La journée avait été des plus compliqués pour la jolie Lou. Et pour cause, la fatigue était au rendez vous. La veille au soir, elle avait fait la fête jusqu'à pas d'heure avec ses anciens d'amis de fac. Elle n'était pas rentrée chez elle avant quatre heures du matin, et évidemment, elle n'avait pas eut le temps d'interrompre les méfaits de l'alcool, avant d’atterrir à l'hôpital dès neuf heures. Elle entama donc sa journée avec des maux de tête infernaux, ainsi que des tasses de café qu'elle vidait en moins de temps qu'il ne lui fallait pour en prendre un autre.
Du coup, toute la journée, elle avait carburé comme une pile électrique, sans se rendre réellement compte du temps qui passait. « Alors, qui est le prochain ? » avait-elle demandé en hâte à la personne qui se chargeait de distribuer les dossiers aux internes et dont évidemment Lou ne se souvenait plus le nom. « Eh bien... C'est-à-dire que tu as déjà tout fait, Lou. Tu devrais te reposer maintenant. » Lou semblait déconcerter, elle avait donc filer aussi vite ? Toute la journée ? Ce n'était guère dans ses habitudes.
Mais ce n'était pas pour autant qu'elle allait se laisser abattre, et comme elle était incapable de rester assise sur une chaise à rien faire, elle alla à son cassier pour prendre un livre de pédiatrie qu'elle lu de la première à la dernière page, sans, une nouvelle fois, se rendre compte du temps qui passait. Il est huit heures du soir passé lorsqu'elle leva le nez de son bouquin. Cela sonnait la fin de sa garde, le temps pour elle de passer voir quelques uns de ses petits patients en couches culottes, toujours éveillés. « À demain, et surtout, n'oublie pas de fermer tes yeux et de rêver ! » C'était sa phrase à elle, celle qu'elle aimait dire à chacun des enfants de qui elle s'occupait.
Mais maintenant, place à la fête. Oui, mais avec qui ? Lou n'en avait aucune idée. Elle s'assit alors à l'entrée de l'hôpital, espérant voir quelqu'un qu'elle appréciait sur le chemin de la sortie. Et son vœux fut exaucé. Au bout de cinq petites minutes, Colton passa. Il était son colocataire. Elle ne le connaissait pas encore trop bien, mais ce soir, elle avait bien l'intention d'apprendre à le connaître. « Eh ! Salut ! Hum... Je me disais, vu qu'on partage un appart', ça te dirait de prendre un verre ? » Elle lui demanda cela en le regardant avec de grands yeux irrésistibles, ceux qui veulent dire « ne me laisse surtout pas là toute seule ».