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Année mille neuf-cent quatre-vingt dix-neuf. La jeune adolescente s'appuya sur la rampe d'escaliers, dévalant les marches une par une d'un pas très lent tandis que la sonnette retentissait sans cesse, signalant un visiteur sans patience. Pressant un peu plus la pas, elle traversa le grand hall pour ouvrir et laisser le passage à l'invité. « On dirait une vieille de quatre-vint ans. » Désenfilant ses gants de cuir noir, la dame en tailleur s'avança un peu plus dans l'entrée, scrutant du sol au plafond. « Je vais vous appeler Maman. » Elle fut rapidement attrapée par le bras au niveau de la dame. « Redresses-toi un peu et pour courir, il faut mettre rapidement tes pieds l'un devant l'autre tu sais. Dépêches-toi ! » Se faisant alors redresser le dos, puis pousser vers l'avant, Tinsley n'eut d'autre choix que de courir vers la véranda où se trouver sa mère. Posant alors une main sur sa poitrine et haletant comme quelqu'un qui aurait fait le cent mètres, elle ferma les yeux et essaya d'articuler. « Il y a une dame en tailleur dans l'entrée. » Sa mère se leva d'un bond, les yeux grands ouverts et posa une main sur l'épaule de sa fille, avant d'expirer un bon coup et de s'avancer vers la dame en question tandis que la jeune blonde s'allongeait sur la méridienne. Avec à peine quatorze années passées, elle se sentait déjà épuisée à chaque mouvement qu'elle faisait, obliger de renoncer à l'école avec un professeur à domicile. Elle excellait en maths mais elle avait toujours préférer les livres et le tennis. Mais depuis le déclenchement de sa maladie, elle était obligée de s'amuser avec des livres. « Ley ... psss ... suis-moi. » Tinsley se retourna posant sa tête sur le haut du dossier. Elle ne pouvait pas s'en aller maintenant, sa mère allait débarquer d'une seconde à l'autre et son père se tenait sur la table du salon prêt à bondir. Elle secoua la tête en signe de refus. Tous les ans la jeune fille et Sophie se rendait dans une vieille cabane perchée, pour la vieillé de la Saint Jean mais ce n'eati plus possible. Son père la regarda par dessus ses lunettes tandis que sa mère s'approchait tout en discutant. « Tinsley, viens un peu par ici je te prie. » La jeune blonde s'executa, prenant le soin de bien lever ses pieds et de se tenir droite. « Ne la faisons plus attendre, j'ai contacté un hôpital, tu pars demain. » Elle se tut. Tinsley n'avait jamais beaucoup parlé même avec ses amis, elle ne parlait que lorsque c'était utile ou pour s'amuser de quelqu'un. « Merci mais je suis pas bien sûre de vouloir rester toute seule dans une chambre, dans un hôpital. » Son père arrive alors silencieusement et lui donna une tape sur l'arrière de sa tête tandis que sa mère renchérissait rapidement pour rattraper ses paroles. « Tu y vas, ce ne sera plus un poids pour chacun de nous, ce n'est pas négociable. » Renfrognant alors sa mine et reculant d'un pas, la jeune fille lança un regard noir aux adultes qui recommençaient à l'ignorer, particulièrement à sa mère. Elle grimpa les escaliers aussi rapidement qu'elle le pouvait et s'enferma dans sa chambre, sortant alors une immense valise de son armoire.

Année deux mille dix. S'appuyant sur ce qui lui servait de béquille, elle déambula vers l'accueil, un dossier de sortie à la main. Elle connaissait tellement le chemin qu'elle aurait pu sortir de sa chambre les yeux fermés. Tandis qu'elle parlait avec la dame de l'accueil sur les conditions de vie, un jeune homme en blouse blanche s'avança à ses cotés. « J'aime bien quand mes patients viennent me dire au revoir. » Tinsley se retourna alors vers le cardiologue, un petit sourire au coin des lèvres. Elle s'appuya sur le comptoir, haletante d'avoir parcouru jusqu'ici. « Ce n'est pas la peine, je parie de toute façon que je suis là dans une semaine. » Malgré son sourire innocent, il sonnait faux. Avec un peu plus de cœur, même des petites larmes auraient pu couler de ses yeux. Mais ce n'était vraiment pas ce genre de fille et elle a préférait lui présenter son profil, signalant le papier que la femme lui tendait. « Arrêtes, il ne ... » « Ça sert absolument à rien, c'est comme ça depuis des mois. Je ne suis pas dupe, un jour je viendrais à camper dans cet hôpital. »

Amandaaaa Bienvenue