. Cette décision n'avait pas été prise à la légère, du moins Jai l'espérait et se tentait de le croire. L'envie de se donner à corps perdu dans cette relation faisait part, seulement, elle se connaissait telle une jeune femme fragile pouvant être blessée par la moindre écorchure, un point faible qu'elle masquait grâce à sa personnalité de femme-enfant toujours au beau fixe. Réputée comme une résidente bosseuse voir maniaque au sein de son service, mais aussi par la poupée blonde abordant un sourire de confiance. Il y a six mois, elle ne s'imaginait pas tomber sous le charme d'un titulaire lors d'une journée banale, vêtue de sa combinaison bleue ciel, loin d'être à son avantage. Pourtant, ce son deux regards qui se croisèrent une multitude de fois durant la journée, pour aboutir plus tard à un premier baiser, une première fois. Le commencement d'une romance. Aimer une personne, Jaimie n'avait jamais réellement su en quoi cela signifiait, et quel comportement elle devait adopter à l'égard d'une personne. En réalité, l'amour ne se calcule pas. Une histoire se créait de fil en aiguille, se composant d'obstacles franchissables. A présent, ensemble ils en enjambaient un : son mariage, ou dans un autre terme, sa femme. Se faisant à l'idée que les prochaines semaines seraient les plus difficiles, sachant que d'ici quelques jours, cette dernière se baladerait au sein de l'hôpital en tant que titulaire, sous l'élément déclencheur de son divorce. Une chance était que les deux ne faisaient pas parties du même service, encore heureux, devoir supporter des ordres provenant d'une femme à qui elle enviait d'avoir partagé des années aux côtés de Niels, et à qui elle enlevait d'une certaine manière son époux, n'était pas envisageable.

Ce baiser échangeait, apporter une sensation de bien-être auprès de la jeune femme. Un émoi faisait partie d'elle, sentant les mains câlines du Niels se glissait innocemment sous le haut léger de Jaimie. Des frissons lui parcouraient le corps au cours de la balade des mains de ce dernier. Sans le désirer, il réussissait à la capturer et à ce qu'elle lui porte une intention au contraire de ces dernières journées. Cependant, rien n'était gagné, si elle s'avouait vaincu en ne pouvant plus être séparée de Niels, elle n'oubliait pas tout. Des explications dévoilées sur les raisons de son silence, elle acceptait, mais à présent, la seule chose qu'elle désirait voir, était un résultat. A partir de maintenant, son "compagnon" devait lui prouver ses paroles et qu'il ne prenait pas cette relation à la légère. « Tu n'es pas la seule à perdre le contrôle. » Suite à ses paroles, ses dents venaient pincer sa lèvre inférieure, le regard bloquait au creux du sien. Jaimie se rendait à l'évidence qu'elle ne devrait pas tarder à quitter l'étreinte si agréable de Niels, sous peine d'être surpris par un collègue. Ce moment de plaisir lui en faisait oublier l'essentiel : qu'elle se trouvait au sein de l'hôpital, lieu visité à chaque heure de la journée. « Laisse-moi une chance de te prouver que notre couple a de l'avenir. » D'un geste délicat, ses mains posaient au creux de sa nuque, venait descendre lentement pour se poser sur son torse. Tandis que ses pupilles ne quittaient pas les siennes, la tête légèrement levée, elle procédait à un acquiescement. Une chance qu'elle lui accordait, Jaimie ressentait le besoin d'être certaine de sa sincérité, s'il désirait lui prouver cela était encore mieux, et ne pourrait que reforger l'affection qu'elle lui portait. « Une chance. » Appuyant sur ses mots, Jai transmettait que Niels n'en aurait qu'une. Il possédait les cartes à main, à lui ne les utiliser à bon escient. « Comment on va faire ? Enfin.. » Roulant des yeux, elle parlait une nouvelle de son épouse et de la situation à venir. Alors que Niels et Jaimie rentamaient leur romance plutôt compliquée, celle-ci venait à se poursuivre dans cette voie avec la présence quotidienne de sa femme prochainement. « Elle, toi et moi. Ici. » Un soupire de désespoir se laissait entrainer au souffle de Jai.

**Niels J. Jagger**

THE FRAY ιllιlı And suddenly I become a part of your past, I'm becoming the part that don't last, I'm losing you and its effortless without a sound we lose sight of the ground. In the throw around, never thought that you wanted to bring it down, I won't let it go down till we torch it ourselves. You can never say never, while we don't know when, but time and time again, younger now than we were before. You never say never, because my feelings for you are real, because I don't want you to let go.

Sa question était pertinente. Alors que je ne pensais qu'à lui faire comprendre que le « nous » n'était pas terminée, elle songeait avec un brin d'inquiétude à l'organisation de ce fameux « nous » dans les jours à venir. Les six derniers mois avaient déjà été difficiles, puisque nous nous étions mis dans la tête de dissimuler notre relation à nos collègues, tout simplement parce que les liaisons étaient à éviter dans le cadre du travail. Un baiser volé ci- et là, des échanges de regard ou de sourires, et personne n'avait rien soupçonné, du moins de mon côté, ce qui m'avait souvent sembler aberrant. Il n'y avait qu'à voir la façon dont je pouvais la dévisager pour comprendre que j'étais fou de cette femme. Mais si mes collègues n'étaient pas perspicaces, du moins pas à première vue, ce n'était pas une qualité dont ma femme était dépossédée, surtout à mon égard. Elle le remarquerait rapidement si je ne faisais attention à mes propres faiblesses. En réalité nous avions une chance, celle de ne pas être dans les mêmes services. Blue étant en pédiatrie, moi même en cardiologie, et enfin Jaï en neurologie. Et à mon humble avis, il serait rare que Jaï soit en contact avec ma femme, moi peut-être moins. Les mains de la jeune femme se déposèrent sur mon torse, glissant sur ma chemise sombre, alors que nous étions tous deux plongés dans nos pensées. Même si je réussissais à obtenir le divorce, et ainsi illuminer notre relation, je n'étais pas certain que la situation s'arrange dans l'immédiat, et je n'avais aucune envie que Jaï soit mêlée à mes histoires de couples. «Nous n'avons pas à changer nos habitudes pour Blue. Je m'occuperais d'elle. » Cacher notre histoire me rendait cependant fou, tout simplement parce qu'en plus de tout ce qu'elle me faisait découvrir, elle intensifiait également ma jalousie. Jaimie était une belle femme, dotée d'un charme qu'il était difficile à ignorer, et auquel il était impossible de résister. Je n'étais pas le seul homme à m'intéresser à elle, ni à le lui montrer. Même si il m'arrivait d'intervenir avec subtilité vis à vis de mes sentiments pour elle, je ne pouvais le faire continuellement sous peine de voir notre secret ébruité. Ce qui n'était ni une situation aisée, ni une solution à mes yeux. D'autant plus que mon impulsivité n'était plus à démontrer. « Mais je ne te cache pas que, lorsque je me serais occupé de ma femme, j'aimerais ne plus cacher notre relation. » Il me semblait plus honnête de le montrer simplement que de faire un esclandre si jamais il lui arrivait quelque chose.

Il était évident que je n'étais pas un homme démonstratif, et que je ne passerais pas ma vie à la coller lorsque je bosserais. Cependant, j'avais besoin d'elle, de son contact dans la journée, ou tout simplement de lui parler ouvertement sans craindre d'être entendu par une tiers personne. « Cependant, je ne précipiteras rien tant que tu ne seras pas prête et certaine que nous avons une chance. » Un sourire éclaira mes lèvres, charmeur et amusé, tout en étant joueur. « Mais je m'emploierais à te convaincre tant et si bien que tu ne douteras pas longtemps. » Le premier obstacle à ses yeux était ma femme. Il me faudrait pour cela convaincre la jeune femme d'entretenir avec moi une conversation d'adulte en priant pour que nous ne partions ni l'un ni l'autre en vrille avant de régler nos différents. Il ne faisait aucun doute dans mon esprit que Blue n'était pas plus heureuse que moi, et même si elle refusait le divorce pour le moment, je n'étais pas certain que ses sentiments ne soient pas étouffés par la rancœur et la haine à mon égard à présent. Blue était une battante, me donnant parfois l'impression qu'elle n'avait besoin de personne, un peu comme je l'étais moi même. Je ne m'étais jamais trop inquiété pour elle dans le passé, peut-être ceci avait été une erreur. Mais à présent, nous avions atteint un point de non retour évident. J'étais certain de lui ouvrir les yeux sur nos soucis et nos sentiments respectifs, certain de lui faire entendre raison. Une fois la procédure en cours, Jaï douterait certainement moins d'un avenir possible entre nous. Le mariage était pour elle une illusion qu'elle ne pouvait atteindre, alors qu'elle l'avait fait depuis longtemps et de manière exponentielle. Qu'était-ce le mariage à mes yeux? Une véritable emmerde. Je la relâchais en douceur, glissant mon index sur sa joue, j'entrevis la note de son désespoir dans son souffle. « Ne t'inquiète pas. » La regardant pensif, je fis un léger sourire sarcastique avant de noter verbalement. « Tu pourras admirer notre façon de nous taper dessus. » Je n'avais qu'une impatience, que tout ceci stoppe. Je ne nierais pas que j'aimais les combats verbaux, mais avec ma femme, il n'y en avait que trop eu pour que j'apprécie ne serait-ce qu'une fois de plus nos joutes. « J'en meurs déjà d'impatience. » Mes doigts vinrent se nicher dans ses mèches tandis que je frôlais ses lèvres. « Je réglerais tout ça rapidement. »

L'envie de ne plus se cacher se faisait aussi présente chez Jaimie que chez Niels. Elle rêvait de pouvoir lui glisser un baiser entre deux consultations sans devoir surveiller les alentours de peur qu'on les surprenne, avoir des conservations tel un couple sans se préoccuper des oreilles qui traînent. Ce jour n'était pas près d'arriver, il fallait compter un laps de temps plutôt long avant qu'ils puissent agir normalement. Durant six mois, ils avaient réussi à rester dans l'ombre, malgré qu'à chaque fois que leurs regards se croisaient, Jaimie avait l'air d'une adolescente flirtant dans une relation interdite, son sourire s'allongeait, tandis que ses pommettes se rosaient. Seulement, si elle désirait à son tour voir leur relation se dévoilait au grand jour, elle s'inquiétait au niveau de Blue. Une fois le divorce prononcé, Niels serait libre de vivre à son aise, mais Jaimie ne se voyait pas fricoter avec ce dernier, alors que la jeune femme pourrait se trouver non loin. En lui disant qu'ils n'avaient pas à changer leurs habitudes à l'égard de son épouse, Jai n'arrivait pas à le voir du même oeil. Présente à l'hôpital, les problèmes s'accumulaient. Ignorant ses intentions en demandant son transfert à Harborview Medical Center, elle se persuadait que cette dernière souhaitait mettre la main sur la cause de la demande de divorce de Niels. Quoi qu'il en soit, en présence de Niels, elle devait agir en tant qu'une simple résidente. Dans des lieux plus privés, les deux amants pourraient partager plus de moments intimes que dans ce vaste et fade hôpital. Le titulaire préférait attendre, sans précipiter leur relation tant que Jaimie soit certaine d'être prête à franchir ce cap, et pour cela il viendrait à employer tous les moyens possibles pour qu'elle ne soit pas dans le doute bien longtemps. « Tu as l'air bien sûr de toi Jagger. J'ai hâte de te voir à l’œuvre. » Un ton joueur, elle le mettait elle-même au défi, par la suite de ses paroles, elle capturait les lèvres de Niels durant quelques secondes, un court baisé rempli de passion, qu'elle terminait en glissant lentement ses lèvres des siennes. Son doux regard angélique se transformait par une vision charmeuse. Une hâte émergeait la jeune femme, pouvoir voir comment Niels allait s'y prendre pour convaincre Jai qu'entre eux rien n'était terminé, et qu'il ne laisserait pas sa femme se mettre en eux. Elle avait hâte de le voir au travail.

L'angoisse de la venue de sa femme se marquait au sein de l'expression du visage Jaimie. Il tentait de la rassurer, ne pas s'inquiéter rester impossible, les futurs événements pouvaient, soit bien se passer ou au contraire engendrer quelques problèmes. « Tu pourras admirer notre façon de nous taper dessus. » Un léger rire nerveux, la jolie blonde préférait de loin à s'en passer. La seule idée de voir Niels en compagnie de sa femme lui faisait ressentir un noeud au sein de son ventre. Elle n'avait qu'une solution, éviter se retrouver dans la même pièce que ses deux collègues. Si elle devait prendre ses distances vis-à-vis de Niels au sein de l'hôpital, elle n'hésiterait pas, sachant que plus tard leur relation serait différente. Ses lèvres vénèrent frôler celles de la jeune femme, tout en chuchotant qu'il réglerait tout ça rapidement. « Tu as ma confiance. Je compte sur toi. » Ses doigts se baladaient sur le torse de Niels, tandis qu'elle pouvait sentir le souffle du jeune homme contre sa peau, taquine, son visage se déplaçait de façon à déposer ses lèvres sucrées au coin de celles du jeune homme. « Pour ma part, je meurs d'impatience que tu sois ma propriété. » Pour l'instant, il ne l'était pas, et elle comptait se l'approprier en temps voulu. Jaimie s'attend à ce que du temps passe entre le moment de son divorce et l'instant où ils pourraient se comporter en tant qu'un couple, sans rien n'avoir à se reprocher. Se détachant délicatement de son étreinte, elle se dirigeait vers son casier, y attrapant son badge composait de son nom, elle l'attachait sur le haut de sa tenue. Avant de relever le visage, en direction du jeune homme, les mains postées sur ses hanches. Sachant que d'ici peu de temps, elle devrait remonter à l'étage se munir de ses dossiers pour la journée, elle avait envie de profiter encore quelques instants de Niels, ignorant quand elle pourrait le retrouver. « Je n'ai aucune envie d'y aller, là, maintenant. » Pourtant, elle n'avait pas le choix. Si Jaimie ne souhaitait pas se mettre en marche pour se rendre à son service, l'unique raison était Niels. Elle ne désirait pas se séparer une nouvelle fois de lui, certes, cette fois-ci ce n'était pas définitif.

**Niels J. Jagger**

THE FRAY ιllιlı And suddenly I become a part of your past, I'm becoming the part that don't last, I'm losing you and its effortless without a sound we lose sight of the ground. In the throw around, never thought that you wanted to bring it down, I won't let it go down till we torch it ourselves. You can never say never, while we don't know when, but time and time again, younger now than we were before. You never say never, because my feelings for you are real, because I don't want you to let go.

L'inquiétude trépassa sur ses traits, Jaimie préférant ainsi entrer dans mon jeu et prêter sa voix au ton que j'avais employé un peu plus tôt. Je sentais qu'elle me mettait au défi, qu'elle attendait clairement de voir le combat que j'allais devoir mener pour sa main. Je n'étais pas homme à reculer devant une telle demande, et il m'était impossible de ne pas me faire confiance. « Cela ne tardera pas ». Sans confiance, il était inutile d'espérer aller jusqu'à accomplissement de ses propres objectifs. Mais contrairement aux apparences, je n'étais pas confiant sur tout. J'avais des faiblesses, comme tout à chacun, et je n'étais pas assez prétentieux pour penser que tout m'était dû et que je n'échouerais jamais. J'avais déjà blessé Jaimie une fois, sans le vouloir ni même le prévoir, et il était hors de question que je retombe dans un tel travers. Son parfum m'envahit tandis qu'elle se hissait sur la pointe des pieds, appuyant ses lèvres contre les miennes, baiser auquel je ne pouvais résister. Me pressant contre sa bouche, je la mordillais légèrement, léchant légèrement sa lèvre inférieure du bout de la langue avant de reculer légèrement la tête. L'angoisse naquit de nouveau, et je tentais de la réconforter sans pour autant avec brio. Je ne pouvais lui en vouloir. Manifestement, je n'avais jamais été bien doué pour rassurer une femme, sans doute étais-je maladroit, d'autre part, se retrouver dans le rôle de la maitresse ne devait être chose facile. N'ayant jamais été dans ce rôle, je ne pouvais comprendre parfaitement les angoisses qui se distillaient dans ses veines et son être. Je ne désirais que lui faire oublier ses peurs, trouver un moyen de lui faire oublier Blue. Mais je n'avais aucune idée du comportement qu'elle adopterait avec moi dans les jours à venir, aucune idée de la manière de ce qu'elle allait faire, tout simplement parce que les raisons de son transfert n'étaient clairement explicites. Je n'avais que de vagues idées, même si j'étais certain qu'elles me concernaient, mais je ne connaissais ni son but ni ses intentions. Mais j'étais loin de ressentir de la peur, ou de l'angoisse pour ma part. Je n'étais que blasé à l'idée de devoir me prendre la tête jusque sur mon lieu de travail. Etrangement, je n'envisageais une collaboration sereine. Je ne nous voyais ni l'un ni l'autre travailler ensembles en une parfaite harmonie. Pourtant, ce n'était peut-être pas une si mauvaise hypothèse. Blue était un médecin exemplaire, doté de qualités que j'avais connu lors de nos études de médecin puis lors de notre internat. Ne disait-on pas que notre comportement sur le lieux de travail était radicalement différent de celui que l'on exposait chez soi? Je savais que ses patients l'adoraient, tout comme ses collègues d'ailleurs.

Mon souffle s'accéléra lorsque je sentis les lèvres de la jeune fille sur ma joue, à la commissure de mes lèvres, et je ne pus m'empêcher de rire à sa remarque. Un rire rauque et grave, qui me secoua quelques secondes, avant que je ne presse mes lèvres ensorceleur contre ses lèvres tièdes et incarnates. « C'est une perspective qui me plaît. » Elle se détacha de mes bras, s'éloignant comme pour marquer une certaine distance entre nous. Sans doute parce que rester dans mes bras ne nous poussait que trop sur le chemin de la tentation mutuellement. Mon professionnalisme s'était cependant évaporé lorsqu'elle était entrée dans la pièce, complétement, sachant qu'il s'était effrité les quelques minutes qui avaient précédé. Je m'étais sortit de la tête de téléphoner à Blue dans le but de lui demander des explications, ainsi que pas mal d'autre chose. Maintenant que les choses s'étaient éclaircies entre moi et Jaimie, je me sentais beaucoup mieux, en confiance et avec une tranquillité d'esprit que je n'avais plus ressentit depuis un moment. Ses mots me touchèrent, et je murmurais en réponse. « Je n'ai aucune envie que tu y ailles. » Elle qui avait tant cherché à m'éviter, elle qui me montrait un visage froid et blessé chaque fois que je l'entrevoyais. J'étais soulagé de la retrouver telle que j'avais appris à la connaître, soulagé de la retrouver, même si notre relation était encore fragile. Mes doigts glissèrent dans les siens avant de s'y nouer tandis que je portais sa main à mes lèvres pour en embrasser le dos. Je m'y pressais légèrement, avant de la tirer brusquement dans mes bras. « Une chance pour moi de m'être trompé de vestiaires. » Ayant ouvert la première porte, je ne m'étais pas rendu compte que j'étais entré dans le vestiaires des résidents, ayant ainsi une chance de la rencontrer et d'éclaircir les choses sans regards indiscrets. Libérant sa main, je pressais la mienne dans son dos avant de parcourir sa joue de mes lèvres, murmurant chaudement. « Je te vois ce soir? » Je n'avais aucune idées de ses horaires, et je ne savais pas si elle était de garde cette nuit. Cependant, maintenant que j'avais goûté de nouveau ses lèvres, après tant de jours passés à la voir s'éloigner et à ne pas l'approcher, je ne songeais déjà qu'à notre prochaine rencontre.

Séparait de son étreinte, Jaimie avait finalisé sa tenue par son badge. Elle était prête à débuter ses journées en enchaînant les consultations, aucune opération en vue pour la journée. Postait face à Niels, qui n'avait aucune raison d'être là, en effet, il était dans le vestiaire des résidents, celui des titulaires se trouvait plus loin. Pour quelle raison se trouvait-il dans cette pièce lors de l'entrée de Jai ? Pour la voir, aucunement, il ignorait les horaires qu'elle pratiquait cette semaine. Peu importe, à cet instant, la jeune femme ne se préoccupait pas de savoir pourquoi il était là, elle savourait chaque instant en sa présence. Il y a de cela une semaine, elle avait mis à terme plutôt brusquement la relation là liant à Niels, dans l'espoir de l'oublier. Là revoilà, dans ses bras, dans l'espérance que ses dires se réaliseront. Alors qu'un léger espace les séparait, ce fut pour une courte durée, Niels s'avançait en sa direction, l'attirant vers lui-même, ses mains plongeaient dans les siennes. Eux deux ne désiraient plus se quitter, un moment si court, mais riche en retrouvailles que Jaimie aurait aimé voir perdurer. Battant des cils, elle levait légèrement son visage pour pouvoir observer les prunelles bleues de Niels. « Pourtant, le devoir m'y oblige. J'ai des tonnes de consultations pour la journée, enfin chose habituelle tu me diras. » Il pratiquait le même travail que la jolie blonde, certes, à grade plus élevé. A son contraire, Niels avait la chance de pouvoir pratiquer un nombre plus important d'opérations. Au départ, la médecine n'était pas la passion première de Jaimie, au cours de sa vie, elle s'est vue allée dans sa direction pour la personne comptant le plus à ses yeux, sa meilleure amie. Nulle idée de ce qu'elle pouvait faire de son existence, la maladie de cette dernière avait appuyé son choix. Elle deviendrait médecin spécialisé en neurologie. « Une chance pour moi de m'être trompé de vestiaires. » Souriant à sa remarque, en plus de ça, elle avait laissé sa fierté en lui accordant des explications. Jaimie devait être dans son jour de bonté, une chance. Sur un ton plutôt amusé, elle répondit à ses paroles. « Fais attention, il se pourrait qu'une résidente vienne se plaindre d'un titulaire qui se rince l’œil dans leur vestiaire. » La résidente, Jaimie, le titulaire, Niels. Un brin d'humour envahissait ses paroles, il en fallait pour détendre l'atmosphère et à en presque oublier le sujet précédent, sa femme. Sa main se détachait, venant se capturer dans son dos, tandis que ses lèvres se glissaient tout au long de sa joue, sentant son souffle contre sa peau. Élevant sa main, ses doigts vénèrent déposer délicatement des caresses au creux du cou du jeune homme, avant que sa fine bouche n'y dépose un seul et unique tendre baiser. Son visage venait reprendre sa place initiale, face à celle de Niels, sans pour autant s'arrêter de lui adresser ses caresses.

« Je te vois ce soir ? » Ses lèvres se transformèrent de façon à laisser entrevoir une moue j'ai Jaimie. Roulant des yeux, et donner l'impression de réfléchir. Elle déposait ses deux mains sur les joues de Niels, en abordant un regard désolé. « Ce soir ? Impossible, j'ai rendez-vous avec un charmant jeune homme. » Sa voix se terminait pas un ton taquin. Ce charmant jeune homme qu'elle nommait si bien, n'était que le médecin se trouvant en face d'elle à l'heure actuelle. Elle se permettait de le charrier sans une pointe de méchanceté derrière ses paroles. « Je dois terminer mon service aux alentours des 20 heures, et toi ? » S'il lui demandait de passer la soirée en sa compagnie, cela voulait bien dire qu'aujourd'hui il n'était pas de garde, une chance. Seulement, un problème allait s'interposer, où allaient-ils partager leur soirée sans avoir un risque d'être vus ? Chez lui, sa femme y résidait, et Niels n'y mettait presque plus les pieds. Dans son appartement, une colocataire. Rien ne semblait à leur facilité la tâche pour voir une romance apaisée entre eux. Chaque fois que Jaimie débutait une histoire, soit elle n'avait pas le temps de commencer, soit quelque chose venait s'interposer. Elle n'avait eu que deux grandes histoires dans sa vie, celle en compagnie de Niels, dont l'obstacle était sa femme, et puis, la seconde, s'avérait être celle avec son meilleur ami, qui suite à lui avoir donné son premier baiser, s'était enfui tel un voleur pour ne plus donner de nouvelles il y a de cela deux ans. A cet époque, elle n'avait yeux que pour lui, et suite à cet échec elle s'était fait promettre qu'aucun homme ne posséderait autant de contrôle sur elle. Raté, Niels en détenait, plus qu'elle ne le voulait. Un chic de se mettre dans des relations compliquées, quelle personne normale se serait foutue avec un homme déjà marié ? Uniquement Jaimie, dû seulement à l'attachement qu'elle lui portait. Les sentiments prenaient le dessus, elle ne pouvait pas nier longtemps que de s'être séparé de lui avait été un déchirement, son affection à son égard avait pris les commandes, lui pardonnant à moitié son mensonge. Pour l'excuser entièrement, Jai n'attendait qu'une seule chose : des résultats, et Niels comptait lui en donner.

**Niels J. Jagger**

THE FRAY ιllιlı And suddenly I become a part of your past, I'm becoming the part that don't last, I'm losing you and its effortless without a sound we lose sight of the ground. In the throw around, never thought that you wanted to bring it down, I won't let it go down till we torch it ourselves. You can never say never, while we don't know when, but time and time again, younger now than we were before. You never say never, because my feelings for you are real, because I don't want you to let go.

Consultant ma montre rapidement, je pris conscience, tout comme elle, du temps qui s'écoulait. « J'ai une opération dans quinze minutes... » Même si je ne désirais la laisser pour le moment, j'avais des responsabilités auxquelles je ne pouvais ni ne désirais déroger. Ma vie personnelle ne devait interférer mais en même temps, je n'avais rien à me reprocher quant à mon implication envers l'hôpital. Ces quelques dernières années, je ne le quittais que trop rarement, sans regrets aucun, et je m'étais toujours investit dans ce que j'avais entreprit de faire pour des raisons que seule Siam connaissait et pour cause. Il me fallait d'ailleurs passer voir cette dernière avant de monter en salle d'opération, afin de m'assurer qu'elle se portait bien. Depuis l'accident où mon frère avait trouvé la mort, il m'était difficile de voir une personne chère sur un lit d'hôpital, et en particulier ma soeur cadette que je ne me voyais perdre. Inconsciemment, mon étreinte se raffermit autour de Jaï tandis que mes pensées prenaient un tour inattendu. C'est le moment précis qu'elle choisit pour faire une remarque humoristique, qui suffit à chasser mes idées noires et à me faire sourire. Naviguant sur une eau plus tranquille, je lui souris avec une pointe de malice au fond de mon regard, enchaînant. « Je me défendrais en évoquant ton corps diablement séduisant. » Énigmatique, et d'un geste possessif, je l'entourais de mon bras tout en la mirant avec une certaine lueur dans le regard. « Quoique.... je ne vais pas donner prétexte à nos collègues masculins à vérifier mes dires. » Un sourire ponctua ma phrase, alors que j'observais ses mimiques avant de perdre son regard. Ses lèvres se déposèrent telle une caresse sur ma gorge frémissante, intensifiant mes idées érotiques, alors que mes doigts s'enfonçaient dans le tissu claire de sa chemise. Sans doute consciente de jouer avec le feu, la jeune fille releva la tête, avant de glisser ses doigts sur mes joues, afin de répondre à ma question dûment poser quelques secondes auparavant. Sa remarque me fit sourire amusé, tandis que je répliquais avec une confiance qui se lisait sans aucun doute dans mes prunelles. « Décommande le. » Jaimie semblait joyeuse à présent, plus sereine, plus tranquille peut-être. Elle recommençait à rire et à plaisanter naturellement, de la même façon qu'auparavant, comme si ces derniers jours de brouilles ne s'étaient déroulés sinon dans mon esprit. C'était agréable, et vivifiant. La fatigue qui me terrassait depuis quelques jours s'évaporait, ne laissant place qu'au simple plaisir de la voir évoluer sous mon regard. « Je termine à 19h00. J'en profiterais pour voir une de mes patientes. » A savoir ma petite soeur, dans le simple but de m'assurer qu'elle n'hésitera pas à biper si elle avait le moindre soucis.

Je me posais cependant quelques questions quant à ce soir, à savoir où passer une soirée tranquille sans pour autant se... Une idée me vint soudainement. Siam pourrait sans aucun doute me prêter les clefs de son appartement, vide depuis qu'elle avait été hospitalisée. Nous y serions tranquilles, sans risque d'être dérangé puisque Siam habitait seule. « Je t'attendrais dans le parking » Il me semble que ce genre de soirées ne nous été jamais réellement arrivé. Jaimie habitait avec une colocataire, rendant nos rencontres difficiles puisque je demeurais un secret de son existence. Je ne savais si elle s'était confiée à quelqu'un sur cette relation qui n'était pas encore une relation dite « avec un homme marié », mais nous avions été toujours plus que discret. Ne l'ayant jamais emmené chez moi et pour cause, notre liaison ressemblait à celle de deux adolescent se dissimulant. C'était excitant au départ, mais maintenant je n'aspirais qu'à une liaison plus adulte, centrée sur nous même plutôt que sur les autres. Je dirais même une relation davantage centrée sur la jeune femme qui me faisait face. Je me moquais de ce que l'on pouvait penser de mon comportement, tout comme je m'étais toujours moqué de ce que les gens pensaient de moi et de ma personnalité. J'étais d'un tempérament basé sur la rébellion, tandis que j'avais tendance à ne donner ma confiance à personne. Un son retentit, et je lâchais la jeune femme en douceur afin de ne pas la mettre dans une situation embarrassante. Ma femme étant déjà au courant, je n'avais de mon côté rien à perdre, si ce n'est l'assurance que Jaimie ne serait confronté à ma femme. Me penchant, je pressais rapidement mais sûrement mes lèvres à celles de la jeune femme avant de lui murmurer rauque. « A tout à l'heure. » Sur ces quelques mots, j'ouvris la porte avec naturel bien que je n'avais rien à faire dans ce vestiaire, avant de sortir dans le couloir, repérant par la même occasion des collègues à Jaimie venir de ce côté ci. Me tournant vers cette dernière, je lui fis un sourire à la fois amusé et charmeur avant de remonter vers les étages où l'on m'attendait certainement.

L'heure fatidique venait d'arriver. Sous le regard impuissant de la jeune femme, celle-ci devait le laisser partir pour se rendre à une opération prévue dans une quinzaine de minutes, tandis qu'elle devrait tenter de diagnostiquer la maladie de chacun de ses patients de la journée. Sa seule hâte était à présent de terminer sa journée pour pouvoir le retrouver et profitant de chaque instant en sa compagnie. Un jeu venait de s'installer entre Jaimie et Niels, comme auparavant, se taquiner était habituelle chez les deux jeunes amants. Sans une pointe de méchanceté, mais plutôt d'humour ou de séduction. A cet instant, en les voyant, ils semblaient comme deux personnes ne s'étant jamais quittées. Cette réconciliation lui en faisait presque oublier leurs problèmes de la semaine dernière, seulement, ils restaient bel et bien présents. Les prochains événements à venir seront sans doute les plus importants, la présence de sa femme dans l'hôpital, ainsi que le déroulement de son divorce. Jaimie s'en doutait, son épouse ne devait pas être du même avis que Niels pour mettre fin à leur union, son transfert en était la preuve. Peu importe, elle trouvait un courage pour pouvoir poursuivre leur relation, malgré les nombreuses contraintes. « Je termine à 19h00. J'en profiterais pour voir une de mes patientes. Je t'attendrais dans le parking. » Acquiescent, elle souhaitait déjà être projetée à la fin de son service pour se procurer le plaisir de retrouver l'étreinte des bras de Niels, l'odeur de son parfum, ainsi que ses caresses. En délicatesse, les doigts du jeune homme pressant le corps de Jaimie se détachèrent, il était temps qu'il quitte les vestiaires des résidents pour rejoindre un niveau supérieur. Alors que ses lèvres lui donnaient un court baiser, se séparant de tout contact avec la jeune femme, Niels se rendait en direction de la porte, lui donnant son dernier sourire d'une manière charmeur, qui en fit davantage plaisir à Jaimie. « A tout à l'heure. » dictait ses lèvres sans pour autant les prononcer. La porte se refermait derrière-lui, à présent elle voyait le bon côté des choses : ce soir, elle pourrait partager un moment d'intimité sans avoir la peur de se faire prendre par ses collègues. Ne se rendant pas réellement compte qu'elle venait de retrouver Niels, ses bras, son corps, son odeur, ses baisers. Elle, qui pensait que leur histoire ne pouvait pas reprendre, lié un échec, le jeune titulaire avait su lui redonner un brin d'espoir, ainsi que de croire que leur romance pouvait perdurer. Peut-être qu'elle n'avait plus rien à perdre, soit leur couple venait à fonctionner, soit au contraire, un échec. Dans cette situation, Jaimie préférait voir le bon côté : entre Niels et elle, tout fonctionnera. Quelques minutes suivirent après son départ, que de jeunes résidents venaient à faire leur entre au sein de la pièce. Les saluent poliment, à son tour, elle quittait la pièce pour reprendre le cours normal des choses : son travail.

Sujet terminé.

Contenu sponsorisé