NEHA MENDOZA.

**Neha Mendoza**

❝ NEHA BAY MENDOZA ❞

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Neha Mendoza a écrit:

✿ Âge : 27 ans.
✿ Date et lieu de naissance : 23 août 1984.
✿ Nationalité : Mexicaine & Américaine.
✿ Métier/Études : Infirmière.
✿ Statut social : Célibataire.
✿ Groupe : Personnel.

☇ There are lives in our hands.

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« [...] Nous sommes désolés mademoiselle Mendoza, mais vous n'avez pas été reçue et devrez donc refaire une année d'internat. » Ce fut sans surprise que Neha découvrit ce résultat négatif à l'examen pour poursuivre ses études de médecine. Cette lettre n'était qu'une formalité. Il fallait dire qu'avec l'année qu'elle venait de passer, ce n'était pas très étonnant. « Alors Nay? Ce sont tes résultats? » Javier. Javier était le frère jumeau de Neha, son plus fidèle allié, son plus grand soutien. Il l'avait sans cesse encouragée depuis qu'elle avait débuté ses études de médecine, durant ses moments de doute, il lui avait dit de s'accrocher. Elle avait presque plus mal au cœur pour lui que pour elle, lui qui avait tellement cru en ses capacités. « J'ai échoué. » Chose qui ne semblait pas à sa place sortant de la bouche de la jeune femme. Tout au long de sa vie, et surtout de sa scolarité, elle n'avait jamais connu l'échec. Élève brillante, elle faisait la fierté de sa famille et forçait l'admiration de ses professeurs. Il fallait dire qu'elle travaillait tous les jours d'arrache-pieds pour pouvoir faire de longues études et ainsi réussir sa vie, rêve brisé de ses parents qui n'ont jamais eu de job idéal ou comme sa mère, jamais eu de job tout court. A la base, les Mendoza étaient mexicains et avaient émigré de Guadalajara dans les années 1980, souhaitant vivre le rêve américain. Grâce à un cousin qui vivait déjà à Seattle, le couple a rapidement pu trouver un logement. Juan Mendoza trouva très vite un boulot de mécanicien dans un garage de la ville tandis que sa femme faisait quelques ménages de temps à autres, leur permettant d'avoir la tête hors de l'eau en fins de mois. Et dire qu'ils avaient toujours rêvé d'être médecin pour l'un et professeur d'espagnol pour l'autre. Ils n'ont jamais trouvé l'argent nécessaire pour payer leurs études. « C'est pas grave, tu réussiras l'an prochain. Tu vas pouvoir prendre le temps de perfectionner tes connaissances et ta pratique, tu vas pouvoir plus souffler... Et pour finir tu vas tout déchirer. J'ai foi en toi.» Jay s'approcha de sa sœur pour la prendre dans les bras. Là, elle posa sa tête sur son épaule et resta dans cette position, ainsi blottie contre lui, pendant de longues minutes. Nay avait l'impression qu'elle pouvait enfin respirer et de se reposer, comme si elle avait été en apnée durant une année complète. Et ça n'était pas faux. Elle n'avait pas cessé d'être sous pression, essayant de conjuguer internat avec petits boulots et maladie de sa mère. « Honnêtement je ne sais pas si j'en aurais le courage... » Elle se laissa complètement aller et des larmes commencèrent à couler le long de ses joues. La pression sembla enfin retomber et ses nerfs lâchèrent. Elle n'allait jamais être médecin, et donc par conséquent décevoir son père, et sa mère n'allait pas aller mieux. Son frère resserra son étreinte tandis qu'elle fermait les yeux pour ne plus penser à rien.

Spoiler:

**Neha Mendoza**

Nay était allongée sur son lit, dans sa chambre, à peine éclairée par les rayons de lumières de qui filtraient à travers les volets. Elle pleurait, se cachant de son père et de son frère. Elle ne voulait pas craquer devant, elle qui s'était toujours montrée si forte depuis l'annonce de la maladie de leur mère. C'est elle qui avait tenu à prendre un autre boulot en plus de ses études de médecine, et qui avait interdit à son père de reprendre le travail lui aussi. Il était bien trop âgé et fatiguait trop vite, elle ne voulait en aucun cas risquer de le perdre lui aussi. Mais franchement, elle n'y arrivait plus. Elle était épuisée du matin au soir, elle ne faisait que dormir et travailler - dormir, si on pouvait appeler des nuits de quatre heure dormir - et prenait à peine le temps de manger. C'était devenu infernal, son corps allait bientôt lâcher, et ses nerfs aussi. Elle ne pouvait pas se permettre d'envoyer ses études balader : elle avait tellement travaillé pour arriver là où elle en était, elle avait réussi à obtenir une bourse, et se plaçait dans les premières places de sa promotion. Elle avait fait le plus dur et ne pouvait décemment pas lâcher si près du but... Alors parfois, elle évacuait tout ça comme ça. Personne ne s'en rendait compte en général. Puis cela n'arrivait pas si souvent qu'on pouvait le penser. Mais c'était devenu de plus en plus fréquent depuis que sa mère était tombée dans le coma. Atteinte d'une sclérose en plaques depuis quelques années, son état s'était gravement détérioré. C'était bientôt la fin, malheureusement. Et ça, Neha ne la supportait pas. Son frère voyait bien que quelque chose la tracassait, mais il avait beau essayer de la faire parler, elle ne lâchait. Elle savait ce qu'il lui dirait : « Arrête de travailler... Consacre toi juste à tes études. Ou prend un congé. Mais ça ne peut plus durer comme ça Nay, tu vas te tuer à la tâche. » Il ne comprenait pas pourquoi elle faisait tout ça. Forcément, il n'avait pas la vocation. « Neha? » En attendant la voix de son père, Neha se redressa d'un seul coup, puis essaya de sècher ses larmes à la va vite. Elle ne voulait pas se montrer vulnérable devant son père, encore moins que devant son frère. Juan s'était assis sur le lit de sa fille, et la regardait avec un air inquiet. « Papa. » Elle était très proche de son père. Vraiment très proche. Elle l'avait toujours admiré, pour avoir eu le culot de quitter son pays et de partir avec rien. Il ne s'en était pas si mal sortit, une trentaine d'années après. Nay était la fille à papa typique. Il était son héros, celui auprès de qui elle se sentait en sécurité. Celui qu'elle avait peur de décevoir, aussi. Si elle avait tant voulu être médecin, c'était pour lui. « Arrête de pleurer. » Il n'avait pas dit ça comme un ordre. C'était plutôt une supplication. Voir sa fille dans cet état lui brisait le cœur. Ce n'était pas aux enfants de prendre soin de leurs parents, mais bien le contraire. « Ça va papa, ne t'inquiète pas. » Il la regarda incrédule. Le sourire qu'elle venait de lui offrir était loin de donner le change. De plus, elle avait toujours les yeux rouges et brillants. Juan se pencha vers sa fille, l'obligeant à le regarder dans les yeux. « Je te connais par cœur Neha. Je comprends bien ce qui t'arrive. Tu devrais juste... » Neha ne le laissa pas terminer sa phrase, sachant très bien ce qu'il allait lui dire. « Il est hors de question que je m'arrête de travailler! Tu n'as plus la forme pour ça. On y arrive très bien avec Jay. Tu n'as pas à t'en faire. Je suis juste fatiguée... » Son père ouvrit la bouche pour répondre mais finalement ne dit rien. Il jugea qu'il était préférable de remettre cette conversation à plus tard. Nay posa alors sa tête sur l'épaule de son père, comme elle le faisait quand elle était petite et qu'il lui lisait une histoire. « Quant à ta mère... On savait que ça finirait par arriver. » La brune ne répondit rien. Elle avait été proche de sa mère également, mais moins que son père. Rien qu'un peu moins. A l'annonce de sa maladie, et en connaissant l'issue fatale, elle avait été anéantie. Voir sa mère dans cet état lui fendait le cœur, et elle a toujours tout fait pour la soulager. A présent elle est dans le coma depuis quelques mois et l'attente d'un éventuel réveil est dévastatrice. Cela bouffe les membres de la famille de l'intérieur, et Nay ne désespère pas.

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« Mendoza, c'est ça? » En entendant son nom, Neha leva la tête, détournant son attention du dossier qu'elle était en train de feuilleter : un homme d'une cinquantaine d'années atteint d’insuffisance cardiaque sur qui ont allait effectuer une opération à cœur ouvert. La cardiologie avait tout de suite été son domaine de prédilection. Le cœur étant l'essence même de la vie, elle avait ce sentiment de puissance, le fait d'avoir plus que n'importe qui d'autre le pouvoir de vie et de mort sur quelqu'un, cette adrénaline qui lui emplissait les veines, le cerveau, tout le corps... C'était indescriptible. Sa drogue. Elle savait qu'elle voulait travailler dans ce domaine depuis toujours. La jeune était une fervente adepte des sports extrêmes et autres sensations fortes. Et elle était plutôt douée, même, recevant chaque jour des compliments de la part de ses supérieurs. Cela dit, elle attirait aussi les jalousies des autres internes, qui voyaient en elle un redoutable adversaire. Nay savait pertinemment qu'on la critiquait, c'était lot de tous les premiers. Mais pour être honnête, ça lui passait franchement au dessus. Elle ne se laissait pas distraire par ce genre de remarques puériles, qui n'auraient fait que la freiner dans sa course à la perfection. « Qui la demande? » Elle jaugea l'homme qui venait de l'interpeller de la tête aux pieds. Il lui disait vaguement quelque chose, et à en juger par la blouse, il était également médecin. Mais quant à savoir si c'était un autre interne, un résident ou un titulaire, c'était une autre affaire... Elle avait du mal à se souvenir des visages, et encore plus des prénoms. Disons qu'elle était tellement focalisée sur ses objectifs qu'elle ne prenait pas le temps de sympathiser et de faire connaissance avec les autres. C'était aussi en partie pour ça qu'on la critiquait tant : elle faisait toujours bande à part, comme si elle se sentait supérieure. Ce n'était pas le cas. Elle voulait juste réussir. L'homme s'approcha - et plus il s'approchait, plus elle pouvait constater à quel point il était mignon - et prit la parole. « Cleveland. On a travaillé ensemble en néphrologie il y a quelques semaines. » Elle se souvenait vaguement de lui, à présent. Elle se souvenait même qu'il était plutôt doué, lui aussi. Par contre la raison pour laquelle il venait de l'aborder lui échappait toujours. Elle lui jeta un regard sceptique. « Que puis-je faire pour vous? » Elle regretta aussitôt le petit air d'agacement qui s'était ajouté à ses paroles, bien malgré elle. Air qu'elle espérait d'ailleurs être passé inaperçu. Ce n'est pas qu'elle n'aimait pas parler aux gens ou n'était pas sociable, au contraire. Elle sortait beaucoup, échangeait avec les gens qu'elle rencontrait en s’intéressant vraiment à ce qu'ils disaient, et savait la mettre à l'aise. C'était une personne généreuse, la bonté incarnée. Mais elle venait tout juste d'être choisie par un titulaire pour l'accompagner lors de cette fameuse opération à cœur ouvert, et elle tenait à connaitre le dossier par cœur, ainsi que les différentes méthodes qu'il lui faudrait éventuellement utiliser. Et l'opération avait lieu le lendemain. Cleveland eut un espèce de mouvement de recul. Apparemment, il avait clairement ressenti le fait qu'il était un gène pour la jeune femme. « Attendez! » dit-elle alors qu'il commençait à se retourner pour partir. « Je suis désolée c'est juste que... Je suis un peu sur les nerfs en ce moment. Une grosse opération m'attends demain. » Le docteur Cleveland lui offrit un sourire compatissant. « Ah oui, tu as eu le cas Jenkins... Beaucoup le voulaient, et c'est toi qui l'a eu. Tu dois être vraiment douée. Enfin j'ai déjà pu constater une partie de l'étendue de tes talents.» Nay baissa la tête, se sentant rougir. Elle se répétait sans cesse qu'elle était la meilleure, pour pouvoir avancer au mieux, aller toujours plus loin. C'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour ne pas lâcher, faiblir, et ne pas se laisser emporter par ses émotions. Les meilleurs n'avaient pas le droit à l'erreur. Mais quand d'autres lui disaient qu'elle était douée, elle avait toujours la même réaction. Celle ci, celle de rougir et de baisser la tête. Cela devenait plus réel, venant de l'extérieur. Voyant qu'elle ne répondait toujours pas, son interlocuteur reprit. Déjà, il s'était dirigé pour repartir. « Bon je vois que tu es assez occupée donc je vais retourner à mes occupations à moi. J'espère te revoir très vite... Autour d'un verre au bar d'en face par exemple.» Il lui avait fait un clin d’œil avant de partir définitivement. Nay se surprit à sourire bêtement. C'était assez surprenant. Elle essaya tant bien que mal à se remettre dans son travail, l'esprit malgré elle encombré par les images de ce Cleveland. Il lui plaisait aussi, finalement. Ça la changerait, de sortir avec quelqu'un, elle qui partageait son temps entre ses travail et sa famille. Elle n'avait pas eu d'homme dans sa vie depuis quelques années déjà, si on ne comptait pas Jay son frère jumeau, qui lui par contre était une constante. Il allait d'ailleurs sauter au plafond en apprenant le simple fait qu'elle aille boire un verre avec un homme plutôt séduisant, et ainsi se changer les idées. Jay avait parfois du mal à comprendre pourquoi sa sœur se tuait tant à la tâche.

☇ The way of the heart.

Premier jour de travail. Neha regardait son badge d'infirmière fièrement. Infirmière Mendoza. Elle avait réussi! Un après son échec à l'examen de fin d'internat, elle avec passé avec beaucoup de succès celui d'infirmière. Il fallait dire qu'avec une formation de médecin de quelques années, c'était déjà beaucoup plus simple. Il ne lui avait fallu qu'une année en école d'infirmières pour pouvoir avoir son diplôme et par la suite directement trouver un poste au Harborview Medical Center. C'était un bon compromis, selon elle. Après le calvaire qu'avaient étés les deux années précédents, elle avait réussi à remonter à la surface. Elle était toujours dans le domaine médical, ce qui faisait partie de son domaine de vocation. Elle allait toujours pouvoir avoir le contact avec les patients, qu'elle chérissait particulièrement. Elle avait toujours été douée pour mettre à l'aise et rassurer les gens. Puis elle faisait attention, et était douce quand elle prodiguait des soins. Nay tenait à accompagner au mieux les patients dans leur maladie, quelle que soit l'issue. Elle voulait qu'ils se sentent bien malgré tout. C'était le rôle tout trouvé pour elle. Son père lui avait dit qu'il était fier d'elle. C'était tout ce qu'elle voulait. Car au départ, si elle voulait devenir une grande cardiologue, c'était pour lui. Son rêve, qu'il n'avait jamais pu réaliser. Elle voulait le faire à sa place. Mais elle reconnaissait volontiers que de ralentir la cadence lui avait fait du bien. Les études pour devenir médecin et celles pour devenir infirmière n'étaient en rien similaires. Ainsi, elle avait eu plus de temps pour souffler, sortir se changer les idées et se reposer, ainsi que de temps à accorder à sa mère, qu'elle avait accompagné dans ses derniers moments. Daniela s'était ainsi éteinte peu avant les examens de fin d'année. Si cela a été dur pour la famille Mendoza, ils l'ont plus facilement accepté parce que cela faisait des mois qu'elle était dans le coma, et qu'ils s'y étaient plus au moins préparés. Mais son travail lui a rendu le sourire et permis de reprendre pied. Grâce à lui, elle est moins stressée, plus détendue forcément, et a retrouvé le sourire. Travailler dans un hôpital c'est vraiment fait pour elle. Puis qui sait, peut-être que dans quelques années, elle pourra retenter l'examen pour être médecin.